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FMLY : Interview & Mixtape

today02/02/2011 154

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« Telle que je raconte l’histoire, tout à commencé dans une boîte de nuit et tout doit être jugé à l’aune de ce qui est arrivé là et qui s’est déplacé dans une autre boîte – tout comme ce qui est arrivé dans ces boîtes de nuit doit être jugé à l’aune de ce qui, à certains moments, a franchi les portes de la boîte de nuit, a été écrit sur les murs, hurlé, s’est déroulé dans des immeubles et dans des rues qui apparaissaient soudainement sous un jour nouveau. Dans une certaine perspective la ligne est facile à dessiner, une simple ligne – par exemple le graffiti de l’Internationale Lettriste en 1953, « NE TRAVAILLEZ JAMAIS« , qui a réapparu comme graffiti en Mai 68 et qui a été réécrit en 1977 pour le Seventeen des Sex Pistols : « We don’t work / I just feed / That’s all I need« . Mais cette connexion – un manifeste d’une ligne de l’I.L., qui fut passé en sous-main par les amis de l’ancien situationniste Cristopher Gray à Malcolm MacLaren, Jamie Reid et Johnny Rotten – est à la fois tradition et arithmétique. Pour trouver son histoire, on a besoin de perturber les continuités d’une tradition, même les discontinuités d’une tradition fumeuse, souterraine, avec une certaine simultanéité. » Greil Marcus, Lipstick Traces. Une Histoire secrète du vingtième siècle (p. 228-229).

A mesure que je dépeçais l’entrevue fleuve de Noah, autrement connu sous le nom d’emprunt Philip Seymour Hoffman et son activisme au sein de FMLY, cette connexion entre le situationnisme et le punk faite par Greil Marcus dans son légendaire ouvrage, Lipstick Traces. Une Histoire secrète du vingtième siècle, s’imposait d’elle-même. Peut-être que l’idée sous-tendant FMLY, collectif artistique disposant d’une dizaine d’implantations à travers les États-Unis afin de promouvoir des artistes par le biais de sorties digitales et d’organisation d’évènements, est une prolongation de cette ligne abstraite tracée entre tradition et discontinuités fécondes amorcée par Guy Debord et Johnny Rotten. Émanant certes d’une même source, le refus d’une société capitaliste et mercantile, mais se projetant cette fois en double antithétique, du négativisme du punk à la positivité de croyances en l’homme et à son action. L’histoire, si écrasante soit-elle dans ses perspectives, peut s’avérer volatile dans l’alchimie d’ivresse sans fin. Du Cabaret Voltaire à Zurich au Roxy Club de Londres. De FMLY à AM180, deux initiatives nées de l’organisation de soirées et débouchant toutes deux sur une communauté toujours extensive, baignée d’un activisme aussi bien musical (FMLY Records, Amdiscslire) qu’écologique ? C’est peut-être aller un peu loin. Qu’importe. Comme disait Debord, « notre sort sera d’être les premiers à entrer vivants dans la vie nouvelle. » S’agissant de leur histoire, certains ont le syndrome de la page blanche. D’autres la griffonnent à l’emporte-pièce et advienne que pourra.

Comme introduction à la galaxie FMLY, rencontre avec celui qui a déjà sillonné l’Europe en juillet dernier (lire), devançant de peu ses compères Truman Peyote et Many Mansions (lire). La mixtape subséquente à cette entrevue peut s’avérer être un autre angle d’attaque au relief escarpé et varié de ce maquis musical, entre artistes du cru et amis de prêt ou de loin, entre indie-pop abrasive (Tan Dollar, Weed Diamond, Craft Spells), noise revêche (Railcars, Cough Cool, Weekends), math-rock (Professor Calculus), hip-hop vicié (Cop Magnet) et expérimentations électroniques (Vacation Dad, Alaskas, Many Mansions, Truman Peyote, Philip Seymour Hoffman).

Entrevue avec Noah Klein

fmly-x-hartzinePeux-tu te présenter en quelques mots ?
Can you introduce yourself in a few words ?

