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Moon Duo, souvenez-vous. Ripley Johnson, par ailleurs guitariste et chanteur des Wooden Shijps, fichu de sa compagne Sanae Yamada, était venu nous en mettre plein les esgourdes lors d’un concert à La Plage de Glazart l’été dernier. Nous avions filmé (voir) et nous avions aimé et ce, tout autant que le premier mini LP du couple lunaire, Escape (lire), paru début 2010 sur Woodsist. Autant dire que l’on surveillait tel le lait sur le feu la sortie de Mazes, prévue le 28 mars prochain, qui, s’il fallait quelqu’un pour en douter, tient toutes ses promesses, clivant l’auditoire en deux franges bien distinctes : ceux n’ayant que faire de telles divagations distordues où l’art de la répétition rythmique s’exerce à satiété, et ceux éberlués d’une telle mise en abîme des poncifs krautrock en plein cÅ“ur d’un son garage fuzz parfaitement maîtrisé. Joie de la décalcomanie grossière pour les uns ou luminescence psyché-rock pour les autres, c’est selon, et à vrai dire, ce ne sont pas ces quelques mots qui infirmeront l’opinion bien trempée qu’un tel disque peut provoquer. Reste que cette propension à dynamiter l’espace-temps selon l’exégèse motorik propre à Neu!, combinée à l’excellence d’un Ripley capable de dédoubler, voir de tripler sa guitare en permanence, selon le triumvirat réverbération/saturation/lead, insinue une invitation au voyage introspectif presque irrésistible, à défaut d’être novatrice. Car s’il est difficile d’esquiver l’hypnose fomentée par l’introductif Seer ou le nébuleux Fallout, sans se sentir pour autant immergé dans les mantras soniques délayés par Run Around ou In The Sun, la tâche s’enhardit invariablement lorsqu’il s’agit de repousser dans les limbes de l’indifférence Mazes ou When You Cut, où des boucles de claviers taillent une assise mélodique que la voix et la guitare de Ripley n’ont de cesse de prolonger tout en la dévoyant. Le conclusif Goners et son cheminement space-rock tendent à susurrer, à la lisière d’un kitsch hippie à peine défloré, en quoi Mazes aurait pu être une occasion manquée, à savoir là où la bacchanale sonique tempête dans l’onanisme. En d’autres termes, la faute de goût qui donne tout son relief au reste d’un album fortement référencé mais diaboliquement jouissif.
Moon Duo – Mazes (Souterrain Transmissions, 2011)
1. Seer
2. Mazes
3. Scars
4. Fallout
5. When You Cut
6. Run Around
7. In The Sun
8. Goners
Écrit par: Thibault
2011 Moon Duo Souterrain Transmissions
Hier, sans aucune forme de prétention, nous cherchions à transcrire et à réfléchir notre époque. Curieux et audacieux, défricheur passionné, nous explorions sans oeillères et à travers un contenu éditorial toujours riche
et exigeant l’ensemble des strates qui composaient le monde bouillonnant de la musique indépendante, ses marges souvent nichées dans le creuset du web comme le halo médiatique qui entourait certains. Mais çà c’était avant. Aujourd’hui, on fait ce qu’on peu !
dieu vous le rendra….
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