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Maria Minerva selectorama

today16/03/2011 32

Arrière-plan
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Maria Minerva est une des dernières signatures Not Not Fun. Sa musique couvre un large spectre : une pop de chambre enregistrée sur un deux-pistes concurrence des complaintes sensuelles sur fond d’instrumentations mutantes et d’éruptions freak. Couvée par Amanda Brown de L.A. Vampires et boss de NNF, l’Estonienne d’origine semble avoir signé un bail longue durée avec le label de L.A. qui,après avoir édité une première tape (Tallin at Dawn) sortira cet été son premier LP (Cabaret Cixous).

Maria a choisi une sélection de vidéos, commentées, qui sont autant de points de repère dans la construction de sa culture musicale.

Vidéos

Le premier morceau que j’ai choisi se situe à la frontière entre la beauté sublime et le mauvais goût. Un morceau de Stellar Supreme de Cosmic Baby, sorti en 1992. Je suis fan d’Erik Davis et d’une certaine manière c’est grâce à lui si je me suis intéressée à ce genre de trucs – Davis a pas mal écrit sur la transe de Goa à la fin des 80’s et je trouvais ça fascinant : rituels chamaniques sur la piste, musique électronique progressive, mentalité axée sur les drogues et le new age en harmonie parfaite avec un environnement paradisiaque – je rêve de ce genre de choses. Et puis la disparition et la commercialisation totale de cette culture. La beauté de cette tendance résonne encore dans les premiers élans de l’eurodance/trance avec lesquels je suis plus familière. Cosmic Baby appartient à la même période et je trouve tout simplement ce morceau magnifique, si mystérieux dans sa banalité.

The first track I chose is clearly on the border of absolute sublime beauty and bad taste. A track from Cosmic Baby’s Stellar Supreme, released in 1992. I am a fan of Erik Davis and in a way it is his fault I got interested in this kind of stuff – Davis has written quite a bit about Goa trance in the late 80s and I find it all very fascinating: shamanic rituals on the dancefloor, progressive electronic music, drugs and new age mentality coming together in perfect harmony in a paradise-like environment – I dream about this kind of things. And then the demise and absolute commercialization of this culture. The beauty of it is still echoed in early eurodance/trance that I am more familiar with. Cosmic Baby belongs to the same era and I just find this track to be absolutely beautiful, so mysterious in its banal way.

Ce morceau-ci m’a fait découvrir la house music à l’âge de 14 ans. Je me rappelle en avoir été complètement obsédée. J’ai ressenti de réels changements dans mon corps et je ne parle pas ici de puberté ! Gabriel m’a donné une idée de ce que le groove pouvait provoquer en vous, et oh, c’était bon… Bien sûr, maintenant je trouve ça un peu risible mais la nostalgie que ce morceau me procure dépasse toute critique.

Now this track got me into house music when I was 14 years old. I remember being completely obsessed. Made me go through changes in my body and I am not talking about puberty! Gabriel gave me an idea what a groove could do to you, and oh, it felt good… Of course now I find it a bit cheesy but the nostalgia I feel when I hear this song surpasses all kinds of criticism.

OK, le morceau suivant est peut-être un peu décalé, c’est Magister Perotinus. J’ai vu un concert académique « sérieux » la semaine dernière et la chorale y avait interprété un de ses morceaux. J’étais complètement soufflée. Comme ma musique est basée essentiellement sur les voix, j’ai sans aucun doute aussi beaucoup à apprendre des anciens chants choraux.

OK, the next one is maybe a bit off-beat but here we have it: Magister Perotinus. I went to a « serious », academic music concert last week and a choir sang one of his pieces. I was completely blown away. My own music is pretty much centered around vocals so there’s no doubt that I can learn something from early choral music, too.

C’est de la cheese-pop estonienne de mon enfance dans les 90’s. Je m’en souviens très bien. Le début du capitalisme, essayer tant bien que mal de mettre tout en place mais le résultat final ressemblait à ça, des guitares à la Chris Isaak empreintes de tristes synthés trashcore. Bien sûr, maintenant c’est complètement hypnagogique et je l’aime encore bien plus qu’à l’époque. Je suis un produit de mon enfance, je n’essaierai même pas de le nier.

This is Estonian cheese-pop from the 90s, from my childhood. I remember it very well. Early capitalism, trying so hard to get everything right but the end result was this, chris-isaaky-strings imbued sad synth trashcore. Of course nowadays it is totally hypnagogic and I love it way more than I did back then. I am a product of my childhood, I won’t even try to deny that.

Il y a tant à dire sur Drexciya mais je pense que mon professeur Kodwo Eshun le ferait bien mieux que moi. En tout cas, Drexciya vient d’une autre planète.

So much to say about Drexciya but I think my professor Kodwo Eshun would be better at it. Anyway – Drexciya is not from this planet.

Discographie

Tallin at Dawn K7 disponible sur Not Not Fun
Noble Savage 12″ disponible sur 100% Silk

Écrit par: Nicolas

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