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Le label Italians do it better fraye agilement son chemin. S’il n’est pas pourvoyeur de têtes gondoles à fort potentiel mercantile – ce n’est pas ce qu’on lui souhaite – le voilà néanmoins confortablement installé au sein d’un mouvement musical d’ampleur, celui revisitant et magnifiant tout ce qu’il y a à magnifier des eighties et en particulier Giorgio Moroder. Fondé en 2005, par Johny Jewel et Mike Simonetti, Italians do it better cultive à dessein une marque de fabrique plus indie que commercial : l’art-work aux couleurs criardes est fait maison, les disques crachotent tandis que la communication s’opère via un blog des plus minimalistes… Dès 2007, les italiens d’Oregon font mieux que tout le monde. D’un groupe au passé discographique relativement anodin (les dispensables chrome rats vs basement rutz et plaster hounds), les Chromatics d’Adam Miller se métamorphosent, par le biais d’un maxi (nite) et d’un album (night drive) de toute beauté, en subtil et addictif panachage, associant dans les grandes largeurs d’une dérive au cÅ“ur de la nuit, cold wave noire et italo disco scintillante. Une mue confondante de talent, et ce talent à un nom, récurrent : Johny Jewel. Devenu membre et producteur des Chromatics, après que son ami Adam ne le rejoigne à Portland, Jonhy Jewel transfigure l’atonie no wawe des débuts par d’envoûtantes nappes synthétiques magistralement lovées autour de basses à la langueur hypnotique. La voix lascive de Ruth Radalet et la guitare gracile d’Adam font le reste : les Chromatics s’imposent comme une des révélations de l’année. Janvier 2008. Glass candy, formation où sévit Johny Jewel depuis le bug de l’an 2000, reprend la balle au bond et convertit avec l’album B/E/A/T/B/O/X le retour d’un glam glacial et enivrant à l’érotisme éthéré. Des synthétiseurs omniscients et une boîte à rythme dépouillée de tout superflu laissent à Ida No les coudées franches pour électriser de sa voix d’opale les dancefloors du monde entier. 2007, 2008 et donc 2009. L’année de Desire. On y retrouve Johny Jewel en compagnie de Nattie, batteur des Chromatics, et de Megan Louise, incarnation brune et montréalaise de Blondie, au timbre de voix généreusement cristallin. L’album, (inexplicablement) intitulé II, débute par les remerciements, en français dans le texte, d’une chanteuse qui nous plonge instantanément dans les affres de son intimité : à l’odyssée brève et onirique d’une rencontre fantasmée (montre moi ton visage, mirroir mirroir) succède irrémédiablement l’absence et son substrat mélancolique. La promesse, vite balayée par les violons du magnifique don’t call, mue et engendre les vertiges d’une douleur aussi verte que créatrice (Colorless Sky, If I can’t hold you). Si les compositions font la part belle aux claviers qui agissent moins en nappes qu’en lignes mélodiques, de furtives boucles de guitares miment ici et là les larmes d’un cÅ“ur profondément étrillé (dans mes rêves). D’énigme il n’y a pas. Sur Under your Spell Megan Louise dévoile tout, d’une simple interrogation : quelle différence y a-t-il entre l’amour et l’obsession et entre l’obsession et le désir ? Sûrement moins qu’une feuille de papier à cigarette : Desire ne prendrait pas autant aux tripes.
Présage pour l’avenir : 2010 sera l’année de Twisted wires.
Thibault
Écrit par: Thibault
2009 Cold Disire Italians Do It Better rock
Hier, sans aucune forme de prétention, nous cherchions à transcrire et à réfléchir notre époque. Curieux et audacieux, défricheur passionné, nous explorions sans oeillères et à travers un contenu éditorial toujours riche
et exigeant l’ensemble des strates qui composaient le monde bouillonnant de la musique indépendante, ses marges souvent nichées dans le creuset du web comme le halo médiatique qui entourait certains. Mais çà c’était avant. Aujourd’hui, on fait ce qu’on peu !
dieu vous le rendra….
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newfoundland sur 05/11/2009
entendu juste avant de debarquer ici sur hartzine, je dois dire que j’etais parti pour ecouter ‘The clean’ et je les ai bien vite oubliés, me demandant comment ils pouvaient etre passés a cette production, si ce n’est tout aussi pop, au moins encore plus propre ou efficace…mais ce n’etait que le player au dessus qui venait de se declencher.
Mais The Clean est le groupe d’un chanteur.
Et puis j’ai pensé a Jacqui Quartz, je sais pas pourquoi et deux ou trois secondes plus tard, effectivement a un des groupes de italians do it better.
C’est beau quand ça chante en français (non je ne pense ni à ‘visage’ ni a ‘bal paré’-y’a bien des mots en français, non?)
C’est beau quand c’est simple;
J’ai dit minimal?
:)
a+
tibo sur 18/02/2010
je réponds avec retard, mais je suis d’accord, cette musique est belle et touchante quand elle est dépouillée…
je m’en vais écouter the Clean !
merci !
tibo