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Groupe français dont le MySpace le définit comme issu de Dubaï et du Vatican, et qui se présente comme oeuvrant dans une veine « Chanson allemande / Religieux / Tropicale », Das Simple officie en fait dans un créneau noise puissant et agité. On ne s’en étonne guère, Nicolas Dick de Kill The Thrill étant à la production, et le quatuor insuffle à cet univers mouvementé une folie vocale et rythmique semblable à celle des Messins le Singe blanc.
On oscille entre force débridée, sur l’inaugural Tsla, et relatives accalmies auxquelles succèdent de véritables coups de boutoirs instrumentaux (Tales of The Galactic Serpent (Part 1)), et l’ensemble s’avère probant, malgré la présence de guitares évoquant très brièvement le courant néo. Les plages massives (All The Nice Things You Can Buy In Dubaï) côtoient les envols d’une section basse-batterie impulsive, qui n’hésite jamais à s’emballer pour ensuite retomber, le tout de façon parfois déroutante mais ajustée, la voix faisant de même, souvent au sein d’un seul et même morceau. Les moments de sérénité, telle l’intro de Dance N.5, qui s’en tiendra d’ailleurs jusqu’à sa fin à un climat lancinant et menaçant, assurent l’instable équilibre de cet album exigeant, sauvage et hybride, et se voient suivis de morceaux à la Well Spotted à l’allant contagieux, dotés de dualités vocales bienvenues (Nimrod, If You Want To See I Follow The Bombolone). L’impact est toujours réfléchi, jamais gratuitement frontal, et Das Simple fait preuve d’ingéniosité dans les sons qui lézardent ses compositions, à l’instar de Das Model, défunts Lillois évoluant dans un esprit similaire bien que plus strictement noise.
Sur Tales Of The Galactic Serpent (Part 2), dont l’intitulé démontre les penchants de la formation pour un registre modérément sérieux, Ramon Kalifa et ses acolytes livrent la preuve d’une belle capacité à convaincre sur la durée, dans une atmosphère mélodique dont on sent qu’elle peut à tout moment imploser. Souple et intense, elle monte progressivement en puissance mais reste dans la retenue pour prendre fin sur des notes apaisées. Puis Plesim, d’un format lui aussi étendu, impose un tempo lourd, taillé dans une sorte de post-hardcore noisy et déjanté.
Exigeant, puissant mais réfléchi, ce premier long jet n’en est pas moins bien ficelé, intéressant du début à la fin. Il aurait cependant, à mon sens, gagné en lisibilité en se faisant plus « clair », moins porté sur les sautes d’humeur et la versatilité rythmique et vocale, ceci n’empêchant pas le contenu de susciter un intérêt certain. On attend donc de Das Simple qu’il épure son panel musical et bride sa folie, sans la dénaturer bien sur, pour offrir au final un rendu plus cohérent. On le sait doté des qualités nécessaires à cette nécessaire évolution et pour l’heure, on profite pleinement des huit titres de cet opus éponyme, dont Coloured Food Tastes Good, ses guitares à la Sleeppers et ses breaks bien sentis. Et Das Simple, déjà aguerri mais encore perfectible, s’inscrit désormais de façon légitime dans la catégorie des possibles futures pointures du genre.
Das Simple – Coloured Food Tastes Good
Das Simple – Das Simple (Self-Release, 2010)
1. Tsla
2. Tales Of The Galactic Serpent (Part 1)
3. All The Nice Things You Can Buy In Dubaï
4. Coloured Food Tastes Good
5. Dance N.5
6. Nimrod, If You Want To See I Follow The Bombolone
7. Tales Of The Galactic Serpent (Part 2)
8. Plesim
Écrit par: Middle Class Revolt.
2010 autoproduit Das Simple Nicolas Dick Noise
Hier, sans aucune forme de prétention, nous cherchions à transcrire et à réfléchir notre époque. Curieux et audacieux, défricheur passionné, nous explorions sans oeillères et à travers un contenu éditorial toujours riche
et exigeant l’ensemble des strates qui composaient le monde bouillonnant de la musique indépendante, ses marges souvent nichées dans le creuset du web comme le halo médiatique qui entourait certains. Mais çà c’était avant. Aujourd’hui, on fait ce qu’on peu !
dieu vous le rendra….
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