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Rares sont les anachronismes avant-gardistes. Néanmoins, la musique de Bernardino Femminielli peut se concevoir ainsi, et emprunte à la fois des premières pulsations italo-disco – celles du producteur Giorgio Moroder sur From here to Eternity (1977) ou celles du batteur Marc Cerrone à l’heure de Supernature (1977) – et de ce souffle inaltérable d’une scène DIY sévissant à Montréal et déjà évoquée par l’entremise du label Electric Voice Records (lire). Un pied dans un passé à la fois mélancolique et hédoniste, où l’avalanche de couleurs vives se télescope à l’apparition d’une musique d’essence sensuelle et synthétique, l’autre dans un présent agrégeant les sonorités à un désir d’expérimentation et d’extrapolation, notre homme – cheveux bruns, frisés, à la barbe abondante, vêtu d’une chemise ouverte et d’un costume à la blancheur immaculée – ne pratique pourtant pas l’art du grand écart stylistique tant ses compositions se nourrissent à merveille de ce creuset iconoclaste que l’on contiendra dans l’oxymore « rétro-futuriste ». Proférant une musique ludique mais sentimentale, Bernardino love en son sein un spleen susurré dans de multiples idiomes – italien, français, espagnol – conférant ainsi à celle-ci le charme suranné d’opérettes de variété à la fois naïves et subversives. Fondateur avec Jean-Sébastien Truchy (Fly Pan Am) et Riccardo Lucchessi (Red Mass) du label Los Discos Enfantasmes, responsable d’une trentaine de cassettes en un peu plus d’un an, le crooner lo-fi – dont l’ultime EP Sprezzatura est disponible via les New-Yorkais de Robert & Leopold – s’apprête à conquérir l’Europe muni de Double Invitation, nouveau disque dont il nous offre la primeur avec le morceau Actriz, ci-après en écoute. S’ensuit une entrevue et une mixtape de haute volée, réconciliant space disco et chanson française. Femminielli !
Qui es-tu Bernardino ?
Who are you Bernardino?
Une personne contre le conservatisme de toutes formes. J’aime les gens qui assument ce qu’ils font et qui ne se tracassent pas trop de ce que les autres pourraient penser.
An individual standing up against conservatism in all its forms. I like people who assume what they do and don’t really care about what others might think.
Si je prends mon dictionnaire, Femminielli désigne, dans la tradition napolitaine, les transgenres efféminés. Peux-tu présenter ta personnalité à l’aune de ton nom de scène ou est-ce juste une coïncidence ?
If i look it up in a dictionnary, Femminielli describes feminine transsexuals in the Neapolitan tradition.
La définition ne s’applique pas réellement à ma personne mais j’aime l’idée de ce qu’elle suggère. ‘Femminielli’ résonne pour moi comme un casse-tête d’identités qui tentent de déjouer les catégorisations de toutes sortes. De plus, phonétiquement, c’est comme du miel pour les oreilles ! Lorsque j’écris mes paroles et performe sur scène, j’aime pouvoir me sentir homme et/ou femme à la fois, ou simplement me sentir étranger à moi-même.
The definition itself doesn’t really apply to me, but I like the idea behind it. To me, ‘Femminielli’ suggests a puzzle of various identities trying to avoid categorisation. Phonetically, it’s also very pleasant! Whenever I’m writing lyrics or performing on stage, I like being able to feel both masculine and feminine, or just to be a stranger to myself.
Tu vis à Montréal, tout comme Automelodi et Jef Barbara. Une coïncidence ?
You’re currently staying in Montréal, just like Automelodi and Jef Barbara. Is this just a coincidence?
C’est fort probable, bien que la scène musicale à Montréal soit assez petite et qu’on finisse par connaître tout le monde pour le meilleur ou pour le pire ! J’ai rencontré Jef et Xavier il y a environ cinq ans par l’entremise de Dominic Vanchesteing.
It’s very likely, in spite of the fact that the musical scene in Montréal is rather small and you quickly end up knowing just about everybody, for better or for worse! I met Jef and Xavier about 5 years ago, thanks to Domic Vanchesteing.
