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On ne peut réprouver son instinct très longtemps… et il n’y a pas de groupes plus instinctifs que Liars. Les Liars ne mentent donc jamais, paradoxalement. Ne suivant pas les modes, et encore moins celles qu’ils lancent, ils ne sont jamais là où on les attend. C’est avec un naturel déconcertant pour l’armée de critiques prête à leur tomber sur le râble qu’Angus Andrew (guitare, chant), Julian Gross (batterie) et Aaron Hemphill (claviers, guitare et percussions) défendent leurs plaidoyers expérimentaux. Et il y a matière à flipper tant l’orientation précédente se transforme en voie sans issue et quand l’impasse d’hier tend à devenir un nouvel Everest. Tout est alors une question de choix, rapides et sans concession. Si Angus Andrew admet se sentir concerné par la manière dont leurs disques sont perçus, il récuse l’idée d’être influencé par cette réaction: comme toujours le meilleur art vient de l’instinct. En clair, qui m’aime me suive. Indiscutablement, nombreux sont ceux encore collés à leurs basques et ce malgré les déluges de décibels. Les Liars ont traversé la décennie écoulée d’avant garde en avant garde, sans jamais se départir d’un passé cousu d’indélébiles références. À l’occasion de la sortie de Sisterworld, chroniqué par ailleurs dans ces pages, Hartzine propose un éclairage non exhaustif sur leur discographie complexe et tortueuse.
Les Liars sortent en octobre 2001, dans la confusion d’un New York meurtri à jamais par le terrorisme de masse, They Threw Us All In A Trench And Stuck A Monument On Top. L’année précédente, Angus Andrew, australien d’origine, et Aaron Hempill, deux étudiants en art et 22 printemps chacun, sillonnent de part en part les Etats-Unis, quittant Los Angeles pour venir s’installer à New-York. Avec la ferme intention de monter un groupe, ils répondent en suivant à une petite annonce adroitement scotchée sur la caisse enregistreuse de l’un des nombreux disquaires que compte Brooklyn. Celle-ci mentionne les numéros de Pat Noecker et de Ron Albertson, futurs bassiste et batteur du groupe. C’est ainsi que nait Liars. Comme tout est possible, et très vite, à New-York, Steve Revitte, responsable, entre autres, de l’imparable Hello Nasty des Beastie Boys, accepte de produire They Threw Us All In A Trench And Stuck A Monument On Top qui sort dans un premier temps sur le label indépendant Gern Blandsten (Ted Leo and the Pharmacists), avant de se retrouver réédité début 2002, via Blast First, sur le label anglais Mute records. Subdivision indie-rock de Mute records, Blast First accueille depuis 1985, sous la férule de son fondateur inspiré Paul Smith, la fine fleur de l’underground américain (Butthole Surfers, Labradford, Dinosaur Jr) mais aussi et surtout new-yorkais, de Sonic Youth (Bad Moon Rising, Evol, Sister, Daydream Nation, Ciccone Youth…) à Suicide. Suite à un concert démentiel dans un bouge de New York, Paul Smith ne s’en remet pas. Une entrevue plus tard, pour lui l’affaire est entendue, « Liars a une honnêteté et une motivation que je n’avais pas vues depuis bien longtemps. En fait, je n’avais pas revu ça depuis les premières années de Blast First« . Le disque, enregistré en deux jours, sort et obtient d’emblée un succès auprès de critiques s’empressant d’assimiler le groupe à  l’énième vague de nouveaux talents venus de big apple, Strokes, Interpol et Yeah Yeah Yeahs en tête. Pourtant, loin de chercher à revigorer la formule éculée d’une Old Wave en plein Revival, comme la bande de Julian Casablancas, tout en cheveux et blousons en cuir; s’évertue approximativement à faire, les quatre Liars n’appliquent dans They Threw Us All In A Trench And Stuck A Monument On Top qu’une intime conception d’un rock violent et sombre, savamment trituré d’électroniques, et empruntant tant à  l’Angleterre post-punk, du Pink Flag (1977) de Wire à l’Entertainment (1979) de Gang of Four, qu’à l’Amérique post-hardcore de Fugazi. D’emblée, sur Grown Men Don’t Fall in The River, Just Like That, Angus provoque l’auditeur : « Can you hear us ? » interroge-t-il avec insistance, au moment même où la batterie ouvre sèchement les hostilités. Les morceaux courts réactivent l’instantanéité punk, quand