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Alex Zhang Hungtai nous confiait à la Route du Rock : « Dirty Beaches ne cesse de se renouveler ». Après la sortie de Badlands et de son featuring avec Ela Orleans, il revient dans nos oreilles avec un EP, Lone Runner, paru chez Suicide Squeeze le 18 octobre. Dans l’entretien que nous avions publié en mai, il nous parlait de sa passion et de son appétit insatiable pour le cinéma, définissant sa musique comme suivant le même processus qu’un film : « Ma façon de faire de la musique est très similaire à celle utilisée pour faire un film. J’ai une idée en tête, ou l’image d’un personnage, ou d’une scène particulière, et je commence à faire des recherches sur les sons et les images que j’aimerais mettre en Å“uvre, ce qui est similaire au casting pour un film. De là , je commence à travailler sur l’histoire et je développe un peu plus le personnage. »
On ne peut que vérifier ces dires dans cette vidéo réalisée par Kevin Luna pour ce Lone Runner (attention spoiler : ne lisez pas ce qui suit avant d’avoir vu le film). Pris à témoin dans un plan séquence qui nous plonge dans une nuit chaude et humide, une ligne de basse en boucle obsédante, la caméra suit une fille avec un coquard à l’oeil qui s’apprête à quitter son appartement. Le feedback de la guitare nous cogne entre les oreilles lorsqu’elle arrive dans son dressing et qu’elle laisse glisser son peignoir sur ses épaules. On découvre des traces de coups violents, comme des marques de fouet lui recouvrant tout le dos. Elle enfile sa robe, et avance vers la porte d’entrée, avant de faire demi-tour. Semblant avoir oublié quelque chose, elle traverse la chambre. Là , un couteau de cuisine repose sur le lit et du sang recouvre les draps blancs. Le bruit vidéo dans la télé éclaire cette scène macabre. Alex se met à hurler lorsqu’elle rejoint le balcon. Elle se baisse ; un garçon, le sourire au visage, est étendu par terre, la main sur une blessure au ventre qui le conduit vers la mort. Bien qu’à l’agonie, il semble heureux, la douleur ne lui crispe pas le visage. Elle l’abandonne lentement à son sort après l’avoir embrassé en lui caressant tendrement la tête. Il n’y a pas de doute quant au déroulement du crime : suite à une bagarre, elle a réussi à attraper un couteau de cuisine et a porté le coup mortel à son agresseur. Ce sourire est troublant autant que ce baiser est glaçant. L’intensité du chant écorché vif d’Alex et sa musique minimaliste et rugueuse mettent en évidence avec Lone Runner que Dirty Beaches donne à voir encore plus qu’à entendre.
Écrit par: David
Hier, sans aucune forme de prétention, nous cherchions à transcrire et à réfléchir notre époque. Curieux et audacieux, défricheur passionné, nous explorions sans oeillères et à travers un contenu éditorial toujours riche
et exigeant l’ensemble des strates qui composaient le monde bouillonnant de la musique indépendante, ses marges souvent nichées dans le creuset du web comme le halo médiatique qui entourait certains. Mais çà c’était avant. Aujourd’hui, on fait ce qu’on peu !
dieu vous le rendra….
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