Salut Hartzine, je m’appelle Noah. Je suis un éternel étudiant en environnement, un vagabond et un consommateur avide de musique faite par mes amis et les amis de mes amis. Je fais aussi du son sous le nom de Philip Seymour Hoffman, qui documente mes tendres frustrations et mes souvenirs. Je suis juste un gars qui essaie de vivre sa vie en exacerbant les meilleurs moments possibles de celle-ci.

Hey Hartzine, my name is Noah. I’m eternally a student of the environment, a wanderer, and an avid consumer of music made by my friends and friends of friends. I also record sounds as Philip Seymour Hoffman which document my sweet frustrations and memories. But simply put, I’m just a dude trying to live life with the best parts amplified.

Comment FMLY est née et pourquoi ce nom ? Comment vous êtes-vous connus et quel était le concept à l’origine ?
Tell me how FMLY was born. Who is behind ? Why this name ? How did you meet and what was the original concept ?

FMLY est un conglomérat de relations, de croyances et de principes qui ont été mis en pratique bien avant que nous ayons quoi que ce soit à voir avec. Avec Cameron, mon meilleur ami, nous avons été impliqués depuis tout petits dans l’organisation de communautés, l’activisme politique, ainsi que la musique de différentes manières. FMLY n’est devenue une entité à part entière qu’en 2007. C’est une force à part, et nous sommes fiers d’en être.

En 2007, nous avons réalisé qu’avec toutes ces personnes merveilleuses et toutes ces sonorités fascinantes, il fallait nous efforcer de casser l’esthétique éphémère du live en créant un véritable réseau constitué de gens rencontrés sur la route ou impliqués localement. A ce moment-là, j’avais emménagé à New-York, ce qui rendait difficile le partage de musique avec mes amis ou avec l’étranger. Le site web n’était donc à l’origine qu’un endroit pour poster nos jams sessions dans un cercle restreint. En ce sens, nous ne sommes pas un blog musical, nous sommes une communauté dont l’engagement politique et environnemental, ainsi que l’organisation sociale et communautaire, sont ancrées grâce à nos parents respectifs. Le volontarisme de FMLY est devenu naturel. Dans les années à venir, nous espérons être en position de réaliser de vrais changements à Los Angeles.

Will Wiesenfeld (que tu connais probablement mieux sous le nom de Baths) est responsable de la perte des voyelles de FAMILY à FMLY. Fut un temps, la scène musicale à l’Ouest de Los Angeles était assez petite : il y avait une poignée de groupes issus des écoles publiques comme Venice High, dont Cameron et moi, Hamilton High, où Will, Hank May et Luke de Anamanaguchi ont étudié, et Santa Monica ou des gens comme Koalacaust et Timothy Rabbit des Morning Benders séjournaient. La majorité des groupes locaux venait des écoles privées comme Crossroads et New Roads et étaient des enfants disons… assez privilégiés. Nos amis du groupe Yes Means No ont fait beaucoup de concerts dans des villas et dans des fêtes épiques organisées par des gosses d’écoles privées. J’avais à peine quinze ans, et c’est là que j’ai découvert de nouvelles façons de faire de la musique. C’est assez hilarant quand j’y pense aujourd’hui, mais si je ne m’étais pas retourné la tête à tous ces shows au Maxwell’s House, au Zach Shaque ou dans des endroits comme le Kutting Room, FMLY ne porterait certainement pas la même énergie.

FMLY is a set of relationships, beliefs, and principles that have been active long before we had anything to do with it. My best friend Cameron and I have been involved in community organizing, political activism, and music in different variations since we were tots, but it wasn’t until 2007 that FMLY came to be this physical entity. It is it’s own force, and we’re so proud to be involved with such incredible frnds.

In 2007 we realized that with all of these wonderful people and mesmerizing sounds we need to make an effort to break the ephemeral aesthetic of a concert experience and create a thread / network for folks we’ve met who have been involved locally or on the road traveling. At this point I had moved to New York and it was getting difficult to share sounds with my friends back home or hangin’ out at school school abroad. The site was originally just a place for us to post our jams and our friend’s sounds to share within our small circle. We are not a music blog, we are a community. Our political and environmental involvement as well as social and community outreach has been something ingrained in our lives since we were kids, thanks to our parents, so with FMLY volunteerism has come natural and in the coming year we hope to be in a position to really begin making noticeable changes in Los Angeles.