Tes morceaux naviguent entre italo-disco et synth-pop, le tout sur fond d’ambiances rétro-futuristes décadentes. De ton côté, comment définirais-tu ta musique et quelles sont tes influences essentielles ?
Your tracks are somewhere between italo-disco and synth pop, with a background of futuristic and retro decadence. How would you describe your music, and what are your main influences?
C’est de la chanson romantique métaphorique. J’exprime ma musique comme si j’écrivais une lettre à quelqu’un de cher, je tombe souvent dans une poésie abstraite ou maladroite, incomprise, mais qui reste tout de même un message passionnel. Ce que je tente de faire, c’est transposer des fantasmes sur des thèmes mémorables avec une totale liberté. Côté esthétisme sonore, j’ai toujours été accro à la sensualité des ambiances des discothèques et des pulsions de la musique disco. C’est une musique qui possède une base assez simple pour la complexifier à notre guise. Je trouve qu’en général elle va droit au but avec ce côté de bien-être qui transcende à l’infini et elle possède une particularité dans sa forme, elle vous transporte d’un ton ludique à un ton dramatique sans perdre son groove dansant. Mais je préfère le mélange des éléments électroniques avec l’instrumentalisation classique de la pop, disons comme cette période de chansons de variété européennes de 1978 à 1983. Ça donne une autre profondeur à l’ensemble. Mais je pourrais très bien aller dans une direction reggae, heavy metal ou blues, qui pourrait être mêlée ou non à l’électronique… Il faut juste trouver un moyen de bien s’approprier différents styles, jouer et déjouer les stéréotypes et surtout d’être entouré de bons musiciens !
I make metaphorical and romantic songs. I make music as if I was writing a letter to someone very dear, so very often I fall into a kind of abstract or clumsy poetry, which is misunderstood whilst also remaining a passionate and personal message. I try to transfer my fantasies onto memorable themes, all of which in total freedom. In terms of sound and aesthetics, I’ve always been a fan of the sensual atmosphere in clubs and the rhythms at work in disco music. Disco has a very simple base that is easily made more complex if one wishes to. In general, I think disco is quite straightforward, with a sense of infinite well-being. It’s also quite singular, in the sense that it can take you from a playful sound to a more dramatic sound, without losing its dancing groove. But I think I prefer the mingling of electro parts with classic pop instrumentalization, let’s say like European pop songs between 1978 and 1983. It gives a lot of depth to the whole thing. But I could also go towards reggae, heavy metal or blues, mixed with electro music or not…You just need to find a way to own different styles, to play with stereotypes and be able to avoid them, and really be surrounded by good musicians!
Giorgio Moroder n’est pas loin… tout comme l’Italie des années soixante-dix et quatre-vingt ?
Not far from Giorgio Moroder…And 70’s/90’s Italy?
J’adore Moroder ! Le gars avait un excellent sens de l’humour pour chacune de ses productions de l’époque, une âme sensible quoi ! Même chose pour les compositeurs intellectuels comme Franco Battiato ou Roberto Cacciapaglia qui n’ont pas eu peur de participer à la direction pop. Ils ont grandement apporté une vision non-orthodoxe à la chanson, avec des structures sophistiquées et sublimes, voire addictives. Mais il n’y a pas seulement l’Italie, l’Europe ou le disco qui m’ont influencé. Je dirais qu’être exposé à la musique latino-américaine, plus précisément cubaine et sud-américaine, par mon père depuis un très jeune âge, m’a énormément aidé à interpréter la musique autrement. J’ai appris à écouter la musique tout en observant l’effet qu’elle provoquait sur les individus, notamment sur une personne qui a fui son pays par nécessité, ça révèle les multiples facettes nostalgiques des chansons. La musique dans un contexte de performance live, comme dans les talkshows où l’on invitait toutes sortes de personnalités populaires ou obscures à faire du lipsync tout en créant une mise en scène pour divertir ou aliéner un public à la maison, j’en mange tous les jours ! Le magnifique travail surréel des plateaux de télévision (RAI, TELEVISA, TVE, etc.) de ces années, accompagné de l’animation des splendides animatrices-chanteuses Raffael
