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SARAH RECORDS : THIS IS IT, ISN’T IT ?

today17/07/2010 709 4

Arrière-plan
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sarahrecordsA la fin des 80’s, alors que toute l’Angleterre des introvertis opprimés pleure la mort de The Smiths, deux jeunes de Bristol vont diffuser la pop douce qui soignera toute une génération.

Les origines

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En 1986, Le New Musical Express propose une cassette audio de 22 titres savamment nommée C86. Excepté The Wedding Present, Primal Scream et The Pastels, les autres groupes ne feront que peu parler d’eux par la suite… L’hebdomadaire avait pourtant qualifié cette cassette de réelle révolution indie, d’heureux présage pour la musique pop. Ce commentaire, qui avait fait sourire bon nombre de lecteurs du NME à l’époque, était malgré tout porteur de vérité. En effet, la C86, plus qu’une simple compilation de groupes banals allait devenir un genre…

La philosophie

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La C86 a le mérite d’avoir ravivé une philosophie comparable à l’esprit punk provenant du Velvet Underground : le DIY (do it yourself). Ce mouvement encourage les simples mortels qui n’ont ni la carrure de Bowie, ni de Morrissey à développer leur art même s’ils ne le maîtrisent pas. C’est justement ce dont les jeunes ont besoin à ce moment-là : se retrouver complètement dans les maladresses des autres. « It sounds like crap, so you know it’s made by real people! ». Il convient également de rappeler qu’à cette époque,  la séparation de The Smiths, le groupe anglais le plus original depuis The Kinks, bouleverse tous les ados d’Angleterre et du monde… C’est dans cet état d’urgence, d’absence de référence et d’encouragement au « tout est possible»  par le DIY, que Sarah Records peut voir le jour.

Sarah et la pop douce

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Matt Haynes dirige « Sha-la-la » et Clare Wadd « Kvatch ». Deux jeunes pour deux fanzines qui diffusent, outre des interviews et des articles, des flexi-discs des groupes qu’ils aiment. The Sea Urchins et The Orchids ont été les tout premiers groupes appartenant au mouvement C86 à avoir été remarqués par les jeunes Bristoliens.

Matt Haynes et Clare Wadd décident de réunir leurs forces et leur passion pour fonder Sarah Records en 1987. Ils signeront des groupes dont le point commun sera l’appartenance à la famille Twee Pop (provenant de Sweet Pop) étiquetée de pop douce et mièvre. Ainsi,  The Orchids, The Sea Urchins, 14 Iced Bears, Even As We Speak, The Wake et les autres ne sont virtuoses que dans leur discrétion élégante.  Ils arrivent à toucher la sensibilité des auditeurs et à susciter leur intérêt par leur timidité maladive mais séduisante et attachante… à l’image d’un boyscout qui adresserait une reprise simplifiée de  There is a Light that Never Goes Out à sa dulcinée en grattant sa guitare tout en fixant ses pieds.

Beaucoup de jeunes vont donc se reconnaître dans la Twee Pop proposée par Matt et Clare et, très vite, par le bouche à oreille, par le biais de fanzines, de feuillets présentés en courtes histoires à la presse musicale, et surtout grâce à John Peel sur Radio1, Sarah Records prend de l’ampleur.

Le choix du nom du label tient plus du domaine de la fantaisie que de la revendication féministe. Certains journalistes ont malgré tout profité de la dénomination du label pour qualifier ses productions de prévisiblement maladroites et faibles. En proposant une pop fragile étincelante, Sarah Records arrivera à tirer parti de cette faiblesse et même à devenir une référence pop internationale.

De 1987 à 1995, Matt et Clare produisent sous des formats différents (5, 7, 10 et 12 pouces) des singles (du Sarah 01 jusqu’à la compilation Sarah 100, qui porte le nom d’une rue de Bristol, «There And Back Again Lane »), des maxis, des albums et des compilations numérotés. Leurs productions ont toutes la caractéristique d’être emballées dans des pochettes monochromes ou bichromes pour des raisons économiques. Ce graphisme est toutefois devenu complètement indissociable du mouvement.

The Field Mice

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Heavenly (anciennement Tallulah Gosh) et surtout The Field Mice sont deux des groupes les plus populaires signés par Sarah Records. Ce dernier était un groupe originaire de Londres né en 1988. Pendant trois ans, ils ont proposé une Twee Pop aux accents électroniques à la fois proche de The Smiths et de New Order. Let’s Kiss And Make Up (repris par Saint-Etienne), Sensitive , If You Need Someone , The End of the Affair… sont de réelles pierres précieuses pop taillées tout en grâce et discrétion. Leurs lignes de basse brodées autour de quelques notes influencent encore les groupes actuels (Beach Fossils).

Après 1991, on a pu retrouver des membres de The Field Mice dans Northern Picture Library et plus récemment Trembling Blue Stars. Where’d You Learn To Kiss That Way? (Shinkansen rcds), double compilation des morceaux du groupe londonien sortie en 1999  a été vendue à plus d’exemplaires que tous ses disques sortis entre 1988 et 1991.

L’après Sarah


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En 1996, Matt Haynes fonde Shinkansen Records. Certains artistes du catalogue de Sarah auront l’opportunité de participer à l’aventure Shinkansen. Depuis quelques années, des productions de Sarah Records sont à nouveau disponibles sur El Records et LTM Recordings. Aujourd’hui, plusieurs groupes, dont Belle and Sebastian, sont autant influencés par la Twee Pop de Sarah que par ses pochettes.

Pour ceux qui ne savent par où commencer…

Sarah 402 : The Field Mice – Snowball (1989) : Les morceaux les plus dansants et/ou spontanés de The Field Mice, une merveille.

Sarah 603 : Heavenly – Heavenly Vs. Satan (1991) : Un mélange d’énergie et de douceur mené par la craquante Amelia Fletcher.

Sarah 376 :  Temple Cloud Compilation (1990) : Encore pour The Field Mice et pour découvrir les perles de The Orchids, Brighter, St. Christopher, The Wake et des autres.

Vidéo

Écrit par: Calogero

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Commentaires d’articles (4)

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  1. Another Sunny Night sur 27/11/2010

    Bel article et jolies photos, thanks !
    Non seulement le DIY pop n’est pas mort mais je dirais qu’il est sacrément contagieux…

  2. vodtilem sur 18/05/2013

    je vends ma collection entière de sarah records si je n’arrive pas à completer la disco complete il me manque une dizaine de 45 tours

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Hier, sans aucune forme de prétention, nous cherchions à transcrire et à réfléchir notre époque. Curieux et audacieux, défricheur passionné, nous  explorions  sans oeillères et à travers un contenu éditorial toujours riche
et exigeant l’ensemble des strates qui composaient le monde bouillonnant de la musique indépendante, ses marges souvent nichées dans le creuset du web comme le halo médiatique qui entourait certains. Mais çà c’était avant. Aujourd’hui, on fait ce qu’on peu !

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