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Interview & chroniques : Mount Eerie

today11/12/2012 98

Arrière-plan
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Parfois, un entretien – surtout par mail – laisse un goût amer. Comme une impression d’inachevé, d’occasion manquée. D’inutilité devant la vacuité des propos débités. Parfois aussi, il induit quelque chose qu’il ne révèle pas littéralement, une perception en creux, entre les lignes, de ce que l’on ne voulait pas voir, ou croire. Celui qui suit est de cette teneur. Les réponses, oscillant entre rigoureuse simplicité et subtile concision, esquissent sans redondance les traits d’un caractère trempé d’honnêteté. Le visage de Phil Elverum n’enfonçant que plus le clou d’une indélébile intégrité : sous un large front se dessinent les traits fins de l’Américain, presque austère, si ce n’est ses cheveux courts, grisonnants, anarchiquement coiffés. Ses yeux, arnachés au lointain, figurent les méandres d’un esprit vagabond, insoupçonnable creuset d’émotions brutes.

Responsable des expérimentations de The Microphones puis de l’éblouissante discographie de Mount Eerie – Phil Elverum est un personnage atypique et décalé, à rebours de l’artiste contemporain. Son besoin de solitude, son désir d’exil, cette relation quasi organique entre ses aspirations musicales et cette nature qui l’obsède – de la beauté froide des grands espaces aux violents soubresauts des océans -, tout semble l’inscrire en porte-à-faux d’une génération de compositeurs ne rechignant jamais à se montrer, ou, tout du moins, à communiquer. Ma dizaine de questions envoyée, c’était feindre d’espérer que, même si l’homme possède un compte twitter, il serait volubile sur sa personnalité tout autant que sur sa musique. Un marécage intime et charnel, défloré ici à l’aune de rares confessions. D’évidence, la plus touchante d’entre toutes reste celle évoquant son rapport solitaire au monde. Un rapport nécessitant une cohérence et une discipline absolues avec soi-même : mise à part une parenthèse de cinq années à Olympia du temps de The Microphones, Phil Elverum est né et vit à nouveau Anacortes – au nord de Seattle dans l’état du Washington -, ville dans laquelle il compose, enregistre et distribue lui-même sa musique par le biais de son propre label, P.W. Elverum & Sun. Ascète dédié à sa propre musique, ledit label n’est que l’idoine artéfact permettant à celui-ci d’explorer de nouvelles idées, tant en terme de packaging – No Flashlight (2005) était par exemple enveloppé dans un immense poster -, que de concept créatif. Le diptyque composé de Clear Moon et d’Ocean Roar, respectivement parus en mai et septembre de cette année, en est le témoignage le plus récent, d’autant qu’une version condensée et égrainée fin octobre sur-ajoute une touche expérimentale à l’ensemble (écouter) – chaque album étant mixé en une seule plage de quelque minutes.

Indéniablement, depuis trois ans Phil Elverum sait où il va. Si son regard exhume tout doute à ce sujet, sa discographie accidentée peut néanmoins confondre d’incertitudes. Depuis 2009 et le ténébreux et Wind’s Poem – Phil Elverum scarifiant la plupart de ses compositions d’influences black métal, exceptions faites de Wind Speaks et de l’éternelle Between Two Mysteries, empruntant de troubles résonances à la bande originale du film Twin Peaks -, seul le 7″ To The Ground (lire), sorti exceptionnellement via la micro-structure Atelier Ciseaux, brise ce silence finalement loin d’être anodin, puisque successivement Clear Moon et Ocean Roar portent à six le nombre de LP sous le patronyme Mount Eerie.

Loin d’éclipser Clear Moon, Ocean Roar en constitue une sorte de double antithétique fonctionnant, comme au théâtre, en perpétuelle association : la lune paisible et mystérieuse annonce le déchaînement des éléments quand, inversement, de la funeste tempête éventrée procède l’harmonieuse clarté. L’un comme l’autre possèdent donc leur dominante, une thématique ne trouvant son sens qu’au regard de l’autre : de la forêt de cordes, de résonances et de vocalises rassérénées de Clear Moon (Though The Trees Pt.2, The Place I Live, Yawning Sky), de la quiétude de ses embardées célestes (House Shape) et instrumentales (Something, Synthetizer), prennent corps les tumultes de saturations carénant Ocean Roar. Et ce, de l’introductive sinusoïde Pale Lights à la convulsive Waves, où la rythmique se consume d’elle-même sur un tonnerre de distorsions. Les deux Instrumental n’obèrent en rien cette violence viscérale et primaire que la reprise de Popol Vuh, Engel Der Luft, ne fait qu’intensifier.

