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Danny Oxenberg l’interview : de Supreme Dicks à Late Superimpositions

today23/01/2017 315

Arrière-plan
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C’est à l’occasion de leur concert du 28 octobre à l’espace en cours que j’ai pu m’entretenir avec Danny et Bear. Danny Oxenberg est la voix maîtresse du groupe obscure et mythique Supreme Dicks. Bear Galvin est son pote, son alter ego. Ils viennent ensemble de sortir un sublime album sur le toujours excellent label helvète Three:four records. Late Superimpositions est un Grand disque, un effort fragile au groove hanté et d’une rare sincérité lo-fi ,les morceaux du duo y sont souvent dépouillés,apaisés, plus sereins bien que mélancoliques, loin des tumultes d’antan de Supreme Dicks.

Supreme Dicks fait parti de ces legendes brumeuses de la musique indé au même titre que Jandek. De leurs débuts étudiants au Hampshire College en 84 jusqu’en 1996, le mystère reste entier, quant au nombre de membres qui ont participé au projet, leur parcours et le mythe, le mystère est moindre quant aux collaborateurs et  admirateurs : Lou Barlow , Beck , Ariel Pink , Bonnie Prince Billy …La discographie est en revanche assez concise : trois albums entre 93 et 96 , trois EP et une compilation en 2011 chez jagjaguwar. Une reformation express en 2012 avec quelques dates aux Etats-Unis ( trois à South by Southwest ) et une à Paris en 2013 aux voûtes (voir)

Avant-garde, Expérimentale ou certains diront Post-Rock ,bref la musique est labyrinthique , l’arpège mou, la ductilité sonore et l’Art de sa déconstruction sont à rendre déprimé Derrida. Les titres sont tout aussi occultes : L’adoration de l’agneau mystique , cows of lights, Porridge For The Calydonian Boar…

Toutefois la communication avec Danny et Bear est très agréable et limpide, on parle d’à peu près tout malgré leur nervosité palpable. Du fromage de bourg-en Bresse où ils se rendent le lendemain, d’Isabelle Adjani en Adèle Hugo tourné en Nouvelle-Écosse pour Truffaut. Conversation en bonne compagnie puisqu’ Eric Chenaux (mon guitariste préféré au passage) est là mais aussi un des membres du collectifs de Sublime Frequencies

Le concert commence par une reprise de Simon and Garfunkel  qu’ils révèleront n’avoir jamais vraiment joué ensemble. A l’image de cette reprise le concert est assez bancale et pas toujours très bien accordé mais il s’agit probablement d’un des concerts les plus humbles et touchants auxquels j’ai pu assisté et, pour une première en duo et en public  c’est une superbe performance .

Entretien avec Danny Oxenberg

Pourquoi est-ce que cet album ne sort que maintenant ? Ce sont des nouveaux morceaux sur lesquels vous bossiez ensemble récemment ?

Why this album is released just now ? is it old songs or new material that you’ve been working on together recently ?

Pour moi, je dirais qu’il s’agit de nouveaux morceaux mais certaines personnes diront quand même que c’en est des vieux, si ce que je dis a du sens. Ouais, concernant le “pourquoi maintenant” y a pas de raisons spéciales si ce n’est l’encouragement de Maxime Guitton ( producteur du disque et homme impliqué dans la majorité des événements de grande classe de la vie culturelle parisienne )et Gaetan Seguin de Three:Four Records; et comme je disais , ce sont de nouveaux morceaux , tout du moins plus nouveaux que d’autres qui pourraient sortir à un moment ou un autre,  mais peut-être que pour nous nouveaux signifie des dix dernières années.

For me, i think it is mainly new material,  compared to way older material,  but for many this would still seem like old material to them,  if that makes any sense.   Yeah,  no special reason as to why now, except for the encouragement of Maxime Guitton and Gaetan Seguin at Three:Four Records..   And as i was saying, it is newer material,  at least newer material compared to even older stuff that could be released at some point, but for us perhaps newer material includes the last 10 years…

La reprise de Neil Young I believe in you  est sublime et sonne si naturelle qu’on croirait que c’est un de vos morceaux classiques, qui en a eu l’idée et pourquoi celle-ci plus qu’une autre ?