Will Wiesenfeld (who you probably know better as Baths) is responsible for the loss of vowels from FAMILY to FMLY. The West Los Angeles music scene was once upon a time quite small: there was a handful of bands from public schools like Venice High (where Cameron and I went), Hamilton High (where Will, Hank May, and Luke of Anamanaguchi went), and Santa Monica (where pals like Koalacaust and Timothy Rabbit of the Morning Benders went). The majority of local bands came from private schools like Crossroads and New Roads and were the children of, well…a lot of privilege. Our friends bands like Yes Means No threw a lot of house shows and played epic parties thrown by these private school kids, and that’s where I picked up on a lot of new music when I was 15. As hilarious as it is to think about, if not for those years of having my mind blown and going balls out at shows at Maxwell’s house, the Zach Shaque, and spots like the Kutting Room FMLYcertainly wouldn’t carry the same energy.

Si tu devais définir FMLY en trois mots, quels seraient-ils ?
If you had to define FMLY in three words, which ones would you choose ?

Amis, dingue, activité.

Friends, insane, activity.

Tu dis : « Nous ne pouvons plus vivre avec la mentalité de la génération « moi » et sommes unis pour notre environnement, art, musique, science et politique. Nous sommes là-dedans tous ensemble. » Peux-tu expliquer la rupture de mentalité entre FMLY et la génération « moi » ?
You say : « We can no longer live with the mentality of a ‘me’ generation and are united for our environment; art, music, science, and politics. we are in this together. » Can you explain the FMLY’s break with the « me » generation ?

Ce n’est un secret pour personne mais la culture occidentale nourrit le développement de la culture en tenant compte de celui de l’industrie. Ce fétichisme implanté dans les identités est devenu une blague cruelle et homogénise les paysages à l’échelle mondiale. Les petites villes ont été détruites, condamnées à la pauvreté à cause des mesures gouvernementales. Guy Debord disait que « tout ce qui a été directement vécu est devenu une représentation » en parlant de notre éthique post-consumériste à créer l’image d’une société saine plutôt que destructrice…

Pour être plus optimiste, il y a beaucoup de communautés riches physiquement et mentalement qui comprennent que le sort de l’humanité est dans les mains de ses habitants. Si seulement nous faisions juste un effort pour nous éduquer et pour comprendre comment les mass médias affectent nos vies. Un bon livre peut suffire à vous changer la vie, et je dois recommander la lecture de La Société du Spectacle de Guy Debord ou Mythologies de Roland Barthes à tous ceux en qui ces paroles résonnent.

Un slogan important des émeutes de mai 68 à Paris était : « Une société qui abolit toute aventure fait de son abolition la seule aventure possible. » C’est là que FMLY entre en scène. Avec FMLY, nous reconquérons et re-territorialisons notre espace urbain, avec Thank You Come Again nous facilitons l’activité des musiciens tout en offrant à l’ensemble de la communauté l’accès aux musiques que ces « privilégiés » possèdent. Par l’intermédiaire de nos espaces Do It Yourself, nous pouvons donner n’importe quel cours et enseigner n’importe quelles valeurs, quand notre site web nous sert à communiquer entre nous. Ensemble nous pouvons être le changement que nous espérons pour le monde. Si nous disons ceci maintenant, alors nous faisons automatiquement partie d’un statut socio-économique nous autorisant à vivre en dehors de nous-mêmes, là ou nous pouvons faire la différence dans notre environnement. Nous ne sommes pas des anarchistes, nous votons et nous payons nos impôts. Mais les enjeux sont élevés pour déterminer la réalité à laquelle nous voulons appartenir.

It’s no secret, this Western culture is catered to the development of culture and industry. This fetishism rooted in personal identity has become a cruel joke in how homogeneous and portrait-like it has made cityscapes worldwide and destroyed/employed small towns declared to be povery stricken due to the local issues our governments have imposed. Guy Debord said that « All that was once directly lived has become mere representation, » speaking towards our post-consumerist ethics to form the image of a healthy society rather than obliterated life.