le groove dégagé par les rythmiques ne sied que trop parfaitement aux saillies d’électricité blanche des guitares ciselées. L’ombre de John Lydon (P.I.L) rode, sa Death Disco hantant chacune des plages du disque, quand celle d’ESG s’immisce, elle, directement dans le disque, UFO étant samplé et repris dans le morceau Tumbling Walls Buried Me In The Debris with ESG. Le chant d’Angus Andrew, distordu, égraine un phrasé vindicatif et accrocheur tout au long des sept premières chansons, anguleuses et coupantes, à l’intensité rare et culminant sur Mr Your On Fire Mr et We Live NE of Compton. Angus Andrew se mue alors en véritable Damo Suzuki du vingt-et-unième siècle sur This Dust Makes That Mud, morceau conclusif de près de trente minutes, psalmodiant et vitupérant son chant, proche de la rupture, dans un fatras de larsens et de distorsions, tout en le laissant se faire progressivement happer par une boucle cyclique et obsédante répétant jusqu’à l’étourdissement son propre sample. Le sang krautrock, de Can et de Neu!, coule bel et bien dans les veines du groupe. L’album reste néanmoins considéré comme un véritable manifeste Punk-Dance. Les concerts qui s’en suivent, chaotiques et imprévisibles, ne font que parachever la catégorisation. Un journaliste du NME écrit, suite à un concert donné à Londres en juin 2002 dans le cadre du festival Sonik Mook, « vers la fin du set, on est davantage du côté d’Aphex Twin que de Lee Ranaldo. Les meilleurs singes bruyants de krunk en tricot que vous verrez de tout le siècle. » Il fallait le dire.
L’année 2002 est celle d’un premier contre-pied. Celui-ci se matérialise par deux EP sortis coup sur coup. L’un We No Longer Knew Who We Were, enregistré en tant que démo en 2000, conforte l’ampleur disco-punk du son des Liars, qui, en sept minutes, dépouillées de toute sinuosité expérimentale, assènent trois morceaux acérés et remuants. Les stylos de scribouilleurs rock sont chauffés à blanc, d’autant que les Liars entrent à nouveau en studio. L’autre, Fins To Make Us More Fish-like, en trois titres également, insinue l’expérimentation noise et la déconstruction des rythmiques (Every Day Is A Child With Teeth). Le chant d’Angus, outragé et inquiétant, stipule clairement la suite : les Liars n’emprunteront pas la voie la plus simple, la plus commerciale. Et une fois de plus, il ne mentait pas.
Échaudés par la personnalité et la direction expérimentale que veut emprunter Angus, direction que le split EP Atheists, Reconsider, paru en 2002 en collaboration avec Oneida, confirme un peu plus, Pat Noecker et Ron Albertson quittent le groupe. Ils s’associent à Christian Dautresme pour former No Things. Sans état d’âme, Angus sentence : « Aaron et moi avons toujours été les songwritters, écrivant les rythmiques et les lignes de basse. (…) On n’a plus envie, désormais, que notre travail soit réinterprété par quelqu’un d’autre ». Ambiance. Julian Gross, ami de longue date des deux compères et s’occupant du merchandising du groupe lors des concerts, les rejoint à New York où le trio débute l’enregistrement du second album sous la direction de David Siteck, producteur émérite et membre de TV On The Radio. Ennuyé par l’atmosphère ronflante et clinquante d’un New York bohème, le groupe termine They Were Wrong, So We Drowned dans la propre maison d’Angus, située dans un coin paumé, en plein cÅ“ur de la forêt du New Jersey. « L’une des raisons qui nous a poussés à partir, a été ce qu’est devenu New York. Nous y habitions, et l’idée de scène, cette obligation d’être cool nous a rendus complètement claustrophobes. » Il n’est pas difficile de croire sur parole Angus tant They Were Wrong, So We Drowned, sorti finalement en 2004, dégage une ambiance malsaine et oppressante que la pochette, par son artwork inquiétant, scénarise à merveille (le livret qui accompagne le disque est composé de dessins représentant bouc, chèvres, cadavres…). « Nous faisons de longues balades de nuit dans la forêt [afin] de s’effrayer le plus possible, juste pour essayer de se mettre dans un bon état d’esprit. » Et c’est plutôt réussi : l’évocation de la sorcellerie, du folklore allemand, des procès du XVIème siècle et de la « tortures des innocents, que l’on retrouve