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Il y a plus de vingt ans, Neil Tennant, grande gueule pop parmi tant d’autres, avouait regretter que ses morceaux soient perçus uniquement comme des machines à faire balancer les bourrelets sur les dance floors. Comme si un songwriter digne de ce nom ne pouvait donner envie de se trémousser. Il est vrai qu’il ne faut pas spécialement être Johnny Cash ou Lou Reed pour savoir épancher son spleen, se revendiquer cynique, écrire « I love you, you pay my rent ». C’est peut‑être une des raisons qui avait poussé Pet Shop Boys à reprendre le standard Always On My Mind et ainsi démontrer qu’une bonne chanson peut être dansée. S’il est dès lors un exercice que je vous conseille, c’est de dépouiller un morceau de tous ses artifices dès que vous le pouvez et de vous concentrer sur son noyau. C’est par une reprise de Neil Young que commence Kill For Love. Et si le premier titre est cette relecture d’Into The Black sobrement réarrangée, ce n’est pas un hasard… Les « Hey, hey, my, my…» nous interpellent et nous invitent à écouter cet album à plusieurs niveaux. Car si ce recueil est composé de tubes à faire hocher les têtes, il comporte des qualités d’écriture et de composition intrinsèques indéniables. Dès le début de l’année, Chromatics avait commencé à récompenser les cinq années d’attente écoulées depuis Night Drive en dévoilant quelques titres, puis en conviant très vite l’auditeur à la découverte de l’œuvre dans son intégralité (voir ci‑dessous). Kill For Love, c’est une constellation d’échardes amoureuses. Les pièces abstraites telles qu’Eleventh Hour ou Broken Mirrors, qui rappelle un certain Tick Of The Clock, lient les perles concrètes et donnent un film de 90 minutes célébrant le négativisme et l’absurde conclus par un No Escape au titre évocateur. Les sommets en termes de composition sont nombreux. Ainsi, Kill For Love, Back From the Grave, The Page, At Your Door et d’autres titres passent haut la main le test du démaquillage synthétique évoqué en début d’article. Parmi ceux‑ci également, Candy et ses notes vocales délicieusement graves, Running From The Sun ou Birds Of Paradise reflètent la tristesse et la virtuosité mélodique à leur apogée. Mais, allez savoir pourquoi, mon morceau préféré de ce début 2012 avec son atmosphère cold et ses guitares planantes restera Dust to Dust et pas seulement parce qu’il résume parfaitement l’amour : « From ashes to ashes and dust to dust, this skin is rust… »
Chromatics – Kill For Love (2012, Italians Do It Better)
01. Into the Black
02. Kill for Love
03. Back from the Grave
04. The Page
05. Lady
06. These Streets Will Never Look the Same
07. Broken Mirrors
08. Candy
09. The Eleventh Hour
10. Running from the Sun
11. Dust to Dust
12. Birds of Paradise
13. A Matter of Time
14. At Your Door
15. There’s a Light Out On the Horizon
16. The River
17. No Escape
Écrit par: Calogero
Hier, sans aucune forme de prétention, nous cherchions à transcrire et à réfléchir notre époque. Curieux et audacieux, défricheur passionné, nous explorions sans oeillères et à travers un contenu éditorial toujours riche
et exigeant l’ensemble des strates qui composaient le monde bouillonnant de la musique indépendante, ses marges souvent nichées dans le creuset du web comme le halo médiatique qui entourait certains. Mais çà c’était avant. Aujourd’hui, on fait ce qu’on peu !
dieu vous le rendra….
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