L’ordonnancement des choses aurait cependant été trop simple si un jeu de miroir ne s’immisçait pas entre les deux LP. Ancient Times et I Walked Home Beholding d’Ocean Roar sont baignés d’une luminosité ne dépareillant en rien de celle inondant Clear Moon, tandis qu’Over Dark Water, contenu sur ce dernier, s’agencerait sans anicroche au sein d’Ocean Roar. Entremêlés à l’extrême, les deux disques trouvent leur ineffable synthèse sur la suscitée Pale Lights, où la voix diaphane de Phil Elverum, drapée d’infimes notes de piano, interrompt et interroge la déferlante bruitiste se tramant dès l’orée du morceau. Une synthèse que l’on piaille d’impatience de voir s’édifier sur scène, sous les coups de boutoirs d’un songwriter ayant le DIY dans les veines, dépareillant comme quelques grands avant lui – de Daniel Johnston et Tom Waits aux regrettés Mark Linkous (lire) et Vic Chesnutt (lire) – à cette somme incalculable et innommable d’artistes interchangeables. Qu’il en soit ainsi, le grand disque de 2012 est un double album, aussi rare que précieux.

 Entrevue avec Phil Elverum

Après avoir sorti quatre albums sous le nom de Microphones, comment le concept de Mount Eerie est-il apparu et d’où vient le nom ?
After releasing four albums under the Microphones moniker, how did the whole concept of Mount Eerie come about and how did you come up with the name?

Il y a une montagne près de chez moi qui s’appelle Mount Eerie. Je l’adore. Mais j’aime aussi le mot « eerie » (« eerie » signifie « Ã©trange », ndlt) en raison de son sens ambigu et de son sentiment menaçant. L’idée d’une montagne qui donne cette impression est très semblable au sentiment que j’essaie de créer avec ma musique, alors j’ai décidé d’appeler ma musique de cette manière. Et j’avais l’impression d’être arrivé au bout du projet Microphones. C’était plus un projet de réflexion sociale et d’exploration personnelle. Mount Eerie s’intéresse principalement aux choses non humaines.

There is a mountain near my home called Mount Erie. I love it. But also, I like the word « eerie » because of its ambiguous meaning and menacing feeling. The idea of a mountain that feels this way is very similar to the feeling I try to create with music, so I decided to call my music that. Also, the Microphones project felt complete to me. It was more of a project of social thinking and personal exploration. Mount Eerie is about non-human things mostly.

Peux-tu nous expliquer pourquoi tu as clôturé l’histoire de Microphones en 2003 ?
Can you explain why have you in 2003 close the Michrophones story?

Je crois que je viens d’y répondre à l’instant, mais oui, j’avais l’impression d’en être arrivé au bout.

I guess I kind of just answered that, but yeah, it felt complete.

Comment décrirais-tu Mount Eerie et qui sont tes plus grandes influences pour ce projet ?
How would you describe Mount Eerie, and who are your biggest influences in this project?

J’essaie d’éviter d’avoir à le décrire. C’est juste de la musique. J’essaie de découvrir de nouveaux sons et de nouvelles sensations en permanence donc c’est difficile à résumer. De même avec les influences. Je peux être aussi bien influencé par My Bloody Valentine que par autre chose, et cet autre chose peut être la musique au piano de Gurdjieff comme du black métal C’est toujours différent, et quelque soit l’influence, j’échoue à en faire une copie, par conséquent ça garde une sorte d’originalité bizarre.

I try to avoid having to describe it. It is just music. I try to always discover new sounds and feelings so it is difficult to summarize. Same with the influences. Sometimes I am influenced by My Bloody Valentine or something, and sometimes it’s Gurdjieff piano music, or sometimes black metal. It’s always different, and no matter what the influence, I fail at making a replica and so it turns out to be its weird self.

Tu cites souvent Steve Reich comme une de tes influences principales. Peux-tu expliquer de quelle manière tu retranscris cette relation à la musique minimaliste au sein de Mount Eerie ?
You often quote Steve Reich as one of your major influences. Can you explain how you retranscribe this relation with minimalist music within Mount Eerie?

C’est vrai, j’aime la musique de Steve Reich. Je ne sais pas si c’est une influence majeure. J’ai vraiment dit ça ? D’ailleurs, n’est-ce pas également étrange qu’on qualifie sa musique de minimaliste ? Je pense qu’elle est très « maximale ». À propos de sa musique, j’aime la manière dont elle crée un sentiment que ton esprit est en train de changer, une confusion totale et une extase de façon très directe, semblable à Sun O))) en concert, ou peut-être à l’hypnose.

It’s true, I do like Steve Reich’s music. I don’t know if it’s a major influence. Did I say that? Also, isn’t it weird that his music is called minimal? I think it is so « maximum ». About his music, I like how it creates a feeling that your mind is being altered, total confusion and rapture in a really direct way, similar to Sunn O))) live, or maybe similar to hypnotism.