noyés, pendus et brûlés » s’entiche d’un fond musical dense et débarrassé de toute volonté mélodique. Du post-punk british, on sent bien dès Broken Witch, morceau d’ouverture glacial, au chant monocorde et à l’écriture automatique insidieuse (I no longer wanna be a man / I want to be a horse / Men have small thoughts / I need a tail / Give me a tail / Tell me a tale…), qu’il n’en reste plus grand chose, quelques lambeaux ici et là (There’s Always Room On The Broom). La piste de danse est fermée, le battant des portes du manoir Liars claquent et terrorisent l’adepte de la première heure. La No Wave new-yorkaise, de Mars à D.N.A, en passant par les premiers efforts de Sonic Youth (notamment Bad Moon Rising ou Evol), résonne dans l’acidité rêche et métallique d’une production corrosive. De l’aveu de Mute Records, le suicide commercial pointe à l’horizon, mais la boîte à Pandore est ouverte. Il est trop tard, et déjà , le bon vent de la critique reflue. À tort, car They Were Wrong, So We Drowned est un concentré possédé de light-métal, le trio déambulant sur les plates-bandes indus des berlinois d’Einstürzende Neubauten. Read the Book That Wrot Itself et We Fenced Other Gardens With The Bones Of Our Own en sont les plus beaux exemples, même si c’est pour la pochette (voir) du single There’s Always Room On The Broom, paru quelques mois avant le disque, que le groupe détourne le logo d’Einstürzende Neubauten, allant jusqu’à demander à Blixa Bargeld lui même d’en assurer les illustrations. La vidéo de There’s Always Room On The Broom est assurée, sous le pseudo de Marshmellow, par Karen O, chanteuse-guitariste des Yeahs Yeahs Yeah’s, avec qui l’esthète Angus fricote depuis quelques temps (en plus de collaborer musicalement sur split EP, The Year Of The Endless Summer, sorti en 2003, uniquement au Japon et en Australie). They Were Wrong, So We Drowned est une véritable expérience sensorielle, où l’angoisse répond d’effroi à l’épouvante, et se termine, telle une mauvaise blague qui dérape, sur l’organique et potache Flow My Tears The Spider Said.
En 2004, alors retourné à Los Angeles, et ayant déjà débuté l’enregistrement du successeur de They Were Wrong, So We Drowned, le groupe décide de partir s’installer à Berlin. « Berlin était parfait pour l’aliénation, la solitude. Le fait d’être perdus à Berlin a pour nous été un sentiment très productif. » Énième changement de cap géographique, énième changement de cap créatif, l’un n’allant pas sans l’autre. Drum’s not Dead, enregistré dans la foulée de leur arrivée à Berlin, et mixé à Londres, dégage un sentiment d’apaisement bien que toujours contre-balancé par une volonté expérimentale intacte, lorgnant instinctivement du côté des soubassements rythmiques d’un Krautrock des plus inspirés. Une sorte de schizophrénie assumée : « l’Allemagne a eu un passé mouvementé et on ressent toujours l’influence de l’Est dans Berlin. On s’est servi de ces thèmes pour construire le côté schizo et dérangeant de nos chansons. L’idée de changement, de perte de repères et de reconstruction nous a vraiment inspiré. » Le disque est prêt à sortir mais Mute préfère temporiser. Deux singles, extraits de Drum’s not Dead, précéderont la parution dudit album, présentant tout deux une sensibilité espiègle jusque là inconnue dans la musique crasse du trio. Dès ses premières notes, It Fit When I Was A Kid, qui parait courant 2005, semble prolonger l’ambiance glauque de They Were Wrong, So We Drowned. La batterie aux cliquetis métalliques roule machinalement quand le chant monocorde d’Angus s’empare de l’espace sonore sur de discrets et volubiles arrangements. Cette impression première se délite progressivement et lorsque le silence se propage à l’exacte moitié du morceau, on pressent le déluge sonore. Il n’en est rien, de fines nappes de clavier magnifient laconiquement la voix de l’australien, laissant le rythme s’effiler et s’exténuer paisiblement dans une brume ouatée et synthétique. Trois vidéos réalisées par chacun des membres, et présentant de grandes différences dans le traitement de l’image et la mise en scène, accompagnent ce single, annonçant là une lubie qui ne quittera plus le groupe. Quelques jours avant la sortie de l’album, The