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Stockholm serait-elle devenu l’escale obligatoire entre New-York et Manchester ? C’est du moins ce que le jeune quatuor de Holograms tente de nous faire avaler, et ma foi, on se laisse aisément prendre au jeu. Ce premier essai croise avec brio la radicalité et la frénésie urbaine des Ramones et l’extrême froideur du mouvement post-punk qui régna sur Manchester, dont ne saurait que trop citer les influences de The Fall ou encore et toujours Joy Division. Après les trop fadasses Iceage, il semble bien qu’avec Holograms, l’Europe du Nord ait trouvé sa nouvelle icône et le label Captured Tracks déniché de nouveaux talents à l’état brut, mais alors très brut.
C’est d’ailleurs après la découverte de la vidéo homemade du puissant ABC City que Mike Sniper s’enticha du groupe et décida de signer notre quatuor sur son label. Il faut dire qu’il est bien difficile de résister à ce track que n’auraient pas renié un Joey Ramone ou un Joe Strummer, bien qu’au premier abord on songe à Art Brut, le spoken word en moins. Mais ce ne serait rien si ce pavé nihiliste n’était dévoré par un synthétisme électrisant et déchaîné. Un premier tube assurément, dont le sublime Chasing My Mind reprend le patron, taillant des mélodies âpres et stridentes. Mais comme je le disais précédemment, le cousinage avec leurs homologues anglais n’est jamais bien loin. Holograms distille une musique nerveuse et référentielle, de celle qui sent la morosité des banlieues et la misère du prolétariat. Un statut que nos quatre petits gars connaissent bien, et qui habite chaque note, chaque parole, chaque riff de cet album éponyme. Une vie d’ennui qui deviendra le carburant de la machine Holograms, crachant avec virulence sa hargne et son besoin d’exister. Ça ne vous rappelle rien ? D’ailleurs c’est dans cet état d’esprit que Monolith ouvre l’album, une longue plage brumeuse mise en tension par un jeu de guitare/basse menaçant avant que l’étincelle vienne mettre le feu aux poudres. Bien que juvénile, la voix d’Andreas Lagerström sert la musique à la perfection, collant au moindre à -coup, virulente sans être gueularde, elle rappelle tantôt le timbre tremblant du Robert Smith d’Easy Cure et le chant rocailleux du Jazz Coleman des premiers Killing Joke. Un exemple qui se vérifie sur les sépulcrales Stress et You’re An Ancient (Sweden’s Pride), deux morceaux qui semblent tout droit sortis d’une vieille compile cold-wave. À ce titre, nos bouffeurs de Krisprolls ont parfaitement appris leur leçon, digérant leurs classiques, mais empruntant un chemin analogue, sans esquinter l’original, la fougue et une bonne dose d’adrénaline en plus.
Bref vous l’aurez compris, l’album d’Holograms fait partie de ces petites perles qui doivent tourner sur vos mange-disques cet été. Un brûlot incendiaire bienvenu pour tout ceux qui comme moi échappent à la canicule. Pour les autres, ça vous fera une raison de plus pour transpirer.
Holograms – Holograms (Captured Tracks, 2012)
01. Monolith
02. Chasing My Mind
03. Orpheo
04. Memories Of Sweat
05. Transform
06. Apostate
07. ABC City
08. Stress
09. Astray
10. A Tower
11. Fever
12. You Are Ancient (Sweden’s Pride)
Écrit par: Akitrash
2012 Captured Tracks Holograms
Hier, sans aucune forme de prétention, nous cherchions à transcrire et à réfléchir notre époque. Curieux et audacieux, défricheur passionné, nous explorions sans oeillères et à travers un contenu éditorial toujours riche
et exigeant l’ensemble des strates qui composaient le monde bouillonnant de la musique indépendante, ses marges souvent nichées dans le creuset du web comme le halo médiatique qui entourait certains. Mais çà c’était avant. Aujourd’hui, on fait ce qu’on peu !
dieu vous le rendra….
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