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Abonné aux projets atypiques, que ce soit outre-Manche ou outre-Rhin, le label de Kiran Sande, fondateur du mag en ligne Fact, a su en peu de temps se créer une place de choix dans le cœur des fans de musiques hors étiquettes. On lui doit l’éclosion d’artistes comme Raime, Tropic of Cancer ou encore plus récemment la résurrection de William Bennett (ex-Whitehouse) sous le pseudo Cut Hands. Pourtant hormis quelques exceptions, les produits labélisés BEB ont bien du mal a atterrir dans nos bacs, hors biais de la voie import, on espère qu’il en sera autrement pour ce Hide Before Dinner, seconde production des australiens F Ingers, après le discretTrilogy, cassette de démo paru sur maison de disque londonienne en début d’année. Le trio composé de Carla Dal Forno, Sam Karmel et Taquin Manek s’étaient déjà essayé à l’exercice via NightPeople par le biais d’une cassette sobrement intitulé Broken Fingers en 2013. Se séparant temporairement de Sam Karmel, les deux comparses montent le très fréquentable groupe shoegaze Tarcar signé chez… Tiens tiens, Blackest EverBlack…
Étrange introduction que ce Escape Into The Bushes, sonnant parfois comme du Angelo Badalamenti, immergeant l’auditeur dans un rêve éveillé où la douce moiteur d’un été indien donne l’impression d’un long voyage en voiture le long des collines tous feux éteints. Une révision discrète de la scène d’ouverture de Mullholand Drive, avec comme berçeuse cette voix qui nous happe autant qu’elle nous transperce. La couleur est annoncée, dream pop lancinante sur fond de perturbation aérienne. C’est d’ailleurs l’ambiance des deux prochains morceaux, Mum’s Caress After Trip – glauque nan ? – s’élance dans un registre très lo-fi, où les mélodies voluptueuses, presque lancinantes se voient sabotées par l’apparition de riffs stridents et parcourus de la voix spectrale d’une Carla Dal Forno autant détachée que hantée. Tantrum Time fait lui penser énormément penser au HTRK des débuts, ce côté passif-aggressif-transgressif ; cette mélodie obsédante, déchirante ; le fait que les deux formations soient originaires des mêmes bleds n’est peut-être pas si anodin. On passera plus rapidement sur le milieu de ce court album – sept tracks de quatre minutes en moyenne, ça fait un peu short – même si Useless Treasure laisse un petit goût de reviens-y. On pense notamment au groupe de San Diego, celui avec deux XX, cous voyez de qui je parle, petite perle expérimentale, mais qui trouve mal sa place dans ce maelstrom de curiosités musicales intrigantes et inquiétantes. Les choses poursuivent leur cours avec Under The House Hard To Breathe. Si en premier lieu, on se demande où le groupe va chercher le nom de ses tracks, on se dit par la suite que le titre a été parfaitement choisi tant le morceau est anxiogène. Il aurait néanmoins pu gagner en pression avec quelques BPM supplémentaires, mais il faut quand même avouer que l’orgue fait son petit effet et que la voix suppliante de Carla Dal Forno suffisent à créer un sentiment d’inquiétude tout à fait palpable. Le LP se clôt sur une balade mélancolique dont les inspirations sont à lorgner du côté de The Cure époque Faith, même la ligne de guitare porte les stigmates du jeu de Robert Smith, là on dit tout bon !
Au final, Hide For Dinner est empreint d’un certain caractère, loin d’être déplaisant, bien au contraire… Mais comme tous ces albums marqués par la nostalgie, la douleur et un brin fantomatique, il ne va pas assez loin pour se démarquer de la masse. Là où certains y trouveront une révélation, d’autres y rencontreront une déception. C’est bien dommage, et on espère retrouver ce trio parfois magnifiquement inspiré, la prochaine fois tout au long d’un disque.
F ingers – Hide Before Dinner (Blackest Ever Black, 30 août 2015)
01. Escape Into Bushes
02. Mum’s Caress After Trip
03. Tantrum Time
04. Blissfull Cubby House
05. Useless Treasure
06. Under The House Hard To Breathe
07. Hide Before Dinner
Écrit par: Akitrash
Blackest Ever Black F ingers Hide Before Dinner
Hier, sans aucune forme de prétention, nous cherchions à transcrire et à réfléchir notre époque. Curieux et audacieux, défricheur passionné, nous explorions sans oeillères et à travers un contenu éditorial toujours riche
et exigeant l’ensemble des strates qui composaient le monde bouillonnant de la musique indépendante, ses marges souvent nichées dans le creuset du web comme le halo médiatique qui entourait certains. Mais çà c’était avant. Aujourd’hui, on fait ce qu’on peu !
dieu vous le rendra….
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