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Musique pour Statues-Menhirs, le 20 novembre à Rodez

today17/11/2010 127

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viewerMusique pour Statues-Menhirs, le 20 novembre, Musée Fenaille, Rodez

Quoi de mieux que de laisser parler celui qui est au centre d’un si beau et en même temps si étrange projet que celui de mêler instantanéité et fragilité de la performance musicale  à l’imposante solidité et l’étourdissante ancestralité de ces objets de pierre qu’abrite le musée Fenaille de Rodez.  Cyril Caucat, patron de label Arbouse Recordings, nous en apprend un peu plus sur ce dialogue improbable qu’il organise  cette année entre l’extrême raffinement des sonorités électriques de Nathan Bell, la poésie musicale concrète de VS_price et ces fascinantes représentations humaines.

Peux-tu nous présenter la genèse de l’évènement que tu organises « Musique pour Statues-Menhirs  » en cette fin du mois de novembre ?

Musique pour Statues-Menhirs est le quatrième volet d’une série initiée en 2009. Au tout départ, fasciné par la fameuse collection de statues-menhirs du musée Fenaille (Rodez), j’ai eu l’idée de convier des artistes à travailler sur ce qu’elles pouvaient leur suggérer, leur évoquer. La plupart des artistes invités d’ailleurs, n’en avaient jamais entendu parler… Il a fallu donc leur préparer un dossier presse pour que cela puisse les inspirer. Entre temps je suis allé voir le musée, avec qui j’avais déjà fait des évènements musicaux. Je leur ai parlé de mon projet. Aurélien, le directeur a aussitôt été emballé par le projet. J’ai conçu le tracklisting et sélectionné les artistes. Et en avril 2009 sortait le double album Musique pour Statues-Menhirs (arbou026) avec entre autre Mira Calix, Nathan bell, David Daniell, Sylvain Chauveau, Serafina Steer, Fennesz…
Par la même occasion, pour la sortie du disque, nous avions imaginé un évènement du même nom, au sein du musée, dans la salle des statues-menhirs. C’est ainsi qu’en guise d’inauguration de la sortie nous avons invité Fennesz, Mira Calix, David Daniell et Mapstation à se produire. Ce fût un grand moment de création et d’émotion. Voir ces artistes au milieu des statues-menhirs, qui pour le coup avaient revêtu un habit de lumière singulier. Ce fût un moment priviligié pour découvrir ou redécouvrir ces oeuvres, dans une ambiance sonore inattendue. Fort du succès enregistré, nous avons eu la volonté de continuer. Ainsi il y a eu « Musique pour Statues 2 » avec cette fois-ci Benoit Pioulard et Jasper TX, puis une troisième édition avec Serafina Steer et Orla Wren. Et enfin celle qui s’annonce avec Nathan Bell et VS_price ce samedi.

C’est, il me semble, le second évènement du genre ? Qu’as-tu retenu du premier et des performances des artistes qui s’y sont produits ?

C’est en fait la quatrième édition. A chaque fois c’est un moment unique. Les artistes qui s’y produisent présentent le morceau qu’ils ont réalisé sur le disque, et ensuite des morceaux de leur choix. L’ambiance y est, je crois, propice à l’enchantement, au rêve. Une manière aussi d’appréhender ces oeuvres primitives, avec un autre regard que celui qui est habituellement proné, un regard purement archéologique. Là, il s’agit juste de revenir aux sources de ces oeuvres, à leurs pouvoirs suggestifs, à leur primitivité.

Pourquoi la pierre et quel est le  rapport que ce thème entretien selon toi avec  la chose musicale ?

Comme je te le disais plus haut, il s’agit plus que de pierres. Il s’agit des premières représentations humaines connues à ce jour. Leur esthétique est fascinante, leur fonctionnalité totalement méconnue. Elles sont totalement mystérieuses. Beaucoup de choses ont été supposées, mais rien ne garantit telle ou telle théorie. Elles exercent donc un pouvoir imaginatif immense. Et elles interpellent toujours, quelles que soient les personnes. Nous ne pouvons rester insensibles. Elles rebutent ou au contraire emmerveillent. La musique, vecteur d’images, rajoute à tout ça.
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Par là-même, qu’apporte un tel lieu à fois  atypique et néanmoins  institutionnel voire solennel à la performance musicale ?

C’est vrai que ça reste atypique. C’est ce qui donne toute l’originalité à ce projet. C’est une manière, aussi, et je crois que le musée l’a compris, de permettre à des gens d’aller à la rencontre de ces statues-menhirs, d’une manière moins conventionnelle qu’une visite de musée normale. C’est aussi une façon de faire vivre ces statues-menhirs encore et toujours, de les inscrire dans la création contemporaine, et de rappeler aux spectateurs attentifs toute leur modernité. Ces évènements sont gratuits, ou peu coûteux, ce qui permet à tous de venir. Pourtant il est vrai que pour bien des gens cela reste un projet élitiste. C’est sans doute le côté académique du musée qui lui confère ça, les représentations. Aller dans un musée, ce n’est jamais facile pour tout le monde. Pourtant ce projet participe à ça, j’en suis convaincu. les musiques entendues sont totalement accessibles à n’importe qui et du coup l’auditeur ne peut que se laisser aller à ce qu’il ressent, en voyant ses confrontations entre les statues, le son, l’image (parfois), et la lumière. Par ailleurs, c’est sans doute un projet qui participe à la connaissance des statues-menhirs à  travers le monde, dans un milieu pas forcément de spécialistes.

La sortie d’une compilation, comme tu l’as dit,  a précédé le premier évènement dans lequel on retrouve entre autre Fennesz, Serafina Steer, Benoit Pioulard, Astrïd, Zelionople, Sylvain Chauveau, Jefre Cantu ledesma, Schneider TM… Quel est le point commun  entre tous ces artistes venus d’horizons et de styles différents ? Une suite est-elle envisagée ?

Pour parler du lien entre tous les artistes, c’est celui de s’être laissé aller à l’imaginaire, d’avoir accepté de jouer le jeu, de s’être intéressé à ces statues-menhirs et à leurs mystères. Car à l’écoute du disque, même s’il a un caractère un peu « expérimental », les univers sonores sont très différents et très diversifiés. C’est un disque qui invite au voyage, ni plus ni moins. Et qui donne, je l’espère, envie d’en savoir plus sur ces oeuvres énigmatiques. Quant aux évènements, nous en sommes au quatrième avec celui de samedi. Je ne sais pas où nous irons, jusqu’où. Il y a d’autres idées qui germent, on verra…

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Écrit par: Benoit

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