The Neil Young cover is incredibly beautiful and sounds so natural like it was a classic song of yours, who had the idea of it and why this one more than an other ?

J’avais l’idée de cette chanson, mais Bear est celui qui l’a faite sonnée comme elle sonne. Ma voiture me lâchait , et le pote d’un pote m’a vendu sa vieille Volvo 5  pour 1000 $ , avec un vieux lecteur dedans et plein de cassettes qu’il n’écoutait plus parmi lesquelles les “Decades” album de Neil Young et je me suis souvenu avoir écouté “After The Gold Rush” au lycée et d’avoir particulièrement aimé ce morceau qui raisonnait un peu avec ce par quoi je passais à l’époque.

Concernant la sonorité de notre version, oui merci , Bear a fait du super boulot en produisant , arrangeant et en jouant les instrumentalisations sur ce morceau et les accords Que ajoute un côté qualité hanté. En ce qui concerne ma voix je chante à travers un ampli avec un vibrato, ce qui nous faisait un peu marrer avec Bear sur le moment et si tu fais vraiment attention tu peux l’entendre sur le morceau.

I did have the idea for the song, but Bear is the one who made it sound the way it sounds.  My car was breaking down,  and a friend of a friend sold me their old volvo 5 speed station wagon for 1,000 dollars,  which had a cassette tape player in it,   and he left behind all of these  old cassette tapes, most i didn’t listen to but one of them was the  « Decades » album, by Neil Young,  and i remembered listening to the « After The Gold Rush »Â  album in high school,   and always really liking that song,  Also at the time the song kind of related to some stuff that i was going through…

As far as the sound of our version,  yes, thanks, Bear did a great job arranging and producing and playing the instrumentation on that song, and the Que chord added a bit of a haunting quality.  As far as my vocal,  i sang through an amp with vibrato, which had me and Bear laughing a little bit at the time, which if you listen carefully, you can hear on the track…

Cet album est plus “joyeux” que tous les autres trucs enregistrés avec Supreme Dicks, il y a quelque chose de plus léger, c,était voulu ?

This is album is way happier than all the other stuff you did with Supreme Dicks, there is something lighter,was it something that you wanted ?

Je pense qu’avec Supreme Dicks , c’était plus la psyche des membres impliqués dans le groupe qui créait ce que certains appellent “une synergie négative” , mais pour nous , on essayait toujours de créer une énergie Orgone positive , pour combattre toutes les radiations d’Orgone néfastes autour de nous et du reste, ça parait particulièrement véridique ces temps-ci, mais meme en agissant de la sorte il ya toujours un côté obscure à affronter.

Concernant cet album, je ne dirais pas que c’est un disque joyeux vu que la majorité des morceaux parlent de ruptures, mais il y a quelques moments joyeux comme le Ping Pong Song, c’est un morceau plus gai…et la musique est probablement plus légère que certaines de Supreme Dicks.

I think with the Supreme Dicks,  it was just the psyches of the people involved that perhaps created what some have referred to as  « negative synergy »,  but to us,  we were always supposedly just trying to create positive Orgone energy,  to combat all of the DOR (deadly Orgone Radiation)  around us and around everything, especially seems true these days,   but even in doing that there is always a darker side that must be confronted. 

As far as this new album, i wouldn’t really call it a happy album, as most of the songs are about broken relationships, but there are a few happy moments,  the Ping Pong song,   that’s a happier song… and the music is perhaps lighter in mood than some of the Supreme Dicks music…

Pourrais-tu nous parler du titre de l’album et de sa pochette faite par Hippolyte Hentgen qui reflète assez bien l’ambiance et le mystère du disque

Could you tell us a little about the title of the record and it’s cover made by Hippolyte Hentgen that matches perfectly the mood and mystery of the recording.

Ah oui, j’aime vraiment leur artwork, et en fait , une fois qu’ils étaient d’accord pour faire le visuel c’était vraiment un honneur, c’est un des trucs qui m’a vraiment inspiré …… et je dois vraiment remercier Maxime, et biensur Gaelle et Lina pour ça.