Tu sembles être très attaché et inspiré par la nature. Les deux facettes de Mount Eerie (claire/obscure) semblent être celles, imprévisibles, de la nature, parfois calme et parfois déchaînée ?
You seem very attached and inspired by the nature. Both sides of Mount Eerie (clear / dark) seem to be the ones unpredictable of the nature, sometimes quiet and sometimes furious?

Je suppose.

I guess so.

Tes premières sorties étaient très lo-fi. Maintenant, tu sembles très soucieux de la production de tes albums. Pourquoi ?
Yours first releases were very lo-fi. Now, you seem very worried by the production of your albums. Why?

Je ne suis pas soucieux. Mais j’ai toujours essayé de la faire sonner de la manière la plus belle possible, selon moi. Je travaille assez dur en studio et je me donne beaucoup de temps. Je ne m’inquiète pas de sonner « professionnel » ou quoi que ce soit. Je m’intéresse à de nouvelles sortes de sons, et parfois une distorsion brute m’apparaît comme belle. Ni hi-fi, ni lo-fi. Simplement des sons.

I am not worried. But also, I have always tried to make it sound as beautiful as possible, to me. I work pretty hard in the studio and I give myself plenty of time. I am not concerned with sounding « professional » or anything. I’m interested in new kinds of beautiful sounds, and sometimes raw distortion sounds beautiful to me. Not hi-fi or lo-fi. Just sounds.

As-tu enregistré Clear Moon et Ocean Roar au même moment ? Quel est le rapport entre ces deux albums ?
Have you recorded Clear Moon and Ocean Roar in the same time? What’s the relation between these two records?

Oui. Le rapport se situe essentiellement dans le fait que je les ai enregistrés au même moment. Ils traitent du même sujet, simplement selon deux catégories différentes de morceaux sur ce même sujet.

Yes. The relation is pretty much that I recorded them at the same time. They are about the same subject, but just 2 different categories of songs about that subject.

Tu décris Ocean Roar comme plus sombre. Est-ce le même procédé d’écriture que pour Wind’s Poems, où l’on trouve de belles chansons calmes (Wind Speaks, Between Two Mysteries) et d’autres plus tourmentées (The Hidden Stone, The Mouth Of Sly) ?
You describe Ocean Roar as darker. Is it the same process of writing as for Wind’s Poems, where we find beautiful quiet songs (Wind Speaks, Between Two Mysteries) and others very tourmented (The Hidden Stone,The Mouth Of Sky) ?

Ocean Roar s’apparente peut-être un peu à Wind’s Poem, mais pas exactement. Il y a des chansons plus longues et des choses plus expérimentales qui ne sont même pas des chansons. Et bien sûr, quelques moments plus calmes. C’est important pour moi que mes morceaux n’aient pas tous la même énergie, le même ton. J’aime les variations.

Ocean Roar is maybe a little bit similar to Wind’s Poem, but not exactly. There are some longer songs, and some more experimental things that aren’t even songs. And of course yes, a few quieter moments. It’s important to me to not have every song in the same energy, same tone. I like variation.

Peux-tu expliquer le symbolisme du diptyque entre la lune silencieuse et la mer agitée ? Musicalement, comment se traduit ce symbolisme ?
Can you explain the symbolism of the diptych between the quiet moon and the angry sea? Musically, what’s happening, what’s the translation of this symbolism?

Je pense que l’idée est simplement celle de deux existences différentes : la clarté ou l’obscurité totale. Elles font toutes deux partie de notre esprit. Ce sont aussi des concepts que je trouve inspirants dans les anciens poèmes bouddhistes que j’apprécie. Les moments abstraits de pure clarté en contraste avec un nuage de brouillard infini. En musique, j’essaie d’incorporer un sentiment avec l’autre, comme le tintement étincelant d’une cloche lointaine, ensevelie sous un tas de couches de basse distordue.

I think the idea is just two different states of being; total clarity and total obscurity. They are both part of our minds. These are also ideas that I find inspiring in the old Buddhist poems that I really like. Abstract moments of pure clarity contrasted with an endless sea of fog. Musically I like to embed one feeling within another, like a clear bell ringing mixed deep beneath many tracks of distorted bass.

Beaucoup de disques de Microphones sont sortis sur le label K Records. Quels étaient tes rapports avec le label et pourquoi as-tu arrêté de travailler avec eux ?
A lots of the Microphones’s records were released on K Records. What was the relation with them and why have you stopped working with this label?

K Records m’a ouvert les portes en 1997, je vivais à Olympia et ne quittait pour ainsi dire jamais leurs bureaux/studios. Ils ont tout rendu possible. En 2004, j’ai décidé de retourner à mes fondamentaux et de tenter de sortir mes propres disques de manière à avoir ma propre et totale organisation DIY, et parce que ça me semblait marrant. Nous sommes bien sûr toujours très proches.

