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Avant de se pencher un peu plus sur le cas d’Alex Smoke et de son Lux, offrons-nous un petit voyage dans le temps, direction fin 2006, début 2007. La minimale piétine alors, l’életroclash vit ses dernières heures, la techno piétine, et ce pour le plus grand bonheur de certains producteurs, qui depuis quelques années colorent et ensoleille une musique électronique souvent jugée trop sombre. La tech-house devient le nouveau cri de ralliement, qui séduit, tandis que les pionniers sont appelés à changer ou à mourir. C’est dans cette ambiance d’extase et de lascivité que trois artistes vont accessoirement se faire faire remarquer. Il s’agit de Gui Boratto, Gabriel Ananda et Alex Smoke. Si nous sommes ici pour parler de mon dernier qui livra à l’époque un Paradolia aussi monstrueux que hors-piste, tandis que Boratto, lui, s’attacha à redéfinir avec psychédélisme une techno minimaliste tout en lui accordant quelques accents pop. Et si Gabriel Ananda quant à lui façonnait une électro froide caractéristique du son de Cologne, c’était pour mieux contrebalancer avec une rythmique safarienne et un climat tropical omniprésent. Une jungle dans laquelle l’artiste à dû se perdre depuis, qui le retrouve est prié de lui faire reprendre les chemins des studios. Et tandis que Gui Boratto ne cesse de transformer sa musique en une sorte de gang-bang transsexuel sonore brésilien, Alex Smoke retrouve les sonorités froides d’antan et plonge l’auditeur un peu plus loin dans ses cauchemars. Après le soleil, l’éclipse.
Je serais tenté de dire que la plongée abyssale et ténébreuse offerte par le dj de Glasgow prend forme autour de Lux+, dont il ne s’agira ici après tout que de la cinquième relecture. Bombe sonore à double lecture, ce morceau quelque peu décousu traverse les oreilles pour atteindre immédiatement le système nerveux. Un pied lourd et tremblant jouant méchamment sur les infrabasses pose une rythmique meurtrière sur laquelle est posée une nappe roulant en vague entre hautes et basses fréquences. Alex Smoke délaisse l’auto-tune pour le vocoder, déconstruisant sa voix puis la remodelant à l’infini jusqu’à la rendre inaudible. Voyageant entre techno dure et IDM craspec, le producteur livre des morceaux d’une noirceur peu commune. Même Platitudes, escapade pop, laisse deviner des paysages en décomposition. Complainte électro-cold wave perverse, altérée par les grésillements qui sonnent comme des bruits d’érosion. Paracelsus rappelle par instant les mélodies syncopées de Leftfield, tout en rapportant les visions d’un enfer froid et terrifiant. Mais c’est l’irrespirable et ciselant Blingkered qui marquera définitivement les esprits après écoute de ce nouvel opus. Une basse lourde et oppressante, écrasant la poitrine et réduisant vos neurotransmetteurs à de simples boules de flipper. Avec Lux, Alex Smoke dégage les kidz des dancefloors, réhabilite le clubbing pour adulte et s’assurera certainement une place de choix au palais de la noirceur électronique, le Berghain. Rien que ça !
Alex Smoke–Lux (Hum+Haw, 2010)
1. Ikos
2. Platitudes
3. Master Of Tomorrow
4. Blingkered
5. unCERN
6. Northwoods
7. Lux+
8. Paracelsus
9. Filla
10. Nothing Changes
11. Equate
12. Pilk
13. Physic
Écrit par: Akitrash
2010 Alex Smoke ELECTRO Hum+Haw Lux UK
Hier, sans aucune forme de prétention, nous cherchions à transcrire et à réfléchir notre époque. Curieux et audacieux, défricheur passionné, nous explorions sans oeillères et à travers un contenu éditorial toujours riche
et exigeant l’ensemble des strates qui composaient le monde bouillonnant de la musique indépendante, ses marges souvent nichées dans le creuset du web comme le halo médiatique qui entourait certains. Mais çà c’était avant. Aujourd’hui, on fait ce qu’on peu !
dieu vous le rendra….
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akitrash sur 04/05/2010
ne plus écrire bourré… ne plus écrire bourré… ne plus écrire bourré… Burp!