Oh yeah,  i really love all of their artwork,  and actually, once they agreed to do the artwork that was such an honor,  that is one of things that really inspired me for  this album finally coming out when it did, and I really have Maxime, and of course Gaelle and Lina to thank for that…

Concernant « The ping pong song or (Happiness is a warm pong) » , est-ce que c’est vous qu’on entend jouer du ping-pong dans le fond ? Je crois que c’est le seul morceau métaphysique sur le ping-pong que je connaisse , d’où vient cette inspiration pingpongesque ?

Concerning « The ping pong song or (Happiness is a warm pong) » is it the two of you playing ping pong on the back ? I think it’s the only metaphysical ping pong song I know, where does the pingpong inspiration came from ?

Métaphysque, wow merci. C’est en effet moi et bear qui jouons dans le fond, sur une petite table de ping-pong qu’a Bear chez lui. C’est principalement le titre le plus enjoué et probablement le seul titre vraiment joyeux de l’album et c’est plus ou moins un morceau qui parle de ce qu’on faisait beaucoup à l’époque ; ce qui est toujours une de mes activités préférées, quand je ne souffre pas du dos; jouer au ping-pong, dans ce cas sur une table en extérieur près du Urthe caffe un endroit où je vais presque tous les jours pour boire du café. Donc c’est plus ou moins une histoire vraie sur les activités banales quotidiennes qui peut-être deviennent transcendantes. Peut-être y a t-il un aspect métaphysique à ça. Si il y avait une autre inspiration que celle de la joie de jouer du ping-pong je dirais que ce serait à l’image de mes morceaux preferés des années soixante-dix des Beach Boys qui ont pour sujet la banalité de la vie comme par exemple “Busy doing nothing” sur l”album “Friends”.

Metaphysical,  wow thanks. It actually is me and Bear playing ping pong on the track,  on this tiny ping pong set that Bear had at his house… Basically this one is one of the happier songs, maybe the only really happy song on the album, and its pretty much a song about what we were doing a lot at that time,  which is still one of my favorite activities, when my back is not hurting,  playing ping pong,  in this case at an outdoor ping pong table near the Urth caffe, a place i would go to to have coffee almost every day.   So it is pretty much a true story about mundane daily activities, perhaps becoming transcendent. Maybe there is a metaphysical aspect to that.   If there was an inspiration,  other than the joy of ping pong,  i would say it’s kind of in the genre of some of my favorite Beach Boys songs from the seventies about mundane things in life, perhaps like one of my favorites from the »Friends » album « Busy Doing Nothing »…

Il y a sur “I thought I had dreamed of you » à 0:30 secs un son magnifique comme une flute , une scie musicale ou un théremine , qu’est-ce que c’est exactement ?

There is on « I thought I had dreamed of you » at 0:30 a beautiful sound like a flute , a singing saw or a theremin, what is it exactly ?

Merci, je pense que tu fais référence à une flute à coulisse.Il y a aussi un peu plus tard une flûte à bec sur ce morceau.

Thanks,  i think you are referring to the slide whistle.  There is also a recorder a little bit later on that track.

Il se peut que je sur interprète mais sur You can take a bird but you can’t make it sing il y a ces quelques lignes qui pourraient parfaitement résumer l’honnêteté et la musique en générale de Supreme Dicks : « it’s such a atypical story, trading guts for glory »

I might overinterpret but on « You can take a bird but you can’t make it sing » there are these lines that could stand perfectly for the honesty of Supreme Dicks and your music in general : « it’s such a atypical story, trading guts for glory »

Ouais je te remercie à nouveau, c’est une bonne observation. Je dirais que c’est une interprétation de l’expression : “ a vaincre sans péril, on triomphe sans gloire” mais c’est sensé signifier le contraire de ça, si ça a du sens. Et j’ai toujours pensé que cette chanson était un peu une métaphore de l’histoire des Supreme Dicks meme si ce n’était pas écrit intentionnelement. Je l’ai principalement écrite parce que j’ai rêvé d’une fille que je connaissais, qui assistait à son propre enterrement. Et j’ai eu une relation assez compliqué avec elle qui n’a abouti à rien. En fait ça semblait même moins que rien…un peu comme les Supreme Dicks ! Mais de manière générale je dirais que c’est une chanson sur le fait de désirer quelque chose qui n’arrivera jamais et de l’implication de la mort. C’était un peu comme les Supreme Dicks et d’une certaine façon la vie en générale.

