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Cette année encore, l’Aéronef de Lille a ouvert ses grilles peu accueillantes au festival des Inrockuptibles. Affirmons d’emblée que Les Inrocks Black XS chez les Chtis a été une réussite au niveau organisationnel avec mention spéciale pour le deuxième soir. Si nous n’avons pas toujours assisté à des prestations comparables à de « vrais » concerts, chaque set d’une durée de 30 à 90 minutes a pu nous permettre d’apprécier la qualité de chacun des 8 projets. Chaque groupe a défendu son image de marque, ses compositions souvent avec talent, parfois avec légèreté.
L’ouverture des deux soirées à été confiée de manière pertinente à  deux groupes chauffeurs de salle. Si vous aussi rêvez que Shakira se déguise en Iggy Pop alors Free Energy peut répondre à vos fantasmes… Les clichés de l’Amérique profonde y sont tous réunis. Toutefois, avec une bonne dose de second degré, il est possible de trouver un intérêt à la prestation inégale du groupe de Philadelphie. Quant au deuxième soir, les Québecois de La Patère Rose nous ont offert un bouquet de sucres d’orge électro. Cette sorte de « CÅ“ur de Pirate intelligent » a clairement surpris par sa fraîcheur et son originalité.
Ces apéricubes appréciés et digérés par les plus rapides d’entre nous s’effaceront devant des entrées plus consistantes et attendues comme Warpaint ou Surfer Blood qui créera à notre sens la sensation forte de la première soirée avec ses mélodies ciselées dans une dentelle noisy pop. Le chanteur, John Paul Pitts, sous ses allures de Jacques Tati, possède un vrai charisme et le guitariste n’est pas sans nous rappeler le génial Terry Bickers de The House of Love. Les morceaux des Floridiens sont énergiques et frais. Ce jeune projet qui doit encore mûrir a un bel avenir devant lui. Quant aux Bananaramas de Warpaint, beaucoup moins sexy que sur leur clip Elephants, titre avec lequel elles clôtureront brillamment leur set, elles ont mis la salle entière à leurs pieds.  Une rythmique impeccable caressée par les voix aériennes et guitares droguées à la chorus/flanger.
En musique, comme au cinéma, un second rôle peut voler la vedette au premier. Si la tête d’affiche de vendredi soir, The Coral, nous a proposé un show de plus de 20 titres sans surprise mais lumineux et irréprochable, celle de la veille, The Drums, aura vu une grande partie de l’assistance déserter la salle à cause d’un son exécrable inadmissible à un tel niveau professionnel. C’est donc respectivement pour Carl Barât et The Local Natives que s’étaient  réellement déplacés les spectateurs de l’Aéronef les 4 et 5 novembre. Si le complice de Pete Doherty, accompagné d’un groupe d’endimanchés, a présenté des morceaux parfois fades sautés à la sauce cordes rococo, il a véritablement enflammé les Lillois avec des titres de The Libertines comme The Man Who Would Be King , Death on the Stairs, Up the Bracket et Don’t Look Back Into the Sun. Mais rien de comparable avec le show époustouflant de The Local Natives qui a assuré une prestation divine guidée par une puissance et une finesse indicibles. Leurs titres, notamment Sun Hands, Airplanes ou Wide Eyes ont complètement secoué et bouleversé le public et leur reprise du Warning Sign de Talking Heads était un moment de grâce exceptionnel. Le vendredi 5 novembre vers 21h30, il était bon être à Lille, il était bon être sur Terre.
Écrit par: Calogero
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et exigeant l’ensemble des strates qui composaient le monde bouillonnant de la musique indépendante, ses marges souvent nichées dans le creuset du web comme le halo médiatique qui entourait certains. Mais çà c’était avant. Aujourd’hui, on fait ce qu’on peu !
dieu vous le rendra….
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