But to get optimistic, there are so many rich communities both physical and mental that realize the detriment of humanity is in the hands of its inhabitants if we just make an effort to realize and educate ourselves on how mass media affects our lives [sorry for being so vague and making these broad statements]. A good book is enough to change your life, and I would have to recommend reading Debord’s « Society of the Spectacle » and Roland Barthe’s « Mythologies » to anyone who resonates with these beliefs.

An important tagline to the Paris riots of May ’68 became In A Society That Has Abolished All Adventure, The Only Adventure Left Is To Abolish That Society, and here is where FMLY comes in. With the FMLY ride we reclaim and reterritorialize our urban space, with Thank You Come Again we facilitate the activity of musicking and give rights back to the community to take noise out of the hands of those « privileged » with it, with our DIY spaces we can make any lesson possible and teach a new set of values, with our website we can communicate with one another, and together we can be the change that we wish to see in the world. If we’re reading this right now, then we’re automatically part of a socio-economic status that allows us to live outside of ourselves where one can try to make a difference in our environment. We’re not anarchists, we vote and pay our taxes. But the stakes today are high in determining the reality we want to be a part of.

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FMLY a des correspondants presque partout aux Etats-Unis. Quel est leur rôle ? Y en a-t-il en Europe ?
FMLY has correspondents almost everywhere in the USA. What is their role ? Are there some in Europe ?

La plupart des gens dont on voit les noms sur le menu du site web sont directement engagés dans l’organisation d’une communauté pour le changement social positif. Nos potes comme Truman Peyote, Emily Reo, Railcars, Birthdays, The Spookfish, Vacation Dad (et plus à venir quand le site sera refondu), mais aussi tous les événements prévus, toutes les sorties physiques ou digitales, ou juste le bon coeur et le sincère intérêt de ceux prenant part à tout ce qu’on organise. Cameron et moi avons rencontré tout le monde, mais ils ne se sont pas tous rencontrés entre eux (ce qui est difficile à croire si tu regardes les conversations sur facebook ou par email). Il n’y a pas de hiérarchie et personne n’est au-dessus de personne, vous êtes autant acteurs de FMLY que je le suis, ou Emily ou Sammy. Nous sommes présents les uns pour les autres comme des amis et des enseignants, frères et sÅ“urs. C’est important que ces relations existent, avec autant de villes possibles, de plus en plus, et qu’on continue à apprendre de nos nouveaux amis. Il y a certainement une FMLY en Europe, et j’espère que ce n’est qu’une question de temps pour que l’on s’investisse plus avec Greg (The Voice of Cassandre), Marion (Backyard Vacation), the AM180 Collective (dont Amdiscs est issu) et les autres personnes géniales que j’ai eu la chance de rencontrer en voyageant.

Most of the people whose names you see on the sidebar of the website are affiliated directly with cultural prosumerism or community organizations for positive social change. Our pals like Truman Peyote, Emily Reo, Railcars, Birthdays, the Spookfish, Vacation Dad, [and more to pop up when the website is redesigned] all plan events, release physical and digital music, or just have a good heart and genuine interest in being a part of whatever we’re up to. Cameron and I have met everyone, but they have not all met once another [which is really hard to believe once you peek at our facebook conversations or email threads]. There is no hierarchy or person on top, you are just as much of FMLY as I am or Emily is or Sammy. We are here for each other as friends and teachers, brothers and sisters, and it’s important that this relationship exists within as many cities as it can so that we can continue to grow and learn from new friends. There is certainly FMLY in Europe, and I hope that it is only a matter of time until we can become more involved with Greg [The Voice of Cassandra Mixtape], Marion [Backyard Vacation], the AM180 Collective, and the rest of the incredible people I was fortunate enough to meet while touring.

Quelle est la ligne directrice de FMLY Records ? Y a-t-il une esthétique, un concept que vous poursuivez à chaque sortie ?
What is the guideline of FMLY Records? Is there an aesthetics, a concept which you try to keep at every release?

Je n’ai pas encore l’argent pour financer quelque sortie physique que ce soit. FMLY Records commence juste à distribuer digitalement et gratuitement la musique de nos amis. Quelques unes de ces sorties sont exclusives, n’étant pas disponibles par ailleurs en ligne ou en physique. Pour d’autres, c’est juste moi qui attend qu’on ait vendu assez de cassettes pour offrir ces titres en ligne. Dans l’année qui vient, il va y avoir de grandes améliorations s’agissant de cette fonctionnalité du site. En somme, beaucoup plus de musique gratuite, ce qui aurait dû être le cas depuis longtemps. Et ça va aussi passer bientôt par des sorties physiques.