Thanks again,  yeah, good observation.  I would say that it is a take off on the saying « no guts, no glory », but its meant to mean kind of the opposite of that, if that makes any sense.  And i’ve always thought of that song as a bit of a metaphor for the story of the Supreme Dicks, though it wasn’t intentionally written that way.  I wrote the song mainly because i did have a dream about this girl i knew sort of coming from her own funeral.  And i kind of had a complicated relationship with her that pretty much led to nothing.  In fact it almost felt like less than nothing…  Kind of like the Supreme Dicks!  But in general i would say the song is about longing for things that never really happen,  and then death is involved as well.   Maybe that’s kind of like the Supreme Dicks,  or just life in general in many ways. 

Vous vous retrouvez de temps en temps avec les Supreme Dicks pour des boeufs ? Doit on s’attendre bientôt à une reunion ?

Do you sometimes guys from Supreme Dicks catch up and play together ? should we expect a reunion soon ?

J’aimerais beaucoup à un moment enregistrer un dernier album des Supreme Dicks, si on parvenait à réunir certains membres, mais je ne crois pas que ça arrivera. Certains, la majorité, sont sur la côte Ouest et d’autres Est. Ou alors au moins sortir plus de nos “lost recordings”, ce qu’on pourrait aisément faire vu qu’on s’entend sur tout. Et à ce moment on pourrait faire une réunion même si ce serait dur de réunir tous les membres et de savoir même d’ailleurs qui ils sont vraiment.

I would really like to at some point record one last Supreme Dicks album, if we could get some of the people together,  but i don’t know if it will happen.  Some of us are generally on the west coast,  and some on the East coast.   Or at least put out some more of our « Lost » recordings,  which we could easily do, assuming we can agree on anything.  And maybe we can do another reunion at that point, though it would be hard to get all of the members together, or for that matter to even figure out who they are.

Supreme Dicks est un groupe culte pour beaucoup de personnes mais aussi inconnu pour une grande partie , dirais-tu que c’est dû à son aspect trop expérimental et free ou ce serait une volonté de votre part de ne faire parti d’aucunes scènes  ?

Supreme Dicks is a cult band for many people but also unknown to a wider audience, would you say that it is because it’s too experimental and free or just because you never wanted to be caught in a « scene » ?

Question intéressante . J’ai toujours pensé que c’était parce qu’on ne vendait pas beaucoup d’albums. Mais pour répondre plus sérieusement, je dirais que dans un sens Supreme Dicks était un groupe culte bien avant de sortir des disques. Je dirais que c’est dû au fait que le groupe était constitué d’une bande de marginaux non conformistes qui se sont retrouvés ensemble par amitié et qui au final non jamais vraiment été musiciens. La plupart d’entre nous étaient ensemble en classe de philosophie et d’autres en classe de Cinéma.

