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Ça y est : 2011 est presque là . Et, avant son arrivée, la ronde des cadeaux de fin d’année. Alors que, de 2007 à 2009,  la malchance vous avait chargé d’offrir tour à tour un coffret d’eau de toilette, une écharpe et un livre de cuisine à tante Micheline, l’heureuse élue à trois reprises du tirage au sort familial de Noël, cette année, vous n’en croyez pas vos yeux, vous allez pouvoir faire plaisir à Michaël. Il est sympa Michaël, le nouveau copain de la cousine Bérangère. Il s’intéresse en dilettante à vos DVD, à vos livres et à la musique de fond qui (n’) anime (pas) vos soirées familiales quand la voix des autres invités couvrent les dernières amours sonores compilées par vos soins pour l’occasion. Alors, en amateur de musique que vous êtes, vous allez lui dire merci à Michaël en lui offrant un des plus beaux albums de l’année.
Halcyon Digest peut prétendre à ce titre. Il est non seulement à votre sens une réussite majeure du groupe Deerhunter mais il est également un album efficace et admirable qui clôt divinement la décennie pop/rock (car une décennie c’est bien dix années entières) inaugurée par le Is this it de The Strokes en 2001. Halcyon Digest est une Å“uvre séduisante qui a en outre le double mérite, pour les nouveaux disciples potentiels de Deerhunter, d’être à la fois accessible et d’attiser la curiosité autour du mystère Bradford Cox. Non pas celui du syndrome de Marfan dont vous vous foutez royalement mais celui qui ouvre la voie vers les divines contrées sonores explorées par l’autre projet du leader de Deerhunter, Atlas Sound. Car si Halcyon Digest est un recueil de pop immédiate plutôt classique, il contient aussi des morceaux à la beauté moins évidente qui happeront l’auditeur en traître et le mèneront au logos. En ce sens, cet album est une réussite en tous points et le cadeau de Noël idéal. Ainsi, l’auditeur novice ne sera sans doute secoué que progressivement par le doux séisme des cinq premières minutes atmosphériques qui constituent Earthquake ou par la bombe à retardement de Sailing ou par la chanson He Would Have Laughed, aussi belle qu’une balle. En revanche, comme la plupart des ingrédients de l’opus se trouvent dans une pop diligente, Don’t Cry, Revival, Memory Boy, Desire Lines ou Helicopter le raviront dès la première seconde.
Peu importe si cette année encore pour Noël, vous recevez un livre d’Amélie Nothomb car, c’est sûr, vous ferez mouche ! Les paroles « Walking free, come with me, far away, everyday » du grand corps malade remplaceront divin enfant, hautbois et musettes et résonneront dans la tête de Michaël pour tous les noëls de la décennie à venir.
Deerhunter – Halcyon Digest (4AD, 2010)
1. Earthquake
2. Don’t Cry
3. Revival
4. Sailing
5. Memory Boy
6. Desire Lines
7. Fountain Stairs
8. Coronado
9. He Would Have Laughed
Écrit par: Calogero
Hier, sans aucune forme de prétention, nous cherchions à transcrire et à réfléchir notre époque. Curieux et audacieux, défricheur passionné, nous explorions sans oeillères et à travers un contenu éditorial toujours riche
et exigeant l’ensemble des strates qui composaient le monde bouillonnant de la musique indépendante, ses marges souvent nichées dans le creuset du web comme le halo médiatique qui entourait certains. Mais çà c’était avant. Aujourd’hui, on fait ce qu’on peu !
dieu vous le rendra….
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