I don’t have the money to fund a physical release of any sort yet, so FMLY RCRDS began as just a quick way to digitally distribute our friend’s music for free. Some of the releases via that portion of our site are exclusive [meaning that those sounds are not available anywhere else online or physically] and some are just me waiting until enough cassettes sell to give away those tunes online. In the coming year there is going to be a great advance to that section of the site that I’m real stoked on – basically, a lot more free music for everyone that should have happened way sooner. And it’s going to get physical as well, but more on that soon.

noah-1PSH est un projet né avant ou pendant FMLY ? Est-ce que c’est PSH qui t’a incité à continuer FMLY Records ?
Was the PSH project born before or during FMLY ? It is PSH which tempted you to continue FMLY’s records ?

Jusqu’à récemment, j’ai essayé de garder mon projet Philip Seymour Hoffman et FMLY bien séparés… Mais c’est devenu difficile lorsqu’un ami m’a fait comprendre à quel point mon projet perso était lié aux principes de FMLY. Je tape sur des claviers et des percus depuis que je suis tout petit, et il est inutile de préciser que j’ai été un auditeur attentif tout au long de ma vie. Quand j’étais au collège, puis au lycée, j’ai joué de la batterie dans des groupes et, quand je me sentais aventureux, j’ai enregistré des idées sur des microcassettes. Mais après avoir déménagé à New-York, où j’ai dû abandonner toute pratique musicale régulière, il y eut un grand vide dans ma vie. Je n’ai jamais autant fumé d’herbe qu’à ce moment-là ! Et comme je ne suis pas le sujet de cette interview alors je vais t’éviter les détails chiants de cet épisode… Mais, si tu veux le voir comme ça, PSH est né de FMLY !

FMLY RCRDS a été initié grâce à notre bon pote Caleb et son groupe Professor Calculus. Il avait une collection de jams instrumentaux qu’il voulait sortir, Booty Wrap, dont Cameron et moi sommes tombés amoureux. Cameron et Caleb ont fait des cassettes à la maison une par une et en ont rempli une boîte entière tout en réalisant les pochettes à la main. Ils les ont distribuées gratuitement aux concerts de FMLY. Professor Calculus a été le premier groupe FMLY stable, dévoué à nous aider, à faire ce qu’il y avait à faire et à répandre les infos. Et depuis, j’espère les avoir autant aidés avec PSH. Apres avoir épuisé toutes les cassettes, nous voulions continuer. J’ai alors lancé la page FMLY RCRDS et Professor Calculus en a été la première sortie. Peu de temps après, j’ai réalisé que j’avais fait la même chose avec trois sorties de PSH alors j’en ai posté une… Depuis, tu peux suivre la suite sur la page dédiée (Truman Peyote, Emily Reo, Koalacaust, Alaskas, Spookfish)…

Until recently I tried to keep my Philip Seymour Hoffman project and FMLY as separate as I could…but it became difficult once my friends enlightened me on how rooted these sounds are to the FMLY principles. I’ve been banging on pianos or drumming on my desk since I was a little kid, and needless to say I’ve been an appreciator of listening to sounds my whole life. When I was in Middle School and High School I played drums in bands and recorded small ideas at home on my microcassettes when I was feeling adventurous, but after moving to New York where I had to give up any familiar way of making music there was a huge void in my life. I’ve never smoked so much weed as in my initial year living here! This interview isn’t about me, so I’ll save you from boring details of how I wound up here. But PSH is born from FMLY if you’d like to look at it like that.

FMLY RCRDS was inspired by our good buddy Caleb and his band Professor Calculus. Caleb had a collection of instrumental jams he wanted to release, Booty Wrap, that Cameron and I fell in love with. Cameron and Caleb dubbed cassettes at home one by one and filled a box with them, made the covers by hand, and gave them out for free at FMLY rides and shows. Prof Calc were definitely the first stable FMLY band committed to helping us get shit done and spread the word, and since then I hope we’ve helped them as much. After we ran out of cassettes we wanted to keep spreading the love, so I launched the FMLY RCRDS page and Prof Calc was the first release. Soon after, I realized that I had been doing the same thing with three earlier PSH releases so I posted one, Fire Island, and you can peep the rest [Truman Peyote, Emily Reo, Koalacaust, Alaskas, Spookfish, etc] on the page.