Other Side of Mt. Heart Attack sort, et malgré son titre téméraire, il s’agit en fait d’une balade légère et délicate s’enroulant autour d’un arpège de guitare électro-acoustique. De quoi inoculer un peu plus la confusion et l’impatience sur la teneur de Drum’s Not Dead. Les Liars se sont-ils enfin assagis ? Se préparent-ils, de la lointaine Europe, à mitrailler la bande FM étasunienne de leur illustre talent, laissant de côté leurs penchants morbides ? Certes, il y a un peu de vrai, le disque est moins claustrophobe, plus aéré. Il présente même un concept ludique, plus justificateur que fondateur, construit autour de deux personnages fictifs antinomiques, Drum et Mount Heart Attack (d’où le titre des morceaux), l’un déterminé et autoritaire, l’autre timide et mesuré, censés représenter les deux pôles de la création musicale : « disons que Drum est la force du disque, celle qui décrit son aspect positif, qui va de l’avant sans réfléchir. Et son négatif est Mount Heart Attack, plus réservé et craintif. En fait c’est un échange entre Aaron et moi. On alterne les phases et les rôles. Chacun de nous peut se sentir proche d’un des deux personnages. » Dualisme pouvant prendre corps dans l’antonymie entre racines punk du groupe et visées expérimentales motorik (la base rythmique propre à Neu!), mais qui n’exprime qu’imparfaitement le parti pris musical du disque : les morceaux, conçus comme une suite logique, n’ambitionnent pas la mélodie mais le voyage intérieur, le glissement d’ambiances distordus et faussement calmes (Be Quiet Mt. Heart Attack!, Hold You, Drum) vers une tension palpable mais retenue et dont la rythmique se fait le plus puissant écho (Let’s Not Wrestle Mt. Heart Attack, A Visit From Drum). Le disque est dépouillé d’électronique, quand les saturations gagnent en âpreté ce qu’elle perdent en omnipotence (Drum And The Uncomfortable Can). Le chant d’Angus traverse le disque de part en part sans jamais éructer, épousant de ses circonvolutions vocales l’atmosphère aride de Drum’s Not Dead (excepté The Other Side of Mt. Heart Attack). Le disque est accompagné d’un DVD proposant trois clips pour chacun des morceaux réalisés par Angus, Julian et Marcus Awmbsganss. Cette volonté de création visuelle semble s’inscrire dans le code génétique de Liars, Angus expliquant avoir « rencontré plusieurs personnes dont Aaron et Julian [lui ayant] permis d’envisager Liars comme un vecteur multimedia, les trente-six vidéos n’étant pas là pour faire beau. »
Durant l’année 2006, Angus reste à Berlin tandis qu’Aaron et Julian regagnent Los Angeles. La composition du quatrième disque au titre éponyme se fait donc à distance. « Aaron et moi travaillons chacun de notre côté, lui à Los Angeles et moi à Berlin. Cet éloignement géographique et cette forme d’isolement font que nos compositions ont pris des directions différentes. » Ainsi Liars prend de contre-pied Liars : loin de l’homogénéité de They Were Wrong, So We Drowned et Drum’s Not Dead, celui-ci s’annonce plus accessible et hétérogène. « Sur nos précédents disques, nous avions échafaudé des concepts, transformant l’album en une unité réelle. […] Cette fois-ci, par contre, nous voulions revenir à quelque chose de plus direct, créer une musique sans trop la penser. En un sens, il fallait que les chansons parlent d’elles-mêmes. » Toujours au studio Planet Roc, ancien studio de la radio étatique Est-allemande édifié dans les années cinquante par l’architecte Bauhaus Franz Ehrlich, et qui accueillit, entre autres, Throbbing Gristle, apôtre de la musique industrielle, les trois Liars se retrouvent dès décembre 2006 pour enregistrer en une quinzaine de jours les onze morceaux que compte Liars. Pour ce faire, ils s’entourent de l’australien Jeremy Glover à la production, ami de longue date d’Angus. « Jeremy savait d’où nous venions et il a décomposé minutieusement chaque morceau en studio pour nous aider à trouver le côté viscéral qu’on souhaitait leur donner. On voulait faire un disque qui aurait le même impact sur les gens que lorsque nous avons écouté pour la première fois les Ramones. » Rien de moins. Exit donc le concept album, « véritable filet de sécurité« , l’unité de valeur devient la chanson. L’ascendant