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Broken Bells est une affaire sérieuse, pas seulement l’ultime projet hype de Brian Burton, mais une façon pour moi de me réconcilier avec un homme que j’ai tant aimé et tant haï. Burton plus connu du grand public sous le pseudo de Danger Mouse, à connu son heure de gloire en 2004 en bravant l’interdit musical absolu : sampler les Beatles. Mais ce n’est pas tout, du cerveau bouillonnant du New-Yorkais avait germé une idée saugrenu, confondre le White Album des quatre de Liverpool au Black album du rappeur Jay-Z. Et ainsi naquit le Grey album, mashup complètement illégal le plus téléchargé de tout l’univers. Il en fallait du culot pour réaliser une tel œuvre.
Mais avant cela notre super souris s’accoquina avec la crème de l’underground et pondit coup sur coup, Ghetto Pop Life avec Jemini et l’excellent The Mouse and The Mask avec le terrifiant MF Doom. Et cela avant de sombrer dans le mainstream le plus grossier, tout d’abord en produisant l’inutile deuxième opus de Gorillaz, mais surtout en s’associant à l’ex Goodie-Mob, Cee-lo, afin de monter ce qui peut paraître comme la plus grosse escroquerie musicale jamais réalisée : Gnarls Barkley. Crazy cartonne aux hit-parades, la ménagère est aux anges, et les fans rongent leurs freins. Guimauve et choux gras font recettes, mais pas pour longtemps. The Odd Couple se mange un platane, et ça sent le souffre pour le duo. Les mauvaises langues rient jaune, et je ne peux cacher en avoir fait partie.
Pourtant un petit miracle se produisit mi-2009, Danger Mouse s’associant à l’artiste Sparklehorse, se place là où on ne l’attend pas et accouche avec son comparse tout simplement du meilleur album Folk de l’année. Le projet au mille feats et dont la supervision visuelle est confiée à David Lynch redore le blason d’un Burton que l’on pensait fatalement usé. Mais est-ce assez de crédit pour le réhabiliter ?
Cependant, il est bon de se dire que la rédemption arrivera de ce Broken Bells, nouvelle entreprise antifolk composée à quatre mains. Et à James Mercer de faire des merveilles, transcendant ses capacités vocales déjà bien rodées autour de son groupe The Shins, le musicien insuffle de nouvelles cordes à son organe et bouleverse sur October et Citizen. Et même si Mercer n’est pas Sparklehorse, on se réjouit de la légèreté des compositions et des arrangements dus à l’appréhension de l’univers mutuel de chacun. Les mélodies n’en sont que plus accessibles et variées.
Pas de grosse artillerie, ni d’artifices superflus, le duo livre une dizaine de titres à l’impact immédiat, comme ce High Road, single à consonance pop mais dont le songwriting si simpliste s’impose par sa sincérité revendiquée. On ne crachera pas non plus sur de réels moments de bravoure comme ce Vaporize à la fibre so british fusionnée aux vertiges fantomatiques de feu Elliott Smith. Le producteur relève à sa sauce l’ambiance sans la rende délétère et pimente les cordes de quelques notes de piano ainsi que de légères instrumentalisations électroniques bienvenues. Et si l’ensemble reste moins pointu que le précédent opus de Sieur Brian Burton, Broken Bells devrait cependant réconcilier le New-Yorkais avec un pan de son public ou tout du moins prouver que celui-ci n’a rien perdu du feu qui l’anime.
Broken Bells – Broken Bells (Sony, 2010)
1. The High Road
2. Vaporize
3. Your Head Is On Fire
4. The Ghost Inside
5. Sailing to Nowhere
6. Trap Doors
7. Citizen
8. October
9. Mongrel Heart
10. The Mall and Misery
Écrit par: Akitrash
2010 Broken Bells Danger Mouse Sony The Shins US
Hier, sans aucune forme de prétention, nous cherchions à transcrire et à réfléchir notre époque. Curieux et audacieux, défricheur passionné, nous explorions sans oeillères et à travers un contenu éditorial toujours riche
et exigeant l’ensemble des strates qui composaient le monde bouillonnant de la musique indépendante, ses marges souvent nichées dans le creuset du web comme le halo médiatique qui entourait certains. Mais çà c’était avant. Aujourd’hui, on fait ce qu’on peu !
dieu vous le rendra….
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2ben sur 13/03/2010
The Odd couple s’est ptet mangé un platane, mais moi j’ai adoré !!
Bon, j’avoue avoir un faible pour la ménagère de moins de 50 ans…
;)
Cela dit, c’est vrai que ces deux dernières collaborations sont sublimes et plus matures musicalement. Avoir changé de voie permet au bonhomme de se concrétiser comme « véritable » producteur complet, et, jamais dans la facilité…
Cette galette tourne en boucle depuis un moment sur mon I-tunes.
@+
akitrash sur 13/03/2010
Question de sensibilité musicale…
Tu n’es pas gérontophile? c’est bien!
Gnarls Barkley sent pour moi le projet boursouflé fait for make so many money, money, money…
Et quand tu vois ce qu’à fait le bonhomme avant, y a de quoi être dérouté…
Replonge toi un instant dans son fameux album avec Jemini et ré-écoute « The Odd Couple » juste après…
Ne trouves-tu pas qu’il y ait quelque chose qui sonne creux?
Mais comme tu le dis si bien, Cela aura au moins permis à Brian Burton de tracer une nouvelle route, et nettement plus agréable (à mon goût) pour l’auditeur qui cherche autre chose que le tube bon marché tout en gardant une simplicité et une fraicheur bon enfant.
Salut l’ami.
akitrash
youngloup sur 13/03/2010
ah ah c’est pour ce la que je t’adore aki
mais juste pour info le gorillaz est sorti avant le danger doom
apres pour the odd couple on est bien d’accord à part deux trois chansons
gnarls barkley le second album, c’est juste pour recuperer le cheque
ca servait juste peut etre à etre libre artistiquement non…
depuis il est libre de ses choix et quels choix…travailler avec sparklehorse et david lynch… james mercer… bon ya eu joker’s daughter…lol
mais ca présage que du bon pour la suite
sinon broken bells énorme…report du concert coming soon comme on dit
Patrice