I love Moroder! That guy had a great sense of humour put into all of his production at the time. He was a sensitive guy, that’s all. Same goes for other contemporary intellectual composers like Franco Battiato and Roberto Cacciapaglia. They were not scared to change pop music. They brought an extremely important unorthodox vision to song writing, with sublime and sophisticated structures, addictive even! Italy wasn’t the only inspiration: Europe and disco music have been huge influences on me. I’d say that listening to Latino music, Cuban and South-American stuff in particular, thanks to my dad when I was growing up, it really helped me to see music differently. I learned how to listen to music while observing its various effects on people, especially on someone who was forced to run away from their own country for instance. It reveals the nostalgic side within the songs. I enjoy live music every day, and even talk shows where various more or less individuals would get invited to lip-sync and putting on a show to entertain or alienate the audience at home. Since I was a kid, I’ve never stopped obsessing over magnificent and surreal shows – like the ones on RAI, TELEVISA, TVE, etc…- and their splendid singers/ presenters such as Raffaella Carra, Amanda Lear and Stefania Rotolo! I’ve always wanted to put on a TV show like Popcorn or Mister fantasy, and be able to invite anyone, party on and create live performances for the entire world to see, with all kinds of different people from all kinds of scenes. I’m still considering it.
Ta musique semble graviter entre onirisme glam et tragédie sentimentale. Comment composes-tu ? Qu’est-ce qui motive ta volonté créatrice ?
Your music seems caught between glam fantasy and sentimental tragedy. Tell us about the writing process. What fuels your creativity?
Je ne compose que lorsque j’en ressens vraiment le besoin et que j’en ai le temps. Ça arrive souvent lorsque j’évite d’affronter mes problèmes personnels ou de confronter ma propre direction musicale, alors je tombe dans une sorte de spleen créatif. Par exemple, dès que je suis revenu de tournée, j’avais cette espèce de dégoût de la scène rock et expérimentale à la fois. Alors le remède à cette amertume était d’aller en studio pour lancer l’idée d’une pièce comme Atlantida et remettre les pendules à l’heure, aller tout droit dans une autre dimension utopique avec l’aide de Sabrina Ratté au visuel. Ce qui me motive principalement, c’est l’idée de chercher à aller plus loin que sa zone de confort, aller dans l’excès des choses que l’on aime réellement et être honnête avec soi-même.
I only write when I feel the need to and when I have time for it. Typically, it would happen when I try to run away from personal issues or whenever I want to face my own musical directives. That’s when I fall into a sort of creative daze. When I got back from touring for instance, I really felt like I couldn’t take any more rock or experimental music. To cure this bitterness, the only remedy was to go in the studio and start working on a track like Atlantida to set things right, and entering another utopian dimension thanks to Sabrine Ratté’s visuals. I think that trying to look outside my comfort zone is what motivates me the most and when you get over the top with things you really like and manage to stay true to yourself.
Parlons de ta discographie. Carte Blanche Aux Désirs est paru l’année passée sur ton label Los Discos Enfantasmes quand un split 7″ avec Araignée paraissait sur Fixture Records, autre label montréalais. Qu’est-ce qui a changé depuis Las Enamoradas, notamment dans l’écriture de tes morceaux ?
What about your discography ? Carte Blanche Aux Désirs was released last year on your label Los Discos Enfantasmes, just when a 7’’split was being released on Fixture Records, another label based in Montreal. Has anything changed since Las Enamoradas, including your writing process?