Puis on a développé cette philosophie de célibataire Reichien végétarien qui est quelque peu expliqué dans Boxset booklet et on jouait et installait nos amplis un peu n’importe où sur le campus, pas une date de programmé, à cette époque on faisait juste de la noise avec nos guitares et amplis et sans aucuns effets. Souvent on accordait meme pas nos guitares où elles n’avaient que deux cordes, un truc du genre. Et c’était bien avant que l’un de nous découvre qu’il y avait un truc qui s’appelait la musique“noise”, meme si j’imagine que la scène No Wave de NY nous a influencé, mais on faisait vraiment quelque chose de nouveau avec le peu qu’on connaissait, et avec juste genre quatre ou cinq guitares et des percussions et parfois des gens qui frappaient des chaises ou des tables un truc du genre, on arrivait a sortir un son, des rythmiques complètement barrés. Et souvent on avait l’impression d’atteindre une sorte d’état de méditation transcendante et démente , proche de la trans ou de la méditation tibétaine. Mais peu de temps après l’extase ou avant, les officiers de sécurité du collège venaient nous couper le son, et alors il y avait normalement une énorme baston avec la sécurité, surtout avec l’un des membres de notre groupe qui méprisait particulièrement la sécurité, ils nous menaçaient de nous virer. Donc, d’habitude on avait environ une demi-heure de musique avant que la sécurité n’arrive, et bien sûr cela nous a jamais calmé,  alors une fois on a capté comment brancher nos amplis sur le toit du bâtiment du Cinéma, (Comme les Beatles dans le film « Let It Be »), de sorte que lorsque la sécurité venait pour nous couper , ils allaient à l’endroit habituel où on jouait à l’extérieur sous les panneaux solaires, mais ils ne pouvaient pas nous trouver ! Nous étions un peu bruyant bien sûr, donc ils pouvaient facilement nous entendre et étaient désespérés à l’idée de monter nous virer, mais en vain. Nous avons donc pu jouer un peu plus longtemps. Mais nous n’allions pas toujours à l’extérieur pour jouer, et souvent nous jouions dans notre « Mod » (module ou appartement) 51. Nous y jouions souvent pendant cinq heures d’affilés, avec des membres qui tournaient. Nous avons même une fois fait un jam de 72 heures autour de Thanksgiving. Je ne suis pas sûr que nous avons joué toutes les 72 heures, mais c’était tout comme. Nous avons également joué pour ce programme télévisé sur le campus, qui s’appelait «Voice of the Top Two», pour lequel nous avons joué un «Merde-a-thon pour l’Afrique du Sud», pour protester contre l’apartheid à cette époque et «Sperm- A-thon pour le Nicaragua « censé aider les Sandinistes avec leur révolution. Peut-être un an plus tard, à la même émission de télévision, Andy Hermann, notre joueur de Sitar qui était encore à l’école secondaire, s’est suicidé en direct dans le programme en buvant du cool-aid au raisin imprégné de cyanure, et nous avions aucune idée de ce qu’il allait faire, et même si nous étions des plus traumatisés par la situation, je pense qu’à bien des égards nous avons été les plus blâmés aussi, au moins par l’Université, qui n’a pas aimé ce que ça a fait à leur réputation. Toutes ces choses se sont produites probablement 5 ans avant que notre premier album, « The Unexamined Life », soit sorti …

Interesting question.   I always thought it was because we didn’t sell many records.

But to answer more seriously,  I would say in a sense the Supreme Dicks were sort of a cult band  way before we even put out any records.  I think this may be because the group was really just a bunch of perhaps non conformist misfits who sort of came together just as friends and in many ways we never really started as musicians at all.  Mainly Some of us were in philosophy classes together,  and some in film making classes.  And then we developed  this Celibate Reichian Vegetarian philosophy, which is somewhat explained in Boxset booklet, and we would play music around the campus just setting up our amps wherever, not at a scheduled show or anything,  and at that time,  we would just play like noise music with our guitars and amps,  but no effects or anything.  Often we would never tune the guitars, or they would just have like two strings on them or something.  And this was really before any of us really knew there was such a thing as « noise » music,  though i suppose the no wave scene in New York had its share of it,  but as far as we knew  we were just doing something totally new,  and with like four or five guitars and some percussion,  just often people hitting chairs or tables or something, we would come up with these totally alien rhythmic sounds, that often didn’t even sound like guitars.  And often it would seem like we would achieve some sort of perhaps transcendent demented meditative state,  maybe trance like, or like Tibetan meditation.   But then soon after achieving that or maybe many times before,  the Security officers from the college would come to shut us down,  and then there would usually be like a whole fight with security, especially with one of the members of our group who particularly despised Security, and then they would so to speak pull the plug on us.     So usually we would get in about a half hour of music playing before Security arrived,  and of course this was never enough for us,  so one time we figured out how to plug in our amps, on the roof of the Film building,  (kind of like the Beatles in the movie « Let It Be »),  so that when Security came around to shut us down, they went to the usual spot where they would usually find us playing outdoors, under the Solar Panels,  but they couldn’t find us!  We were somewhat loud of course, so they could easily hear us and were desperate to shut us down, but to no avail.    So we got to play a little bit longer that time.    But we wouldn’t always go outside to play,  and often we would just play in our « Mod » (module or apartment) 51.  There we would often play for like five hours at a time, perhaps with revolving members.  We even once had a sort of legendary 72 hour jam around the Thanksgiving holiday.  I’m not quite sure we played all 72 hours,  but it sure seemed like it.     We also played on this campus wide TV show back then called « Voice of the Top Two », on which we played  a « Shit-a-thon for South Africa », to protest against apartheid at that time,  and also a « Sperm-a-thon for Nicaragua » supposedly to help the Sandinistas with their revolution.  Then maybe a year  later on that same TV show, our Sitar player,  Andy Hermann, who was still in High School at the time, tragically took his own life live on the show by drinking Cyanide impregnated grape flavored cool-aid,  which we had no idea he was going to do, and even though we were the most traumatized by the situation, i think in many ways we were the most blamed for it as well, at least by the College, who didn’t like what it did to their reputation.   All of these things happened probably 5 years before our first album, « The Unexamined Life », even came out…

