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Près d’un an après Cerulean, la révélation lo-fi de Chatsworth nous replonge dans le bain avec une missive sonore bien loin de la simple pop qui en porte le nom.
Preuve que les labels permettent une meilleure visibilité aux artistes : entièrement autoproduit, le nouvel album de Baths est passé largement inaperçu, à la différence de l’opus précédent et du single à venir produits par Anticon (disponible début mars). Cette indépendance partielle à permis à Will Wiesenfeld d’évoluer au gré de ses envies, naviguant entre projets parallèles (dont les superbes escapades d’ambient de Geotic) et interviews cocasses où il révèle son amour pour les Pokémons. Au premier abord, l’album en question a de quoi déconcerter. Sur la pochette, des esquisses comme échappées d’un manuel de dessin, comme si Will avait rapidement illustré ce nouvel essai dans un élan de créativité. Le titre interpelle également : même si certaines pistes du Californien s’avèrent d’obédience pop, l’album dans son intégralité ne saurait se cantonner à un genre musical. De ce nom trompeur, ce stakhanoviste de la glitch hop nous rappelle que ses titres ne sont aucunement des B-sides, en dépit de leur sortie discrète connue seulement des fans invétérés.
Photo © Emeline Ancel-Pirouelle pour HartzineA l’écoute pourtant, Pop Music/False B-Sides semble une continuité de Cerulean qui avait largement séduit la critique. Pop Song offre une belle entrée en matière, confirmant la singularité du timbre de Wiesenfeld. Après un intermède instrumental qui laisse assez dubitatif sur Overseas (on aurait aimé retrouver plus de subtilité dans cette incursion de piano), Nordic Laurel nous reconduit à bon port, conférant une bonne dose de distorsions soniques agrémentées de chants mélancoliques, une ambivalence entre fragilité vocale et rudesse de l’instrumentation très spécifique de Baths. Tourian Courtship et Somerset poursuivent cette excursion toute en nuances, telles des bribes apaisantes s’inscrivant dans la lignée de Nosaj Thing ou de Flying Lotus, dans une version toujours plus tourmentée (notamment lorsqu’on s’attarde sur les paroles). On passera sur Seaside Town, sorte de BO d’anime déjà entendue sur Cerulean, pour rebondir sur Tatami et sa partition aérienne échappant aux écueils de la « playlist yoga ». Assez irrégulier, Pop Music/False B-Sides chute cependant quelque peu dans les dernières minutes (un Flux relativement convaincant, un Stupor qui, malgré d’intéressantes perspectives de beats hip hop, stupéfait plus qu’il ne ravit, ou un Love Sick Synthetic qui évoque plus des « bidouillages électro » ajoutés au mixage qu’un véritable parti pris musical). Heureusement, l’album renferme aussi quelques pics : l’impérial Iniuria Palace ou le morceau hybride The Vapors, rappelant les meilleures heures de Bibio. La magie ne s’évapore pas par la suite, Damnation bouclant la boucle en apothéose, distillant un concentré de Baths : aussi bruyant que reposant.
Baths – Pop Music/False B-Sides (self-release ,2011)
1. Pop Song
2. Overseas
3. Nordic Laurel
4. Tourian Courtship
5. Somerset
6. Seaside Town
7. Tatami
8. Flux
9. Stupor
10. Iniuria Palace
11. Lovesick Synthetic
12. The Vapors
13. Damnation
Écrit par: camille
Hier, sans aucune forme de prétention, nous cherchions à transcrire et à réfléchir notre époque. Curieux et audacieux, défricheur passionné, nous explorions sans oeillères et à travers un contenu éditorial toujours riche
et exigeant l’ensemble des strates qui composaient le monde bouillonnant de la musique indépendante, ses marges souvent nichées dans le creuset du web comme le halo médiatique qui entourait certains. Mais çà c’était avant. Aujourd’hui, on fait ce qu’on peu !
dieu vous le rendra….
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