K records opened their doors to me in 1997 and I lived in Olympia and basically never left their offices/studios. They made everything possible. In 2004 I decided I wanted to return to basics and attempt to release my own records just so I had my own complete DIY foundation, and because it sounded fun to me. We are still very close friends of course.

Clear Moon et tes autres disques de Mount Eerie sont sortis sur ton propre label. Pourquoi est-ce important pour toi ?
Clear Moon and your other Mount Eerie records were released on your own label. Why it’s important for you?

C’est important pour moi de comprendre tout le processus pour faire ce que je fais. C’est mon travail et je veux le faire du mieux possible. J’ai l’occasion de faire ces choses à ma petite échelle et j’aime travailler de cette façon.

It’s important for me to understand the whole process of making the thing I make. It’s my life’s work and I want to do the best possible job. I am able to do these things on my small scale and I enjoy working this way.

Après Ocean Roar, qu’est-ce-qui est prévu ? Repars-tu en tournée ? En Europe ?
After Ocean Roar, what’s next? Are you going back out on tour? In Europe?

Je viens juste de fonder un nouveau groupe live pour Mount Eerie. On vient de faire une tournée US de cinq semaines en septembre et octobre derniers. Rien n’est encore prévu pour l’Europe mais on aimerait. Peut-être en 2013.

I just put a new live Mount Eerie band together. We’re going on a tour of the US for 5 weeks in September/October. We don’t have plans for a Europe tour but hopefully soon. Maybe in 2013.

Tu vis à Anacortes. À quoi ressemble ta journée type là-bas ?
You’re from Anacortes. What looks like your daily life over there?

Malheureusement je dois énormément travailler sur ordinateur chaque jour. Répondre aux emails, préparer les tournées, gérer les affaires du label, les livraisons, etc. Je passe aussi beaucoup de temps à emballer les disques commandés par correspondance et aller au bureau de poste. Je bois du bon café et lit un livre près de la fenêtre. Je me promène. Je vais parfois nager au lac. Parfois je joue de la musique mais pas tellement. C’est une ville très paisible mais j’en arrive à être toujours super occupé.

Unfortunately I have to do so much work on the computer every day. Answering emails, booking tours, dealing with record label stuff, shipping etc. I also spend a lot of time packing mail-order records and going to the post office. I drink some good coffee and read my book by the window. I walk around. I sometimes go to swim at the lake. Sometimes I play music, but not that much. It’s a very quiet town but I’m always super busy somehow.

Ta musique témoigne d’une solitude délibérée. Est-ce un désir personnel réel ?
Your music testifies of a deliberate solitude. In fact, it’s a real and personal desire?

J’aime effectivement être seul. J’imagine que c’est pour ça que je vis dans cette petite ville. Mais je suis également marié. Je vis avec quelqu’un. On vit une chouette solitude à deux. C’est important pour moi d’avoir l’opportunité de me plonger dans mes pensées et d’explorer mon esprit, de le laisser divaguer. Le monde semble être déjà rempli de trop de distractions, y compris avec toute cette solitude.

I do like being alone, yes. I guess that’s why I live in this small town. But also, I’m married. I live with a person. We have a good 2 person solitude happening. It’s important for me to have the opportunity to think my thoughts and explore my mind, let it wander. The world feels full of too many distractions already, even with all this solitude.

Enfin, comment décrirais-tu ta personnalité ?
At last, how would you define your personality?

Je ne peux pas. Désolé.

I can’t do that. Sorry

Quelle est ta relation à la photographie ?
What’s your relation with photography?

J’aime prendre des photos quand le monde est sous son beau jour. C’est simplement le prolongement de mon activité préférée, marcher seul et laisser mon esprit divaguer.

I love taking pictures when the world looks good. It is just an extension of my favorite activity of walking around alone and letting my mind wander.

Traduction : Marie-Eva Marcouyeux

Audio

Vidéos

Tracklisting

Mount Eerie – Clear Moon (P.W. Elverum & Sun, 2012)

01. Through The Trees pt. 2
02. the Place Lives
03. the Place I Live
04. (something)
05. Lone Bell
06. House Shape
07. Over Dark Water
08. (something)
09. Clear Moon
10. Yawning Sky
11. (synthesizer)

Mount Eerie – Ocean Roar (P.W. Elverum & Sun, 2012)

01. Pale Lights
02. Ocean Roar
03. Ancient Times
04. Instrumental
05. Waves
06. Engel Der Luft (Popol Vuh)
07. I Walked Home Beholding
08. Instrumental

Écrit par: Thibault

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