Qui choisit les artistes qui travaillent avec toi ? Est-ce que la citation « ceux qui étaient des étranger sont devenus des amis » explique cette attirance mutuelle ?
Who chooses the artists you work with ? Can the slogan « those who were strangers had turned into friends » explain this mutual attraction ?

Cette citation est en fait tirée d’une chanson de Muscles, Lauren From Glebe. Cameron et moi avons toujours été obsédés par ce type et pour l’un des premiers concerts officiels de FMLY, je l’avais mis comme accroche sur le flyer. Après le show, j’étais complètement retourné par ce qui venait de se passer et par les gens que je venais de rencontrer. Cette citation est devenue une vérité… Il n’y a même pas besoin d’aller voir un show pour le comprendre.

Les rencontres avec les artistes se font de manière organique. En tout cas, j’aime le penser. On a un minimum de connaissance de ce que la personne a réalisé avant et peut-être aussi que nous avons fait quelque chose ensemble… Mais les meilleurs contacts sont ceux où nous avons été là les uns pour les autres. Il y a tellement de gens pour lesquels j’ai du respect et de l’amitié… S’ils veulent faire quelque chose avec nous, c’est une superbe expérience que nous pouvons partager.

« Those who were strangers had turned into friends » is actually a lyric from a Muscles song, « Lauren From Glebe ». Cameron and I have always been obsessed with the dude and for one of the first official FMLY shows I put that as the tag on the flyer. After the show my mind was blown by what had just happened, the folks we had met, and again, what had just happened. The slogan stuck as a truth and it doesn’t even take traveling to a show to see that.

Our relationships with artists of all types happens organically, I would like to think. There’s usually a previous knowledge of what this person has been up to, and maybe we have done something together in the past, but our best relationships have happened by just being there for one another. There are so many folks who I have a great appreciation and respect for, and if they’d like to do something together then it’s an incredible experience that we can share.

Tu as récemment voyagé en Europe avec Emily Reo, comment c’était ? Donne-nous ton regard sur l’Europe et la musique qui y est produite.
You recently travelled with Emily Reo in Europe. How was it ? Can you tell us about your vision of Europe and the music which is made there ?

Mes deux premiers mois en Europe étaient prévus tout seul, juste pour rencontrer de nouveaux amis et en croiser des déjà connus comme Dan de The Spookfish. Les premières semaines, je les ai passées avec Emily Reo. Mon voyage m’a mené de Berlin à Amsterdam, en passant par Kutna Hora (en Tchéquie),  Paris, Rennes, Saint-Aubin, Madrid et finalement Londres. Six pays en trois mois, pas de téléphone, ni d’ordinateur, en passant la majorité du temps à Berlin dans un appartement sous-loué à Kreuzberg. C’était l’aventure la plus fantastique de ma vie.

Mon séjour en Europe a été entièrement « supporté » par des gens qui ne me connaissaient que depuis quelques jours, voire quelques heures. Les gens du collectif AM180 en Tchéquie sont certainement les gens les plus géniaux, humbles et inspirants que j’aie jamais rencontrés. Marion Seury et ses amis à Paris (surtout ceux du Motel), Greg (Voice of Cassandra) et son adorable femme à Saint-Aubin-du-Cormier nous ont accueillis avec Emily comme de la famille. Les autres, rencontrés sur la route comme Sam à Londres, Kyra à Berlin, Roisin, Missy, Francesca, et je peux continuer… Je les considère tous comme intégrant FMLY… J’habite à New-York et même si j’adore ça, cela ne me suffit pas pour être en contact avec le monde. Tourner en Floride, rencontrer une fille qui peut changer ma vie comme Emily et voyager en Europe en rencontrant des artistes géniaux, voilà ce qui est revigorant.

