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Énième collaboration entre les pontes de l’électronique allemande Wolfgang Voigt et Jörg Burger, Mohn ne surprendra personne, mais ce n’est pas vraiment sa raison d’être. De tous leurs projets en commun c’est Las Vegas (en tant que Burger/Ink), daté de 1998, que l’histoire retient : de la minimal house design, amère et monotone, bien de là -bas. Aujourd’hui, on ne joue plus avec les mêmes couleurs : Wolfgang et Jörg sont allés au bout du minimalisme, ont raclé toutes les parois de la techno et font de l’ambient comme ils respirent. Ils ont atteint ce niveau d’expérience et cette souplesse qui leur permet de produire de l’électronique d’avant-garde avec un génie spontané, détendu – ceux qui connaissent les récents travaux de Voigt (les Kafkatrax en tête) peuvent en témoigner.
Mohn est le fruit de tout ça, du moins sur le versant soundscaping et ambient. Au premier abord, on ne peut s’empêcher de penser : « encore un album d’ambient à la papa« , et de trouver l’affaire un peu impersonnelle. En y revenant, l’immersion opère, la cinématographie s’installe. Les paysages sont certes familiers : visite Blade Runner-ienne (Saturn), séquence monochrome (Das Feld), douches en plein air (le très beau morceau éponyme), ainsi que quelques divagations un peu pompières, inhérentes à l’exercice (Ambientót, Seqtor 88). On notera néanmoins quelques petites incursions dans des territoires plus sombres qu’à l’accoutumée : Einrauschen ouvre l’album sur un drone et nous fait partir de très bas, Schwazer Schwan traîne une pompe assez morbide. En somme, Mohn tient sur une frontière entre le fonctionnel, l’alien et le sublime – la recette parfaite pour un très bon album du genre.
Mohn – Mohn (Kompakt, 2012)
1. Einrauschen
2. Schwarzer Schwan
3. Ambientót
4. Saturn
5. Seqtor 88
6. Das Feld
7. Ebertplatz 2020
8. Mohn
9. Wiegenlied
Écrit par: Thomas Corlin
Hier, sans aucune forme de prétention, nous cherchions à transcrire et à réfléchir notre époque. Curieux et audacieux, défricheur passionné, nous explorions sans oeillères et à travers un contenu éditorial toujours riche
et exigeant l’ensemble des strates qui composaient le monde bouillonnant de la musique indépendante, ses marges souvent nichées dans le creuset du web comme le halo médiatique qui entourait certains. Mais çà c’était avant. Aujourd’hui, on fait ce qu’on peu !
dieu vous le rendra….
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