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On y était – Isobel Campbell & Mark Lanegan

today18/09/2010 233

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isobel-campbell-mark-lanegan-13-webPhotos © Emeline Ancel-Pirouelle pour hartzine

Isobel Campbell & Mark Lanegan, Le Café de la Danse, Paris, 11 septembre 2010

C’est dans la chaleur moite du mois d’août que ce couple improbable a décidé de mettre au jour le troisième fruit de son union féconde. Elle, la Belle (and Sebastian), et lui, la Bête cabossée ; elle l’Irlandaise qui chante dans un souffle fragile et lui l’Américain qui grommelle de sa voix rocailleuse. Une alliance contre nature qui a pourtant fait ses preuves en distillant le long d’albums élégants une ambiance à la fois délicate et négligée, soufflant sur le feu et la glace comme seuls Nancy Sinatra et Lee Hazlewood avaient su le faire en leur temps, la force brute de Mark plombant la voix trop légère d’Isobel. Et si le dernier album du duo, Hawk, est largement répétitif par rapport aux deux précédents (Ballad Of The Broken Seas, 2006 et Sunday At Devil Dirt, 2008), la formule est toujours aussi raffinée et efficace, bande-son rêvée pour nos voyages fantasmés de cow-boys apathiques traînant leur carcasse sous un soleil de plomb.

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C’est dans un Café de la Danse justement brûlant et plus que complet que l’on retrouve Isobel Campbell et Mark Lanegan en cet estival samedi de septembre. Willy Mason et Damien Jurado, tout deux adeptes d’une folk dépouillée et des chemises à carreaux, ont pour tâche de faire encore monter la température. Pour une fois, le travail sera aisé, le public consciencieux ayant pris soin de délaisser le bar et d’entasser ses oreilles devant la scène bien avant l’arrivée des têtes d’affiche.
Quand ces dernières investissent la scène, emboîtant le pas de leur quatre musiciens, on frôle la syncope tant la chaleur devient étouffante. Mark Lanegan, sorte de géant roux et mutique, restera figé tout le long du concert, les yeux rivés sur son pupitre et ses grosses mains tatouées soudées sur son pied de micro. L’ex-Screaming Trees n’est pas réputé pour être une bête de scène et, fidèle à sa réputation, il ne mouftera pas de la soirée – et même quand il décrochera finalement un sourire, ce dernier ressemblera plutôt à un rictus douloureux tant ça ne semble pas faire partie de ses habitudes. Il est tellement avare de gestes et de regards qu’on a parfois du mal à capter la complicité qui existe pourtant bel et bien entre lui et sa douce compagne, aussi blonde et lumineuse qu’il est sombre et bourru. Mais ce n’est pas parce que cette dernière a l’air plus fragile qu’il faut douter de son rôle au sein du duo, car c’est bien elle qui mène la danse – elle a composé, arrangé et produit leur dernier opus -, congédiant même son partenaire pour le remplacer par Willy Mason ou chanter en solo. S’il n’est finalement qu’un exécutant, Mark ne fait pas le travail à moitié : en live, sa voix traînante accroche les aspérités et offre ainsi toute leur profondeur aux compositions feutrées d’Isobel, qui brode en finesse autour de la mélancolie du premier. Le charme opère tant sur les ballades cafardeuses que sur les mélodies country plus enjouées. Servis par un groupe discret mais excellent, l’ours et la princesse font fi des bienséances et c’est sous les applaudissements du public du Café de la Danse qu’ils célèbrent leur mariage improbable.

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Setlist

1. We Die And See Beauty Reign
2. You Won’t Let Me Down Again
3. Come Undone
4. Snake Song
5. Who Built The Road
6. Free To Walk
7. Ballad Of The Broken Seas
8. The Circus Is Leaving Town
9. No Place To Fall
10. Cool Water
11. Say Goodbye To Hell And Back
12. Saturday’s Gone
13. Back Burner
14. Time Of The Season
15. Honey Child What Can I Do?
16. Salvation
17. Come On Over (Turn Me On)
18. Get Behind Me
19. Revolver
20. (Do You Wanna) Come Walk With Me
21. Ramblin’ Man
22. Wedding Dress

Écrit par: Emeline Ancel-Pirouelle

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