musical, lui, est clairement déplacé de la batterie vers la guitare, « plus fun« . Il est commode de voir là une sorte de retour au source et à l’album They Threw Us In A Trench And Stuck A Monument On Top. A quelques différences près cependant. D’une part, le groupe s’affranchit de sa définition wikipédiesque (« outre sa musique atypique, Liars se distingue par les titres longs et absurdes de ses morceaux« ) pour mieux laisser vivre chaque morceau : « d’habitude, nous prenions un malin plaisir à trouver des noms à rallonge en lien avec le concept de l’album. Mais au final, nous nous sommes demandé si ce genre de titres ne sonnait pas comme un mode d’emploi qu’on imposait à l’auditeur. […] Avec « Liars », nous laissons chacun libre de définir notre musique. En ce sens, le titre est parfait. » D’autre part, les influences se font différentes, délaissant les plages post-punk et krautrock pour gagner celles shoegaze (What Would They Know et Pure Unevil dont les saturations emmurées et la voix noyée dans la réverb constituent un clin d’Å“il appuyé aux frères Reid et leur groupe The Jesus and Mary Chain), noise (Leather Prowler nous replonge dans les rades new-yorkais où Thurston Moore triturait ses guitares), ou encore celle d’un bon vieux rock alternatif à papa (Freak Out est une véritable ode à la surf music que les Pixies n’auraient pas renié). Angus précise : « avec cet album nous assumons nos influences et les groupes que l’on aime écouter, qu’il s’agisse de The Cure, Jesus And Mary Chains ou Led Zeppelin. » C’était oublier quelques escapades inhabituelles tantôt loufoques (Houseclouds et ses beats rigolo-bricolo d’un Beck période Odelay), tantôt touchantes (Protection, sibylline ballade à l’atmosphère éthérée et planante à la Floyd). Sailing To Byzantium anticipe elle à merveille le son new rave des Klaxons qui sortiront Myths of the Near Future la même année. Le coup de maître reste Plaster Casts Of Everything sorti en single peu avant le disque : mise en bouche percussive et résolument lynchienne voyant le chant d’Angus personnifier effrontément la catatonie des sens, doublant, voire triplant sa voix. Histoire de ne pas nous faire oublier que s’il s’avère plus mélodique et moins exigeant quant aux formats, Liars reste un album de Liars. Complexe et méchamment parano. Reste que le trio met tout le monde d’accord : on tient bien là l’un des groupes les plus importants de la décennie, la folle tournée mondiale qui suivra ne faisant qu’enfoncer un peu plus le clou.
L’année suivante, Angus retourne s’installer à Los Angeles. L’écriture de Sisterworld est une nouvelle étape dans le processus créatif de Liars et non la moins excitante : « je crois que nous sommes de plus en plus intéressés par les mélodies. C’est notre étape actuelle. » Le rendez-vous est donc pris.
Lire la chronique de Sisterworld.
Liars – Grown Men Don’t Fall in The River, Just Like That
Liars -Â There’s always room on the broom
Liars -Â Plaster Casts Of Everything
Album
2001 – They Threw Us All In A Trench And Stuck A Monument On Top (Blast First/Mute)
2004 – They Were Wrong, So We Drowned (Mute)
2006 – Drum’s Not Dead (Mute)
2007 – Liars (Mute)
2010 – Sisterworld (Mute)
Singles
2002 – Fins To Make Us More Fish-like
2004 – There’s Always Room On The Broom
2004 – We Fenced Other Gardens With The Bones Of Our Own
2005 – It Fit When I Was A Kid
2006 – The Other Side of Mt. Heart Attack
2007 – Plaster Casts Of Everything
2007 – House Clouds
2008 – Freak Out EP
Split EP
2002 – Atheists, Reconsider (with Oneida)
2003 – the Year of the Endless Summer (with the Yeah Yeah Yeah’s)
Écrit par: Thibault
2010 albums discogrpahie EMI histoire Liars Mute US
Hier, sans aucune forme de prétention, nous cherchions à transcrire et à réfléchir notre époque. Curieux et audacieux, défricheur passionné, nous explorions sans oeillères et à travers un contenu éditorial toujours riche
et exigeant l’ensemble des strates qui composaient le monde bouillonnant de la musique indépendante, ses marges souvent nichées dans le creuset du web comme le halo médiatique qui entourait certains. Mais çà c’était avant. Aujourd’hui, on fait ce qu’on peu !
dieu vous le rendra….
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