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On vous parlait il y a quelques semaines de l’album d’Acre et Filter Dread, première sortie du sub-label de PAN, Codes. On vous parle aujourd’hui de la deuxième sortie du label de Visionist, Demonico de Kamixlo, EP qui fait écho à toute une nouvelle scène de la musique made in UK.
On le sait l’Angleterre et plus particulièrement Londres ont toujours été le lieu d’un melting pot et d’une avant garde des tentatives musicales. Kamixlo fait partie d’une nouvelle génération de ces producteurs anglais qui revendiquent autant un amour pour la dubstep ou le grime que pour le reggaeton, la cumbia ou le bachata. On avait déjà pu le voir produire des morceaux pour Blaze Kidd ou des collaborations avec Lexxi, autant de jeunes producteurs qui font partie de cette nouvelle scène anglaise très bouillonnante. On pourrait aussi citer Uli K et Endgame pour dresser un mini panorama de cette néo-scène UK qu’on a vu apparaitre grâce à des démos sur Soundcloud.
Demonico est clairement un EP à l’image de Brixton où habite Kamixlo. On y retrouve 10 000 influences, 10 000 genres musicaux qui vont donc du reggaeton à la vogue house, en passant par la scène grime, dubstep et même techno. Il avait uploadé sur sa page Soundcloud il y a quelque temps une sorte de tube, Paleta, qu’on retrouve sur l’EP aux côtés de quatre autres morceaux dont un remix de Visionist. Tout l’intérêt de l’EP vient sans doute du fait qu’on ne sache pas vraiment où on est en termes de genre et de musique. Dire qu’il s’agit d’un EP dubstep ou grime serait largement fabuler, comme dire qu’il s’agit d’un EP électronique ou techno, on est clairement ailleurs, au milieu de cette scène néo-UK qui avant de se cloisonner dans des genres pense le mélange comme processus de production. Une sorte d’exact mix entre une génération Tumblr/Instagram et une génération Soundcloud/Twitter qui a su regarder hors des continents connus.
Demonico s’ouvre par exemple sur un morceau que n’aurait pas complètement renié The Caretaker tout en s’aventurant progressivement sur des basses et des rythmiques dubstep. Paleta commence sur un sample manière vogue house ballroom hyper boosté par des basses très grasses et un vocal quasi orgasme porno, le tout avec une sorte d’esprit « latino ».
Ce qui finalement nous intéresse peut-être dans cette scène, qu’on peut aussi rapprocher de celle que produit Fade to Mind, N.A.A.F.I ou autres avatars bizarres, c’est cette création d’une musique hyper queer dans le plus large sens du terme. Des influences multiples, non standardisées, vraiment étranges, et vraiment ailleurs. Peut-être au fond, que s’il fallait faire acte de taxis, il faudrait commencer à imaginer une musique « queer électronique », non pas pour créer un genre ou une sous-catégorie, mais bel et ben pour multiplier les possibles et les singularités qui s’y croisent et s’y créent.
Kamixlo – Demonico (Codes / PAN, 16 octobre 2015)
1. Otra Noche
2. Paleta
3. Splxcity
4. Lariat
5. Lariat (Visionist Remix)
Écrit par: Aurèle Nourisson
Hier, sans aucune forme de prétention, nous cherchions à transcrire et à réfléchir notre époque. Curieux et audacieux, défricheur passionné, nous explorions sans oeillères et à travers un contenu éditorial toujours riche
et exigeant l’ensemble des strates qui composaient le monde bouillonnant de la musique indépendante, ses marges souvent nichées dans le creuset du web comme le halo médiatique qui entourait certains. Mais çà c’était avant. Aujourd’hui, on fait ce qu’on peu !
dieu vous le rendra….
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