Ne penses-tu pas qu’en 2016 vous devriez changer le nom de votre groupe en Supreme Cunts pour être moins sexiste ?

Do you think in 2016 you should change your band’s name to Supreme Cunts to be less chauvinist ?

Oui peut-être, meme si je pense que Supreme Pussies nous irait mieux.

Yes, perhaps, though i think Supreme Pussies might be more appropriate for us…

Maxime m’a dit que bear travaillait sur une these et je me demandais qu’en était le sujet ?

Maxime told me that Bear was working on a thesis and I was wondering what was its subject about ?

Il obtiendra son Doctorat aux Pays-Bas fin Octobre, juste avant la tournée. Un truc assez pointu. Le titre c’est : “ Perception de l’amplitude de la modulation avec un ou plusieurs circuits chez l’auditeur doté d’un implant cochléaire.” La couverture est plutôt cool ( sa femme Lisa a fait le visuel ). Les implants cochléaires peuvent restaurer l’audition chez des personnes complètement sourdes, une sorte de miracle moderne. Ça fait vingt ans qu’il fait des recherches sur les implants cochléaires. De nombreux membres des Supremes Dicks ont participé à ses recherches, a écouté des simulations d’implants cochléaires. Curieusement on a tous une très bonne ouïe. Steve Shavel a même publié un poème basé sur l’étrangeté des mots qu’il entendait pendant ses recherches qui se trouve dans son livre : « How Small Brides Survive in Extreme Cold » chez Wave press…

He will receive his PhD in the Netherlands in late October, just before the tour. Pretty technical stuff. The title is:  » Perception of amplitude modulation with single and multiple channels in cochlear implant listeners. » The cover is pretty cool (his wife Lisa did the art work). Cochlear implants can restore hearing to people who are completely deaf, a sort of modern miracle. He’s been doing cochlear implant research for about 20 years. Many of the Supreme Dicks actually participated in his research studies, listening to cochlear implant simulations. Strangely, it turned out that we all had very good hearing. Steve Shavel even published a poem based on his transcriptions of the strange words he heard during the research study, which is in his book of poetry called « How Small Brides Survive in Extreme Cold » on Wave press…

Mixtape

Supreme Dicks / Danny Oxenberg & Bear Galvin – Mixtape by Full moon Fuck

1. Arise! Life Giving Seagull Supreme Dicks ‎– Workingman’s Dick (Archival Recordings 1987-89)
2. Cuchulain (Blackbirds Loom) Supreme Dicks – The Emotional Plague 1996
3. Blue Elephant Supreme Dicks – Breathing And Not Breathing 2011
4. The Forest Song (Or Especially When The October Wind With Frosty Fingers, Punishes My Hair) Supreme Dicks – Breathing And Not Breathing 2011
5. The Ping Pong Song Or ( Happiness is a warm pong ) Danny Oxenber & Bear Galvin – Late Superimpositions 2016
6. Châteaux Banana! Parts XIII-XVI Supreme Dicks Workingman’s Dick (Archival Recordings 1987-89)
7. Azure Dome Supreme Dicks The Unexamined Life 1993
8. California ( some may call ) Home Danny Oxenber & Bear Galvin – Late Superimpositions 2016
9. Synaesthesia Supreme Dicks – The Emotional Plague 1996
10. Viva La Speedy Orgone Supreme Dicks Workingman’s Dick (Archival Recordings 1987-89)
11. I Believe In You Danny Oxenber & Bear Galvin – Late Superimpositions 2016

Écrit par: David

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