My first two months in Europe were initially on my own, only to be surprised by making amazing new friends and running into familiar ones like Dan the Spookfish. The last three weeks were with Emily who put Europe into a whole new experience for me. My journey led me from Berlin to Amsterdam to Kutna Hora [in the Czech Republic] to Paris to Rennes to St Aubin to Madrid and finally to London. Six countries in three months, no phone or computer, with most of the time spent in Berlin subletting a room in an apartment in Kreuzberg. It was the most fantastic adventure of my life.

My time in Europe was spent in the embrace of support from people who had only known me for a matter of days and sometimes hours. The AM180 collective in Czech Republic are some of the most awesome, humble, and inspirational people I’ve ever met. Marion Seury and her friends in Paris [especially at le Motel] and Greg [Voice of Cassandra] and his lovely wife in St Aubin du Cormier treated Emily and I with the hospitality of a parent, and others we met along the way like Sam in London, Kyra in Berlin, Roisin, Missy, Francesca, and I can keep goin’ on and on [they are FMLY]… Living in New York, as much as I love it, can get me really down about the world. But touring to Florida and meeting a girl who can change my life like Emily and then traveling to Europe and meeting amazing artists and the sweetest beings in every city I visited is invigorating. This world is fucking amazing, life is fucking amazing, people are fucking amazing, and if FMLY can show others what I saw firsthand then we’re gonna do it.

fmlyHartzine aime Ghost Animal, Jeans Wilder, etc. Beaucoup d’artistes en contact avec FMLY. Quelles sont les relations de FMLY avec eux ? Juste de l’amitié ?
Hartzine loves Ghost Animal, Jeans Wilder etc… many artists in contact with FMLY. What are the relations between FMLY and them? Just friendship ?

De l’amitié, le partage d’intérêts communs… Je n’ai pas encore rencontré Andy ou Michael, mais Cameron si. Si un groupe est associé d’assez près avec FMLY pour avoir une relation dans la durée, c’est complètement naturel. Ce n’est pas comme si nous étions des cartes Pokémon, et FMLY se rapproche de Truman Peyote ou de n’importe quel son tordu de ce genre. C’est juste que ces gens sont nos amis, et quand tu traînes ensemble avec les mêmes croyances, tu finis par te rencontrer. Il est important de dire que FMLY n’est pas un site web mais l’identification visible d’un groupe de gens. C’est la croyance partagée que l’on peut changer les choses nous-mêmes. C’est de l’amour pour les gens qui nous entourent. Nous nous aimons les uns les autres.

Friendship, sharing general interests, etc. I still haven’t met Andy or Michael, but Cameron has. If a band is associated with FMLY closely enough to notice a relationship, it’s totally natural. It’s not like we’re Pokemon cards and that FMLY is getting closer with Truman Peyote or anything weird and fucked up like that. It’s just that these folks are our friends, and when you’re hangin’ with the same general beliefs you’re going to meet eventually. It’s important to stress that FMLY is not a website, but a visible identification of an extension present in a group of people. It’s the shared belief that we can make change happen on our own. It’s a love for the people that surround us. We will love each other.

Quel est ton sentiment sur l’industrie de la musique et internet ? Les choses ont elles changées ? La musique a-t-elle un prix ? Quel est ta conception de l’objet « disque » et du téléchargement ?
How do you feel about the music industry and the internet ? Are things different ? Hasn’t the music more price ? What is your vision of the object « record » and « download » ?

Pour moi il y a une tension entre l’externalisation du son, la musique comme industrie et comme produit du net, particulièrement concernant les blogs musicaux. Je n’apprécie pas vraiment quand un morceau, quelque chose de si personnel, peut se transformer en un objet de critique par quelqu’un qui n’a peut-être pas l’expérience, qui n’a jamais enregistré ou même écrit de la musique. L’identité de quelqu’un est masquée par le goût subjectif de quelqu’un d’autre… Personne n’a le droit de faire ça. C’est pour ça que j’apprécie les gens d’Hartzine, Jheri (Get Off The Coast), Ian (Friendship Bracelet), Henning (No Fear of Pop), et Impose (même si c’est plus une figure de l’underground culturel pour moi). Ce que j’aime voir émerger sur le net, c’est les artistes prenant directement les choses en main. Je pense à Bradford Cox, Grizzly Bear, Hear Hums, Weed Diamond, Tan Dollar, Ryan Hemsworth, Brian Miller, qui continuent d’avoir des blogs actifs, tout comme des disques et des productions de jams mortels.

