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La nouvelle édition du festival itinérant le moins burné de France se déroulera du 15 au 30 avril. Au programme, des valeurs sûres (A Camp, Au Revoir Simone, Juana Molina, Cranes), montantes (Battant, Clare and the Reason, Scary Mansion), mais aussi de grandes Dâmes (Frida Hyvönen, St Vincent), de la fougue (Lucy and the Popsonics), du déganté (Solange la Frange), du lourd (An Experiment on a Bird in the air Pump), du bric à brac (Micachu), bref , un patchwork musical dont la seule règle est de fêter dignement la scène indie féminine. Son programmateur, Stéphane Amiel, s’est prêter au jeu du question/réponse :
A l’aube de cette nouvelle édition, la douzième, ne ressens-tu pas une certaine lassitude?
C’est étonnant comme question ? Car c’est une question que je pourrais me poser en effet. Mais le festival existe toujours grâce à la passion et le désir que l’on y met. Et je pense qu’avec cette douzième édition, l’envie et le désir sont toujours présents. Après c’est vrai que c’est toujours une bataille.
Qu’attends- tu finalement de cette 12ème édition?
J’attends que l’on fasse la fête. Qu’il y ait du monde dans les salles pour découvrir des artistes incroyables. J’ai envie que le public nous suive les yeux fermés et qu’il soit heureux. Ce que j’aimerai c’est une validation par le public de nos choix artistiques qui ne sont pas toujours des plus évidents.
Tu as été un des premiers à proposer un festival itinérant et d’autres, depuis, t’ont imité. Quels sont selon toi les avantages et les risques d’une telle forme d’organisation?
Les risques c’est qu’on peut devenir fou. Trop de villes, trop de dates… Les yeux plus gros que le ventre. L’angoisse de monter des tournées pour une vingtaine d’artistes. C’est beaucoup de stress et de pression.
Sinon les avantages sont vite vus. Il est plus facile de proposer 2 ou 3 dates à un groupe qui vient de loin avec peu de moyen. Nous ne pouvons pas faire de grosse offre financière sur une seule date à Paris. Donc nous proposons trois dates et la venue d’un groupe est possible. La marge qui est faîte par le festival est immédiatement investie dans le festival. Sans la tournée le festival n’existerait plus depuis longtemps.
En onze éditions le public a-t-il toujours répondu présent à tes choix artistiques? As-tu connu des rendez-vous manqués?
En général oui. Des rendez-vous manqués, bien sûr, nous en avons connu. L’année 99 a été assez terrible. Au Divan du monde à Paris (une salle de 500 places), nous avons fait des soirées avec 80 billets vendus avec un plateau avec Edith Frost, Katell Keineg et Ezther Balint. On était naïf en pensant que sur le nom seul du festival le public serait au rendez-vous. L’autre soirée avec Meira Asher et Magga Stina ne s’est pas mieux passée. On a pris le bouillon et c’est pourquoi il n’y a pas eu de festival en 2000. Il faut être vigilant.
Et tes plus beaux souvenirs ? (pour moi The Organ, il y a 3ans)
En effet The Organ a été un des grand moment du festival et leur dernier concert en France. Les 10 ans avec Electrelane et Tender Forever ont été un des moments les plus magiques du festival. Personnellement j’ai vécu d’immenses joies et j’ai fait de très belles rencontres sur le festival. Celui-ci est intimement lié à ma vie.
L’année dernière, le festival a déserté la France pour quelques dates, que retiens-tu de ces expériences berlinoise et barcelonaise?
Ce que j’en retiens c’est qu’il faut avoir une superbe forme. Faire un planning sur toutes la France c’est déjà éprouvant mais y ajouter l’Europe cela devient de la haute voltige ! Ce que j’ai retenu c’est qu’il fallait trouver les bons partenaires à l’étranger. On peut faire une fois Berlin comme l’année passée mais le refaire c’est là le challenge. La preuve, pas d’Allemagne cette année. Je vais travailler sur le sujet pour l’édition 2010. Cette année il y a encore Madrid et Barcelone.
Et pourquoi ne pas avoir reconduit cette formule cette année?
Trop de travail comme je le disais et pas forcément les bons partenaires sur place.
Parmi les artistes encore peu connus du grand public que tu as programmés cette année, quels sont ceux qui selon toi dépasseront le stade de la simple découverte ?
A mon avis le groupe Micachu fait figure d’outsider. J’espère que Frida Hyvönen devienne la grande star qu’elle mérite d’être. La danoise de Our Broken Garden, incroyable talent !
Tu es le premier à faire jouer Battant en France, comment les as-tu découvert?
Cela fait longtemps que le groupe existe, je le connais depuis son premier single « Kevin ». Cela fait donc bien 3 à 4 ans que je les avais repéré, il fallait juste attendre le bon moment pour les programmer. C’est chose faîte cette année. Il faut savoir être dans le bon timing, c’est important pour le festival et pour le groupe.
Qu’est-ce qui est le plus jouissif et à l’inverse le plus difficile dans le métier de programmateur ?
Le plus jouissif c’est de découvrir une artiste dont tu apprécies la musique et d’avoir le pouvoir de la programmer ! De se dire, je veux absolument voir ce groupe et le faire venir. C’est toujours aussi magique, je ne m’en lasse pas… C’est un plaisir enfantin. Je veux faire jouer « an experiment on a bird in the air pump » (alors que personne ne les connaît) et je le fais. C’est aussi simple et jouissif que cela. Et le plus difficile c’est de réaliser que cela n’intéresse que moi… Il faut donc faire attention et jongler avec son pur plaisir égoïste et la volonté d’être pertinent et d’intéresser au moins le public. Faire que ma vison devienne une vision plus globale et réponde à l’envie des spectateurs.
Quels ont les autres festivals que tu aimes suivre ?
Les Transmusicales de Rennes.
Qui rêverais-tu de faire jouer ?
Stina Nordenstam bien sûr ! The Innocence Mission (mission impossible) et Sol Seppy.
Qui rêverais-tu de faire revenir jouer ?
Le Tigre !
As-tu déjà des projets pour la prochaine édition?
Oui beaucoup mais je préfère les garder dans ma tête pour le moment.
Et enfin, la question idiote et habituelle, qu’écoutes-tu en ce moment ?
Soap&Skin, Frida Hyvönen, Fever Ray.
Écrit par: hartzine
Femmes Festival Interview Programmation
Hier, sans aucune forme de prétention, nous cherchions à transcrire et à réfléchir notre époque. Curieux et audacieux, défricheur passionné, nous explorions sans oeillères et à travers un contenu éditorial toujours riche
et exigeant l’ensemble des strates qui composaient le monde bouillonnant de la musique indépendante, ses marges souvent nichées dans le creuset du web comme le halo médiatique qui entourait certains. Mais çà c’était avant. Aujourd’hui, on fait ce qu’on peu !
dieu vous le rendra….
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