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Mais alors on ne peut même plus déjeuner tranquille… Il y a deux semaines à peine, dégustant un savoureux plat de… ah oui Canigou ! chez un petit traiteur italien, rue des Martyrs, je me fais bousculer par un couple de connasses mi-brutes, mi-insoumises. Et oui, même en pleine session promo, les sœurs Cassidy ne peuvent s’empêcher de se faire remarquer. Look de vagabonde pour Bianca et queer pour Sierra, les deux princesses de la strange-folk n’ont pas leur pareil pour se démarquer à la ville comme en studio, et Grey Oceans ne dérogera pas à la règle. L’album laisse flotter une mer de mots s’évaporant dans un cumulonimbus en barbe à papa.
Pas la peine de chercher quelque réminiscence de The Adventures Of Ghosthorse & Stillborn ou même de Noah’s Ark, chaque pièce de Coco et Rosie étant une œuvre à part. Mais il faudra cependant se faire violence pour ne pas vomir sur l’atroce pochette de ce nouveau disque, totalement ignoble. Une faute de goût impardonnable, déjà mis à l’épreuve sur leur précédent EP, Coconuts, Plenty Of Junk Food. Mais bon, à l’instar de la naine elfique islandaise… je parle bien entendu de Björk, l’univers des sœurs Cassidy est un maelström d’images antiques, de doux rêves angéliques et de blagues Carambar. Plus électroniques que les précédentes compositions des deux Canadiennes, les complaintes chimériques de CocoRosie semblent également s’inspirer du folklore médiéval, certaines mélodies semblant teintées de luth, de harpe ou de mandoline (Trinity’s Crying), accentuant également le tribalisme des percussions et l’angélisme quasi-religieux des backing-vocaux (Smokey Taboo). Fairy Paradise et sa cadence électro soutenue rappelle justement le Volta de Madame Barney. Et si les voix de Sierra et Bianca se partagent toujours entre virtuosité séraphique et lyrisme pop, les deux femmes passent régulièrement du piano à la boîte à rythme sans réellement se soucier de la cohérence.
Se laisser glisser dans le monde magnifiquement cauchemardesque de CocoRosie est chose aisée, enfin si vous avez l’âme d’un troubadour à collier en bonbon et culotte à paillettes argentées. Les protégées de Devendra Banhart n’ont pas d’égal et distillent à travers des morceaux sensiblement mélancoliques une folie rarement atteinte. Pourtant Grey Oceans laisse un arrière-goût d’inachevé. Un arc-en-ciel en guimauve dégoulinant explorant toutes les nuances de gris certes, mais dont certaines nuances semblent avoir été oubliées. Loin du succès attendu, cet énième opus possède néanmoins une sensibilité qui reste la marque de fabrique de nos folkeuses barrées, et nous plonge dans une léthargie hallucinatoire où le son et les images s’entremêlent. Kétamine vendue séparément.
Cocorosie – Grey Oceans (Sub Pop, 2010)
01. Trinity’s Crying
02. Smokey Taboo
03. Hopscotch
04. Undertaker
05. Grey Oceans
06. R.I.P. Burn Face
07. The Moon Asked The Crow
08. Lemonade
09. Gallows
10. Fairy Paradise
11. Here I Come
Écrit par: Akitrash
2010 Cocorosie Grey Oceans lo-fi US
Hier, sans aucune forme de prétention, nous cherchions à transcrire et à réfléchir notre époque. Curieux et audacieux, défricheur passionné, nous explorions sans oeillères et à travers un contenu éditorial toujours riche
et exigeant l’ensemble des strates qui composaient le monde bouillonnant de la musique indépendante, ses marges souvent nichées dans le creuset du web comme le halo médiatique qui entourait certains. Mais çà c’était avant. Aujourd’hui, on fait ce qu’on peu !
dieu vous le rendra….
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tibo sur 28/04/2010
la pochette devrait être jugée pour crime contre l’humanité
youngloup sur 28/04/2010
attendez les mecs, elle est géniale cette pochette
faite avec 100% de détritus recyclable du bois de Boulogne
c’est so 2010!
Vv sur 28/04/2010
elles sont pourtant mignonnes, je ne comprends pas toute cette énergie dépensée a s’enlaidir (elles devraient l’utiliser a faire de meilleurs disques)
akitrash sur 28/04/2010
c’est pas faux…
admin sur 28/04/2010
Celle du vynil ne sera pas celle-ci celle-là putain, c’est comme si ce site était écrit en comics