Things are tense with me and the externalization of sound. Music as an industry and as a web product, especially when getting to the music blog. I don’t appreciate that something so personal, a piece of someone, can for no reason transform into an object to be critiqued and mauled by another who may have no experience recording sounds or even writing. It’s turning a subjective « taste » upon someone else’s identity…and no one has the right to do that. That’s why I appreciate folks like Hartzine, Jheri [Get Off The Coast], Ian [Friendship Bracelet], Henning [No Fear of Pop], and Impose [however, Impose is more of an underground cultural icon to me]. What I’d like to see happening more with music on the internet is musicians taking things into their own hands like Bradford Cox, Grizzly Bear, Hear Hums, Weed Diamond, Tan Dollar, Ryan Hemsworth, Brian Miller [of course], and so on who keep an active music blog as well as record and produce consistently amazing jams.

Quels sont les projets sur le feu pour FMLY ? La même chose en mieux ?
What’s the near future of FMLY? The same in better ?

Nous avons travaillé sur la refonte du site, Chad d’Emperor X est en train de le construire. Ça va être beau et bien plus efficace pour que les différents éléments communiquent : on tente de faire un grand forum ouvert. Nous prévoyons de sortir de la musique plus activement, et on espère que FMLY Rides va bouger sur encore plus de villes quand il fera un peu plus chaud. Je ne veux pas voir trop grand, mais 2011 va être une renaissance.

We’ve been working on redesigning the site, Chad of Emperor X is building it as I type. It’s going to look good, feel good, and be much more effective and getting things communicated and becoming more of an open forum. We have plans of releasing music much more actively, and FMLY Rides will hopefully be going down in a few more cities when it gets warm again. I don’t want to get over-excited, but 2011 will see a re-birth.

Peux-tu nous présenter ta mixtape ?
Can you introduce your mixtape ?

Cette mixtape ne couvre pas tout ce que j’aimerais, mais c’est certainement une bonne introduction à nos amis et à ce j’écoute le plus tous les jours. J’adorerais que vous la chargiez dans l’ordre que j’ai écrit si ça ne se fait pas automatiquement. J’espère surtout que vous allez l’aimez.

This mixtape doesn’t cover everything I’d love it to, but it is certainly a great introduction to our friends and what I mostly listen to everyday. I’d love it if you could drag it into its own playlist and arrange it in the tracklist order I wrote out if that doesn’t happen automatically, but at the very least I just hope you enjoy it.

Mixtape

coverFMLY on HARTZINE (download)

01. Vacation Dad – This Isn’t Fun Anymore
02. Stay Cool Forever – Mia (live)
03. Craft Spells – Love Well Spent (w. Emily Reo)
04. Railcars – Bohemia is Without a Sea
05. Professor Calculus – Song 2
06. Cough Cool – T.Lizzy
07. Weed Diamond – Let’s Burn One Down
08. Tan Dollar – Epic Mana
09. Kevin Costner Saves the World – Waterfalls
10. Alaskas – I Love Life
11. Birthdays – Part That Grows
12. Many Mansions – Spirit Song 3
13. Dark Sea of Awareness – Mountain Grime
14. The Spookfish – Strawberry Feelings
15. Truman Peyote – Magentadoor II
16. Cop Magnet – Thinking Highly of You
17. Philip Seymour Hoffman – Everything In My Cupboards Is Moldy (Friendship Remix)
18. Weekends – Psychedelic Mice (live)

Écrit par: Thibault

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Hier, sans aucune forme de prétention, nous cherchions à transcrire et à réfléchir notre époque. Curieux et audacieux, défricheur passionné, nous  explorions  sans oeillères et à travers un contenu éditorial toujours riche
et exigeant l’ensemble des strates qui composaient le monde bouillonnant de la musique indépendante, ses marges souvent nichées dans le creuset du web comme le halo médiatique qui entourait certains. Mais çà c’était avant. Aujourd’hui, on fait ce qu’on peu !

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