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Slove c’est le résultat de l’attraction élective de deux vieux de la vielle de l’indie d’ici. Depuis près de 20 ans, chacun de leur côté, Leo Hellden et Julien Barthe additionnent les projets sans jamais se perdre dans de trop grands écarts artistiques; les blases de leurs projets parlant d’eux-mêmes : Asweffal, Tristesse Contemporaine, Plaisir de France, Sweet Light…. C’est en 2005 que le Suédois et le Breton se croisent aux détours d’un studio d’enregistrement à Bagnolet, depuis lors Slove est pour eux un exutoire artistique. Ainsi né cette raconte fortuite puis d’échanges autours de leurs influences contrastées, d’une longue période d’essai, Slove est désormais une entité à par entière avec ce second album, Le Touch, qui sortira chez Pschent fin mars et pour lequel Maud Geffray, Alex Rossi, Sarah Rebecca, pour ne citer qu’eux, sont venus donner de la voix sur des tracks tout en clair-obscur, aux asymétries follement harmonieuses, vacillant sans cesse entre flamboyance pop et rythmes synthétiques tranchants. Â
Les deux bonhommes se sont prêtés jeu du questions-réponses et nous offrent une petite mixtape exclusive à écouter ci-après.
Slove sera en concert au Hasard Ludique, samedi 10 mars en compagnie de Born Idiot organisé par nos amis du Bovary Club. Courrez-y avec vos places déjà dans la poche.
Doù venez-vous?
Julien : de Bretagne
Léo : de Suède
Où allez-vous ?
Julien : vers le futur!
Leo : je suis très bien a Paris mais ça peut bouger, je reste ouvert.
Pourquoi la musique ?
Julien : la musique à toujours été présente dans ma vie ainsi que dans ma famille. J’étais destiné au métier de graphiste et la musique à très vite pris le dessus… je ne suis pas vraiment musicien, j’ai plus l’impression de faire du collage, des découpages, du coloriage justement. Un peu comme un grapheur, un truc assez anarchiste, fun, libre. C’est du bricolage, de l’artisanat. C’est parfois technique mais toujours ludique. Généralement je passe peu de temps sur un morceau, comme quand tu es enfant, dessiner une aprem c’est une eternité!
Leo : Pour moi c’est un besoin d’exprimer quelque chose et de canaliser une énergie. La musique permet de décrire des émotions de manière encore plus précise que les mots. Slove c’est d’ailleurs une émotion, une expression qu’on a inventée, c’est la contraction de slow et de love. Ce qui est intéressant c’est de mélanger nos influences, nos gouts. Italo disco, french touch, acid house, punk, musique classique… Avec Julien on se complète, on est tous les deux un peu fou, on s’entraine mutuellement dans notre folie, et en même temps on est chacun le garde fou de l’autre.
Et si vous n’aviez pas fait de musique ?
Julien : j’aurais été graphiste ou fleuriste, il m’arrive d’ailleurs de faire des artworks avec des fleurs (cf la pochette du maxi Herbes Mauves, en duo avec Barbara Carlotti)
Leo : j’ai travaillé à temps partiel dans les livres anciens mais la musique à fini par prendre toute mon attention. Entre Slove, Camp Claude et Tristesse Contemporaine, je suis bien occupé. Et avant j’étais dans AsWeFall.
Une épiphanie personnelle ?
Julien : continuer a faire ce que j’aime : une chanson et une maison !
Leo : faire du yoga
Une révélation artistique ?
Julien : Dead Sea, DBFC, Dombrance, Pryda « Leja »
Leo : Not Waving, Errorsmith, Arizona
Le revers de la médaille ?
Julien : payer l’addition
Leo : il y en a surement mais j’assume mon mode de vie et je n’ai pas de regret majeur pour le moment.
Un rituel de scène ?
Julien : inspirer, respirer, transpirer
Leo : on aime faire des surprises, avec des invités, des cotillons… On fait aussi des erreurs, des pains comme vous dites ici – c’est pas vraiment voulu, mais ça plait au public.
Avec qui aimeriez-vous travailler (musique et hors musique) ?
Julien : Roisin Murphy
Leo : Hope Sandoval
Quel serait le climax de votre carrière artistique ?
Julien : pouvoir travailler avec ceux que nous aimons le plus autant, les chanteurs que les musiciens. On a souvent des rêves de gosses, et parfois ils se réalisent.
Leo : pour l’instant je pense à court terme : le prochain disque, le prochain concert… j’aime enchainer les choses vite, c’est ce qui me fait vivre. Je ne planifie pas trop, je m’amuse au jour le jour, c’est un peu le climax permanent au final.
Retour à l’enfance, quel conseil te donnez–vous ?
Julien : J’ai la chance d’avoir une maman qui m’a toujours encouragé à aller dans ma direction, je fais et je vis de ce que j’aime depuis toujours…
Leo : ne stresse pas: don’t worry be happy.
Comment vous voyez-vous dans trente ans ?
Julien : facile: je ferai de la musique ambient pop, de l’aquarelle et des diners pour mes amis, ma femme et mes enfants sous ma serre pleine de plantes…
Leo : sur la plage idéalement, avec un noix de coco à siroter
Comment voyez-vous évoluer votre musique ?
Julien : toujours plus de mélodies, de surprises et d’émotion mais aussi toujours de nouveaux featurings. Slove c’est un peu un atelier où on accueille des petits délinquants, on canalise leur energie et on les relache dans la nature quand on les a remis dans le droit chemin.
Leo : toujours à la recherche d’une expression plus pure et précise. Ca parait bête mais c’est un peu le Looking for the perfect beat d’Afrika Bambaataa.
Un plaisir coupable ou un trésor caché ?
Julien : l’autotune!
Leo : de manière générale je pense qu’on cache moins nos plaisirs coupables aujourd’hui qu’avant. On peut mélanger plus librement nos gouts indie avec des choses plus commerciales sans être jugé (on a récemment fait un mix dans lequel on a mit du Deadmau5 ou du Eric Prydz, ce n’est pas de la provocation, quand on aime on se pose pas trop de questions). On a toujours fait ça, Julien en remixant des titres de variété françaises avant que ça soit la mode. Et avec Slove, au delà de la musique, dans les paroles c’est très libre: du francophone, de l’anglais, de l’italien, beaucoup de no-sense (« Si t’as un plan cheval let me know »). Je crois que j’aime bien l’artiste Chaton qui est parfaitement dans l’air d’un temps et assez libre. On est là pour s’amuser et je suis très sérieux quand je dis ça.
Écrit par: Claude Pimp
Hier, sans aucune forme de prétention, nous cherchions à transcrire et à réfléchir notre époque. Curieux et audacieux, défricheur passionné, nous explorions sans oeillères et à travers un contenu éditorial toujours riche
et exigeant l’ensemble des strates qui composaient le monde bouillonnant de la musique indépendante, ses marges souvent nichées dans le creuset du web comme le halo médiatique qui entourait certains. Mais çà c’était avant. Aujourd’hui, on fait ce qu’on peu !
dieu vous le rendra….
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