Las Enamoradas, La Montana Del Capricornio et Souvenir Express sont des albums qui ont été composés en même temps, vers la fin de l’année 2008. Mais j’ai décidé d’étaler le tout sur une période de trois ans. J’ai créé inconsciemment une sorte de trilogie de musique « astrale » en attendant d’être enfin prêt à sauter dans une autre phase que j’ai toujours admirée et étudiée, celle du narrateur/chanteur. Je trouvais qu’après avoir fait ces trois premières sorties, il était inutile de continuer dans la même voie, je ne voulais pas non plus être perçu comme quelqu’un qui compose seulement avec une seule direction esthétique en tête. J’aime les textures et les ambiances créées par les synthés mais mettre tout cela en chanson est beaucoup plus pertinent à mes yeux. C’est bien d’écouter des albums que j’appellerais des explorations sonores, mais ça peut vite me lasser. J’aime aller dans plusieurs directions musicales. Je suis très sensible à tout ce qui m’entoure et c’est pourquoi j’adore la musique de variété car elle répond immédiatement à tous mes désirs primitifs et intellectuels. Que je sois en pleurs ou en transe, ça fonctionne pour moi à tous les coups !
Si j’ai trouvé une certaine assurance à chanter, que ce soit en public ou en enregistrement, c’est en quelque sorte grâce à l’aide accidentelle de mon ami et artiste-parolier Joseph Edmond Vincent Leduc avec qui j’ai un projet nommé Sacré Coeur. Il devait chanter sur une de mes compositions pour une soirée hommage à Gainsbourg. Non seulement la soirée fût chaotique mais mon ami ne s’est pas présenté, alors j’ai dû chanter à sa place en dansant comme un imbécile heureux et en faisant des assortiments kitsch pour divertir un public ivre et déçu. Heureusement la réception fût positive et ce fût le déclic pour moi. Mais je crois également que d’avoir travaillé avec Jef et Dominic à composer des chansons pop ces dernières années m’a également encouragé à poursuivre ce chemin.
Las Enamoradas, La Montana Del Capricornio and Souvenir Express were written at the same time, towards the end of 2008. But I thought I would release it over three years. I unconsciously created a kind of astral music trilogy, before jumping straight into the narrator/singer role, a part I have always admired and studied for a long time. It’s ok to listen to some music I could qualify of ‘’sound discoveries’’, but it can quickly become really boring. I like to experiment with different music styles, I’m very sensitive to everything that’s going on around me, and that’s why I like variété music so much, because it’s an immediate answer to my own basic intellectual desires. In tears or in a trance, it’s always a winner for me!
To some extent, the only reason why I managed to find the confidence to start singing, live or in the studio, is all due to the accidental help of Joseph Edmond Vincent Leduc, a good friend and lyricist. We used to work together on a project called Sacré Coeur. He was supposed to be singing on one of my tracks during a special Gainsbourg night. Not only was the whole evening total chaos, but my friend never showed up so I had to sing it myself, grinning and dancing like an idiot in front of everyone and making up a kitsch selection in order to entertain a drunk and disappointed audience. Thankfully, people seemed to like it and it was a real turning point for me. But I collaborated a lot those past few years with Jef and Dominic, writing pop songs together, and I think that really encouraged me too.
Chauffeur a particulièrement marqué mon attention, notamment par son extravagance sensuelle. Peux-tu me raconter dans quelles conditions tu l’as composé ?
Chauffeur really striked me, notably because of its sensual eccentricity. How did you happen to write this song?
J’accompagnais Les Momies De Palerme (Xarah Dion et Marie Davidson) aux synthétiseurs pour le Festival International de Musique Actuelle de Victoriaville. Nous étions dans la voiture en route pour notre prestation. Nous avions tous le trac, car il faut l’admettre, l’ambiance de ce genre de festival un peu chiant et »avant-garde » ne nous inspirait pas confiance. Notre ami Pierre, nommé soudainement »chauffeur », probablement par une nervosité générale du groupe, devait en quelque sorte obéir aux demandes, même les plus ridicules, de Xarah et Marie. Je suis resté fasciné par le mot »chauffeur ». En arrivant dans notre loge juste avant d’aller jouer sur scène, j’essayais de fuir mon stress en inventant des histoires à dormir debout sur les caprices de starlettes, et d’un chauffeur amoureux névrosé. Ça ne prend pas grand-chose pour composer une histoire !
