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Une sortie en chassant une autre à un rythme désarmant, certaines sont réduites à un silence certes coupable, mais loin d’être immuable. Paru le 8 décembre dernier via Atelier Ciseaux – soit le même jour que l’excellent album de Jeans Wilder, Nice Trash (lire) coproduit par ce même label avec la Station Radar – le split vinyle de Coasting et Reading Rainbow s’immisce à son insu dans cette zone grise de l’admonestation un brin honteuse de l’auteur de ces quelques lignes envers ses propres facultés procrastinatrices. Ce n’est pourtant pas se faire violence que de rebrancher cette pompe à oxygène vers un été désormais lointain où les succédanés de riot grrls déferlaient sur nos plages hi-fi, munies de guitares réverbérées et affublées de belles paires de guiboles striées de résille. Best Coast (lire), Dum Dum Girls (lire), Frankie Rose And The Outs (lire), Vivians Girls (lire)… difficile de réchapper sans succomber au rouge à lèvres écarlate des demoiselles qui, en dignes héritières des Black Tambourine, ne se sont pas faites pas prier pour balancer une palanquée de comptines sous haute tension aux atours éraillés. Dans ce jeu des sept familles d’un rock matriarcal, tirons tout d’abord, et sans hasard, la carte Coasting, jeune duo féminin, sorti de n’importe où sauf de nulle part. Composé, à la batterie, de Fiona Campbell des Vivian Girls (sic) et de Madison Farmer de Dream Diary comme préposée à la gratte, les deux Brooklynoises taillent Snoozefest et What You Want de la même façon que Kids, leur coup d’éclat sur la toile, à savoir, dans les rudiments du genre, caisse claire minimale et brouhaha de saturations anémiées, sans pour autant transcender celui-ci outre mesure. Le flegme des voix, proches d’une Kelley Deal d’avant le naufrage narcotique, résonne telle une promesse si molle que l’on discerne mal le niveau d’engagement supposé des deux consÅ“urs. Un projet ? Une passade ? Un exutoire à leur groupe respectif ?
Un questionnement… vite balayé par la face B du split autrement plus saillante et vivifiante. Les timides effluves estivales bredouillées par Coasting se dissipent instantanément au contact des deux intenses pop songs fomentées par le duo originaire de Philadelphie, Reading Rainbow. Sarah Everton et Rob Garcia entonnent, pieds au plancher et sourire aux lèvres, d’ineffables hymnes indie baignés d’un soleil cru et peinturlurés d’incandescentes émotions euphorisantes. La bien nommée Euphoria fait montre d’un mur du son délicatement paré de vocalises entremêlées quand la reprise de I Can’t Stand It du Velvet Underground dynamite, d’un joyeux brasier de distorsions, notre résilience vaine au quotidien : vite, très vite, l’envie nous prend de se carapater et changer d’hémisphère, histoire de sillonner, cocktail glacé à la main, une plage constellée de surfeurs et de bikinis affriolants. Mais malheur à celui qui tentera de retrouver pareille décharge, mise à part l’introductive Wasting Time et, peut-être, Always On My Mind, dans l’album Prism Eyes (écouter) que ces derniers viennent de pondre sur Hozac Records. On se contentera donc de peu, ce qui n’est déjà pas si mal. Non ?
Coasting – Snoozefest
Reading Rainbow – I Can’t Stand It
Tracklist
Split vinyle Coasting / Reading Rainbow (Atelier Ciseaux, décembre 2010)
Face A – Coasting
1. Snoozefest
2. What You Want
Face B – Reading Rainbow
1. Euphoria
2. I Can’t Stand It
Écrit par: Thibault
2011 Atelier Ciseaux Coasting Reading Rainbow
Hier, sans aucune forme de prétention, nous cherchions à transcrire et à réfléchir notre époque. Curieux et audacieux, défricheur passionné, nous explorions sans oeillères et à travers un contenu éditorial toujours riche
et exigeant l’ensemble des strates qui composaient le monde bouillonnant de la musique indépendante, ses marges souvent nichées dans le creuset du web comme le halo médiatique qui entourait certains. Mais çà c’était avant. Aujourd’hui, on fait ce qu’on peu !
dieu vous le rendra….
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