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A trop miser sur nos idoles d’antan, on se retrouve parfois déchu. Pourtant, j’ai beau savoir pertinemment que ceux par lesquels me vint ma boulimie musicale ne me procureraient plus jamais autant de plaisir que dans mes jeunes années, je plongeais à chacune de leurs nouvelles sorties. Pourtant, il faudra bien s’y résigner, Nine Inch Nails n’est plus… Et derrière le mécanisme huileux et viscéral, Trent Reznor tente tant bien que mal de faire perdurer la magie qu’il insuffla lui-même à un monstre qui le dévora corps et âme durant de longues années. Et c’est peut-être ça le hic.Construit autour de l’incommensurable souffrance et troubles autistes de son auteur, le projet fascinait par sa répulsion maladive et choquante, mais attaché à la sincérité d’un homme de se livrer totalement à travers la musique. Les sonorités torturées de Nine Inch Nails devenant le miroir de nos propres psychés tourmentées et révélatrices de nos peurs les plus profondes.Malheureusement, la nature humaine est parfois vicieuse. Alors que nous trouvions une fascination malsaine à voir l’homme se détruire, nous nous en détachâmes aussi vite lorsque le souffreteux opéra sa mue, et emprunta une voie rédemptrice.Comme quoi le voyeurisme existe bel et bien aussi en musique.
On pourrait se pencher longtemps sur les pathologies de sieur Reznor, mais force est d’avouer malgré toutes excuses possibles et imaginables, que les derniers opus de son groupe ne resteront hélas pas dans les annales. Un split en bonne et dûe forme est prononcé, tournée d’adieu, tirez le rideau. Mais tout ceci était sans compter sur la récente suractivé du multi-instrumentiste. Très récemment marié à la jeune chanteuse Mariqueen Maanding, Reznor s’apprête à dérouter un peu plus ses fans de la première heure en activant How To Destroy Angels, projet auquel s’adjoint sa compagne et le producteur/compositeur, Atticus Ross. Si ce nom ne vous est pas inconnu, c’est parce qu’il fait tout simplement référence au premier album de Coil, référence majeure de l’ex-leader de NIN. La première réelle surprise, on la doit au choix du lead vocal assuré entièrement par Mariqueen dont la voix doucereuse et calme n’est pas sans rappeler celle de Kelli Ali à l’époque de Sneaker Pimps. Et si comme chaque album pondu par notre champion du rock industriel, il faudra attendre plusieurs écoutes pour se faire un avis prononcé sur la globalité de l’œuvre, la patte de son auteur, elle, est immédiate. Des écorchures en guises de mélodies dont les structures éclatent en milieu de morceau (Fur Lined),nappes volatiles égratignées, éraillées, éraflées (The Belivers)… A notre plus grand étonnement, il se dégage de l’ensemble de ce premier EP une ambiance romantico-crade, à l’image peut-être de ce premier single, The Space In Between, embrassant une part électro-gothique assumée. A y regarder de plus près, c’est à des artistes comme Robert Smith ou Gary Numan que Trent Reznor semble vouloir rendre hommage à travers ce nouveau projet, références plus discrètes dans la carrière de l’artiste mais toujours revendiquées. Car ne cherchez pas plus longtemps, How To Destroy Angels a peut-être une saveur plus pop que Nine Inch Nails et semble laisser l’auteur de Closer en retrait, mais ne vous y méprenez pas l’homme derrière les machines, c’est bien lui.
Et puisque Trent Reznor fut l’un des tout premiers musiciens à soutenir le téléchargement légal et à s’affranchir des toutes puissantes maisons de disques pour abonder dans ce sens avec NIN, il semblait normal qu’il en fasse de même avec How To Destroy Angels. Pas besoin de mettre la main au portefeuille donc pour découvrir cet EP déroutant, il suffit de cliquer ici. Un album devrait voir le jour d’ici l’hiver, voici de quoi combler les plus impatients.
How to destroy angels – Fur lined
How To Destroy Angels – How To Destroy Angels (2010)
1. The Space In Between
2. Parasite
3. Fur Lined
4. BBB
5. The Believers
6. A Drowning
Écrit par: Akitrash
2010 How To Destroy Angels indus US
Hier, sans aucune forme de prétention, nous cherchions à transcrire et à réfléchir notre époque. Curieux et audacieux, défricheur passionné, nous explorions sans oeillères et à travers un contenu éditorial toujours riche
et exigeant l’ensemble des strates qui composaient le monde bouillonnant de la musique indépendante, ses marges souvent nichées dans le creuset du web comme le halo médiatique qui entourait certains. Mais çà c’était avant. Aujourd’hui, on fait ce qu’on peu !
dieu vous le rendra….
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