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Ikons – Ikons

today09/06/2010 106 4

Arrière-plan
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La Suède ? Mais qu’est-ce que vous voulez que j’aille foutre dans ce trou perdu ! Voici la réponse que j’aurais pu rétorquer au premier connard me tendant des billets pour Stockholm. Aux dernières nouvelles, le pays réputé pour à peu près… Heu pour rien en fait, mise à part peut-être sa proximité frontalière avec la Finlande et le Danemark, nettement plus intéressants, et pour ses bourraches titubant à tout heure. Seule curiosité locale, on y trouvait il y a peu l’homme le plus blanc en vie alias Erlend Øye. Un albinos me direz-vous. Faux, un rouquin, rescapé du dernier clip de Romain Gavras. Et pourtant j’allais vite changer mon fusil d’épaule lorsque mes confrères d’Hartzine me firent découvrir l’excellent label Service, distribué de par chez nous par le très visionnaire gérant du bar Le Motel. En voilà un qui avait le compas dans l’Å“il et qui n’a pas eu peur d’enfiler ses Moon Boots et son anorak. Si le fameux label doit son succès grâce à la signature des sus-nommés Whitest Boy Alive, ma baffe perso viendra d’Ikons, sextet prometteur qui n’a pas peur d’affronter le givre.

Très loin des produits consommables et éminemment passables qui ont pu passer entre mes doigts ces jours-ci, ce premier album éponyme renvoie au pilori tout un ramassis de zikos prétentieux avec une aisance et une décontraction déconcertante. J’aiguise donc ma plume comme on le ferait d’une lame pour décrire le voyage transdimensionnel et souvent dénué de palabres pour retranscrire les émotions communément brutales que provoque en moi l’écoute de ce futur chef-d’Å“uvre. Tout débute par un scintillement lumineux provoqué par les nappes synthétiques de Slow Light, courte plage d’exploration cosmique qui rappelle autant les derniers essais d’Ash Ra Tempel que les excursions électroniques mais magnétiques de Romain Turzi en solo. Honey et Imperiet se font quant à eux écho, devenant l’axiome d’un croisement de néo-psychédélisme et post-rock 70’s explosif. Imperiet s’élève d’ailleurs très haut grâce à la savoureuse hybridation de rythmique basse puisée dans une new-wave conquérante et des confrontations de riffs de guitares heavy et stridentes. Déjà très proche de la neurasthénie face à cette première partie dont je subis encore l’onde de choc, c’est l’apoplexie qui me guette lorsque s’ouvre le morceau suivant. Un gouffre s’ouvre, libérant de je ne sais quelle fosse infernale un déluge de tensions électriques. Avec Guns, Ikons se libère de ses chaînes et s’affranchit de toute étiquette, se livrant à une escalade sonique tonitruante, aussi jouissive qu’hallucinante. Démonstration d’utilisation de reverb’ et de pédale fuzz dans toute sa splendeur, Guns est la BO rêvé du duel final d’un western urbain. A cet instant précis, nos Suédois sont des demi-dieux. Et si Domine permettra à l’auditeur de reprendre son souffle grâce à une influence puisée dans le Kraut de papa, The Hawk ranime les corps à renfort de crissements de guitares spasmolytiques tandis que la batterie sèche les mollets. Dans ma tête des images défilent à cent à l’heure, et je reste scotché par l’entreprise inhumaine et terriblement addictive de ces démons venus du froid. L’ombre du slowcore pèse sur un track final qui n’a rien à envier à ses petits frères, et permettra d’entendre une dernière fois la sublime voix d’un chanteur, qui si elle fut plutôt effacée restera néanmoins des plus agréables.

C’est donc à quatre pattes que l’on ressort de l’écoute de cette première et radicale goinfrerie façonnée à Gothenburg. D’un déluge de références, Ikons a su extirper le meilleur pour en garder l’essence substantielle, dressant un canevas sur lequel le groupe appose une touche personnelle aussi folle que novatrice. Il est rare que des albums me charment dès la première écoute, mais lorsque vous craignez que votre dépendance ne devienne obsessionnelle, ne cherchez plus. C’est que vous tenez un objet précieux comme du diamant brut. De quoi changer de regard sur la Suède et ces vieux pochtrons adorateurs de vodka. Demain je re-bois…

Audio

Ikons-Imperiet

Vidéo

Tracklist

Ikons – Ikons (Service, 2010)

