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Après quelques singles, voilà enfin le premier album de ce groupe de Melbourne formé par des membres de UV Race et Eddy Current Suppression Ring, tous deux symboles de l’effervescence actuelle de la scène musicale australienne. L’intense See More Glass qui ouvre le disque est un empilement compact de froideur synthétique, de tension bruitiste maîtrisée et de chant distancié, un carton d’invitation sobre mais bien épais pour passer de l’autre côté du miroir.
C’est dans une folie Devo-esque toutes guitares dehors que nous sommes alors accueillis avec un enthousiasme ébouriffant. Le diablement accrocheur One More Tonight nous donne vite des suées : l’ambiance est électrique et on suit les néons qui clignotent vers ce qui ressemble à une étrange fête foraine (à moins que ce ne soit que quelques guirlandes aux couleurs vives dans une casse auto). On croise un Brian Eno le regard hagard sortant d’un petit chapiteau d’où s’évade une mélodie glaçée. L’endroit est quasi-vide mais dans une semi-obscurité, on découvre, entre quelques massifs caissons de basse, d’immenses hologrammes représentant des bâtiments métalliques aux contours aiguisés. Déambulant au cÅ“ur de cette géométrie acide, on finit par constater médusé que l’une de ces architectures est bien réelle. Son intérieur enfumé dévoile une incroyable collection de dolmens et de menhirs d’un gris profond sur lesquels sont disposées des centaines de bougies vacillant au son d’un vieux Swell Maps. Accroché par une telle installation, on vire dans la salle à frissons au son de l’épique et épidermique Carpet Rash qui fait chavirer corps et esprit et les échoue sur de nouveaux rivages.
Un nouvel environnement s’ouvre alors à l’écoute de la comptine rétro Shame Thugs, immédiatement secouée par le synth-punk vrillé de No Bibs dont les bleeps font écho à l’ironie suintante d’un refrain en forme de « ah ah ah ah« . Définitivement désemparé, on en vient à suivre la consigne Jason Pierce-ienne du sublime Meds II, à savoir : « Take pills to remember to take pills to forget ». Dès lors, tout semble aller mieux, et on scrute les astres sous un nouveau jour. Chaque scintillement de la grande coupole est une connexion neuronale rétablie. On balaye, on annihile des poussières d’idées noires sur la chaude rythmique kraut-wave de Love Performance qui clôt somptueusement ce disque aussi versatile que réussi.
Total Control – Henge Beat (Iron Lung Records, 2011)
1. See More Glass
2. Retiree
3. One More Tonight
4. The Hammer
5. Stonehenge
6. Carpet Rash
7. Shame Thugs
8. No Bibs
9. Meds
10. Sunday Baker
11. Love Performance
Écrit par: Max Dembo
2011 Iron Lung Records Total Control
Hier, sans aucune forme de prétention, nous cherchions à transcrire et à réfléchir notre époque. Curieux et audacieux, défricheur passionné, nous explorions sans oeillères et à travers un contenu éditorial toujours riche
et exigeant l’ensemble des strates qui composaient le monde bouillonnant de la musique indépendante, ses marges souvent nichées dans le creuset du web comme le halo médiatique qui entourait certains. Mais çà c’était avant. Aujourd’hui, on fait ce qu’on peu !
dieu vous le rendra….
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