I was playing the synth with Les Momies de Palerme (Xarah Dion et Marie Davidson) during the Festival International de Musique Actuelle de Victoriaville. We were driving to the gig. We were quite anxious about the whole thing, because, let’s be honest, the atmosphere in those kinds of avant-garde festivals is always a bit of a bummer and we were not feeling it at all. Pierre, our friend and impromptu ‘’chauffeur’’ for the occasion -probably because everybody else was feeling too nervous- had to obey Xarah and Marie’s commands, some of them completely ludicrous. I remained fascinated by the word itself ‘’chauffeur’’. When we finally got backstage just moments before going on stage, I was trying to relax by making up cock-and-bull stories about some temperamental starlets and a neurotic chauffeur in love. It doesn’t take much to make up a story!
Tous les morceaux ont-ils une histoire particulière pour toi ?
Do all the tracks have a special meaning to you?
Pas tout le temps. C’est un mélange de vécu et de fantasmes humains. Je dirais que les histoires de couple, de sexe et de spiritualité ont toujours été la source principale de mes morceaux.
Not all the time. It’s a combination of real events and human fantasies. I’d say that stories about lovelife, sex and spirituality have been the main source of inspiration whenever I’m writing songs.
Tu es proche d’Hobo Cult ou encore d’Electric Voice Records – tu as d’ailleurs participé à la prochaine compilation EVR tout juste parue (lire). Le Canada – et Montréal en particulier – semble être un nouvel eldorado vu d’Europe. C’est également ton sentiment ?
I know you’re quite close to Hobo Cult or even Electric Voice Records – you will actually be featuring on the upcoming EVR compilation in March. Canada – and especially Montreal- is becoming to new Eldorado to the European audience. Do you share that sentiment?
Montréal a toujours eu des trucs intéressants à surveiller. Par contre, avant il n’y avait pas autant de labels DIY ni de communauté éclectique comme celle d’aujourd’hui pour tisser des liens solides avec différents blogs influents, échangeant périodiquement des nouveautés à un public situé à l’étranger.
There’s always been some interesting stuff going on in Montreal and worth watching. However, there were never that many DIY labels or eclectic communities like today’s helping to build stwith various influencial bloggers and reaching a new public abroad thanks to new releases out on a regular basis.
Parle-nous un peu de ton expérience en tant que gérant de label… Pourquoi avoir créé Los Discos Enfantasmes, et quel avenir lui prédis-tu ?
Tell us about your experience as a label owner… Why did you start Los Discos Enfantasmes, and what do you plan next?
Jean-Sébastien Truchy (Fly Pan Am), Riccardo Lucchessi (Red Mass) et moi avions envie de fonder Los Discos Enfantasmes pour sortir nos propres enregistrements dans l’immédiat tout comme promouvoir et mettre en vitrine des artistes de Montréal et d’ailleurs qui n’étaient pas bien diffusés comme on le souhaiterait. Nous aimons tous les mêmes choses en général mais je crois que chacun de nous a des préférences pour différents courants musicaux et c’est ce qui nous a poussés à varier le plus possible notre catalogue. Créer plusieurs »Soirées Enfantasmes » et sortir plus de trente cassettes en moins d’un an nous a apporté le support de plusieurs personnes de différents milieux artistiques et musicaux, ce qui nous a encouragés à aller de l’avant avec ce projet.
Jean-Sébastien Truchy (Fly Pan Am), Riccardo Lucchessi (Red Mass) and I waanted to start Los Discos Enfantasmes to be able to release our music immediately, as well as being able to promote and showcase local artists who were not receiving as much help as we thought they deserved. We all like the same kind of things, while also diverging on some musical styles, and that’s what helped us diversify our catalog. We put up several ‘’Soirées Enfantasmes’’ and released more than 30 cassettes in less than a year, and it got us the support of several people from various artistic and musical backgrounds, and helped us moving the project forward.
Sprezzatura est sorti en décembre sur un label new-yorkais, Robert & Leopold. Qu’en sera-t-il de Double Invitation, futur second LP que tu es en train de terminer ?
Sprezzatura was released last year in December on New-York label Robert & Leopold. What about Double Invitation, your second LP you’re just about to finish?