01. Slow Light
02. Africa
03. Honey
04. Imperiet
05. Guns
06. Domine
07. The Hawk
08. Seconds
09. Bye
10. Untitled

Écrit par: Akitrash

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Commentaires d’articles (4)

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  1. Dreamburger sur 09/06/2010

    Je tiens tout de même à préciser que, à l’heure actuelle et aux côtés d’autres pays scandinaves tels que la Norvège ou la Finlande, la Suède reste l’un des états européens les plus productifs artistiquement parlant et ce, tous domaines confondus. Pour n’en citer que quelque-uns en matière de musique puisque c’est ce qui nous intéresse ici, Fever Ray, The Knife, toute la clique heavy metal avec entres autres des géants du genre tels que Cult of Luna et Opeth, du rock avec The Hives et j’en passe et des meilleurs, José González pour la folk et même, pour les aficionados du genre, du punk tout droit inspiré par la Californie avec Millencolin… Bref, au risque de paraître désagréable, je dois avouer que je n’ai pas très bien compris l’intérêt de l’article et je trouve vraiment dommage d’être passé à côté du sujet à ce point là. Pour finir, et comme d’habitude, une ou deux images ne feront de mal à personne, je vous jure, et si possible essayez d’aérer un peu plus vos textes parce que là c’est devenu le parcours du combattant pour les lires et, soit dit en passant, je ne suis pas sûr que tout le monde prenne le temps de le faire.

  2. akitrash sur 09/06/2010

    Tiens Benoit dans ta gueule pour la mise en page… ahah!

    Cher Dreamburger,

    Complètement d’accord avec toi pour The Knife, que j’adore, dommage que tu n’es pas lu ma chronqique sur précédent album alors: /www.hartzine.com/chroniques/the-knife-tomorrow-in-a-year. Bref, sinon dis-moi tu as des actions chez Volvo ou Ikea, non? Enfin, bref, c’était une touche d’humour noir rien de plus, bien qu’à mon avis Millencollin et The Hives, c’est vraiment à chier et là, c’est pas une blague…
    Je partage ton avis sur l’illustration mais malheureusement, Ikons ne fait pas encore circuler d’images du groupes et se cache derrière une pochette tout ce qu’il y a de plus simpliste… Ecris-leur! Leur manque de goût sur le design des illustrations de les empêche pas d’être d’excellents musiciens, voir plus talentueux que certains de ceux que tu m’as cité.
    Nous prenons néanmoins en compte tes remarques quant à la mise en page, mais essaye d’être un peu plus explicite quand tu critiques le fond… Parce que là tu râle, mais vraiment dire pourquoi en fait!
    Au plaisir de te satisfaire!

  3. Dreamburger sur 09/06/2010

    J’ai bien lu ta chronique sur le dernier album de The Knife, je n’avais pas particulièrement prêté attention à l’auteur, mais je viens de le survoler et c’était un très bon article ! Je t’ai cité tous ces artistes pour illustrer le fait la Suède était un pays relativement productif musicalement parlant comparé à la Norvège ou la Finlande, après tous les goûts sont dans la nature même si j’avoue partager tes opinions sur certains d’entre eux… Bref, navré si je suis passé à côté de la vanne et si j’ai pu paraître un peu direct, ce n’était pas mon intention et si cela peut te rassurer, non je n’ai pas d’actions chez IKEA ! Concernant le site, vous êtes en train de réaliser ce que j’ai toujours essayé de faire c’est à dire un très bon site sur la musique, et en français s’il vous plaît, ce pourquoi je trouve dommage, mais encore une fois cela n’engage que moi, de présenter vos articles, le plus souvent intéressants et bien écrits, de cette façon. Je me trompe peut-être mais je doute que les gens prennent le temps de tout lire, quelques images et un peu d’air entre les lignes arrangeraient sûrement le tout. Voilà, c’est à peu près tout ce que j’avais à dire, je n’ai plus qu’à vous encourager pour la suite et vous dire bravo !

  4. akitrash sur 10/06/2010

    Mille merci pour tes encouragements, mais comme je te le disais, je ne suis pas sectaire et il y a énormément de talents en Europe qui restent à découvrir, que ce soit en Suède, mais aussi au Portugal, en Grèce, en Irlande… Il y a peu l’Islande était l’Eldorado, mais c’est en train de changer…

    Concernant la mise en page, on est tous d’accord, et une version 2 du site arrivera bientôt pour corriger ces petits défauts qui nous titillent tous… Merci à toi de nous suivre, et les critiques autant que les compliments nous font avancer.

    A+ l’ami

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