Je ne peux rien dire pour l’instant car je n’ai pas encore eu d’offre sérieuse, mais le marché européen est dans ma mire depuis longtemps. J’ai l’impression qu’il répond plus à ma vision artistique que les marchés d’Amérique du Nord. Mais pour être plus précis, je souhaite prendre une autre voie que celle du monde DIY, ce n’est pas que je veux totalement m’éloigner de celui-ci mais j’ai le désir de travailler avec l’équipe d’un label qui a plus de marge de manÅ“uvre dans le monde musical et qui sera intéressé par ma musique et par le fait de s’impliquer avec moi à la promotion de l’album et de collaborer à mes futures démarches artistiques.
I can’t really say anything about it just now, because I haven’t made any serious deals yet, but the European market has been part of my plans for a while. I feel that it responds more to my artistic vision than the North American markets. To be precise, I’d like to move towards something other than the DIY world. It’s not that I want to completely forget about it, but it’s just that i’d like to work with a team who have more experience in the business and who will be passionate enough about my music to help me promote the album and collaborate with me on future artistic projetcs.
Quelle sera l’ambiance de ce dernier ? Une suite logique ou une rupture ?
What will be the atmosphere be like in the upcoming one? Will it be a logical follow-up or will there be any dramatic changes?
Double Invitation est une continuité en quelque sorte, mais beaucoup plus émotive et sombre que Sprezzatura et moins lo-fi que Carte Blanche Aux Désirs. La thématique de l’album est l’étrange dilemme de satisfaire les autres au détriment de soi en souhaitant qu’un jour tout vous sera concédé. C’est une forme subtile d’autodestruction. Le son italo-disco n’est pas très loin mais je désirais aller ailleurs musicalement et le fait d’avoir travaillé avec Dominic Vanchesteing à la production m’a énormément aidé à marier des plages dansantes atmosphériques à des ballades olympiques.
Double Invitation is kind of a follow-up, except it’s a lot more emotional and darker that Sprezzatura, but also less lo-fi than Carte Blanche Aux Désirs. The themes are centered around the bizarre dilemma that is trying to satisfy others in spite of one’s self and wishing that one day everything will be granted to you. It’s a rather subtle kind of self-destruction. The italo-disco sound is never really far, but i wanted to try something else musically, and working with producer Dominic Vanchesteing really helped me in putting together atmospheric and dance tracks to more Olympic ballads!
Aimes-tu la jouer live ? Est-ce une nouvelle dimension pour ta musique ?
Do you enjoy playing it live ? Does it constitute a new dimension for your music?
Certainement ! Toute ma musique prend plus de sens lors du live et surtout depuis que je suis accompagné de talentueux musiciens pour pousser mon son vers d’autres directions, la performance scénique est beaucoup plus amusante et libératrice. Lors des spectacles, j’ai l’impression d’avoir besoin d’offrir au public l’ivresse nécessaire pour s’oublier et profiter de chaque minute d’une transe personnelle. Ouvrir une porte pour les laisser se désirer, être bien dans leur peau.
Of course! All of my music really makes more sense during a live show, and even more since I’ve had amazing musicians to help me experiment with different styles. The shows are much more entertaining and emancipating. I always feel like I have to give the audience enough euphoria to forget themselves and enjoy every minute of their own personal trance. Opening the door so they can want each other and feel good in their own skin.
Pour terminer, que faut-il te souhaiter pour 2012 ?
To conclude, what should we wish you in 2012?
Que l’impossible se réalise !
To make the impossible possible!
Écrit par: Thibault
Hier, sans aucune forme de prétention, nous cherchions à transcrire et à réfléchir notre époque. Curieux et audacieux, défricheur passionné, nous explorions sans oeillères et à travers un contenu éditorial toujours riche
et exigeant l’ensemble des strates qui composaient le monde bouillonnant de la musique indépendante, ses marges souvent nichées dans le creuset du web comme le halo médiatique qui entourait certains. Mais çà c’était avant. Aujourd’hui, on fait ce qu’on peu !
dieu vous le rendra….
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