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On y est : La Route Du Rock #25 – Jour 2
Petite descente de Suze en ce second jour de festival, après une première soirée dantesque durant laquelle Sun Kil Moon et surtout The Notwist auront bien savonné la planche à leurs colistiers: difficile en effet de passer sans encombre l’étape du contrôle qualité quand la barre a été placée si haut dès le concert inaugural. À ce petit jeu, rares auront été hier soir les groupes à réellement nous taper dans l’Å“il. Une promesse aura au moins été tenue pendant cette première soirée au vénérable Fort de Saint-Père: malgré une météo bien dégueulasse pendant une bonne partie de la journée, on ne patauge pas cette année dans une fosse à purin, et ça suffit à mettre de bonne humeur à peu près tout le monde. Life’s a -dry- pitch. Wand, en ouverture, aura su en profiter et convaincre le public déjà présent avec, à vrai dire, pas grand chose: « Tu l’as vue ma grosse pédale fuzz? ». Des titres plats, servis tièdes, et en dessert une reprise de The End des Doors à chialer, au choix, de rire ou d’ennui. Comme quoi, certains protégés de l’omniprésent Ty Segall méritent juste de tomber du nid, droit sous les roues d’un 30 tonnes.
Le Thurston Moore Band, sans surprise, remontera le niveau d’un claquement de fût, même si l’on regrettera l’absence de Steve Shelley. L’ami Thurston n’en finit plus de rajeunir depuis la fin de Sonic Youth, et ça s’entend: ça joue vite, ça joue fort, ça joue juste, voire un peu trop juste. On a déjà connu Moore plus audacieux dans la dissonance, mais peu importe. Le groupe, visiblement content d’être là , a de l’énergie à revendre et vrille les tympans bien comme il faut, faisant tout le nécessaire pour placer définitivement la soirée sur de bons rails. Et c’est au tour de Ty Segall, justement, d’assurer la suite avec ses acolytes de Fuzz. Cette fois à la batterie, le californien, maquillé comme la Ford Falcone de Gene Simmons, aura envoyé du bois sans se poser de question: un shoot sonique et sonore sec comme un coup de trique, débarrassé de tout maniérisme superflu et à la sauvagerie communicative. De quoi déclencher quelques batailles d’apéricubes dans la fosse, et énergiser encore un peu plus un public en mal de sensations fortes. Malheureusement, le soufflé retombera durant la prestation d’Algiers, qui eux, question maniérisme, se posent là . Avec leurs protest songs bourgeoises, mélangeant post-punk et gospel sans le moindre sens de la sobriété – s’agissant même de la gestuelle de Franklin James Fisher – on s’ennuie ferme et on sourit poliment devant cette tentative lolcat de concert pop et politique, qui sonne bien creuse.
Fort heureusement, Timber Timbre effacera rapidement ce mauvais moment, avec une prestation de haute volée. Le décor est planté en moins de deux, et l’ambiance est du style velours et merisiers. Tout en tension rentrée et sophistication bienvenue, Timber Timbre aura délivré un set crépusculaire à la puissance évocatrice étonnante. Se permettant même de jouer sans complexe dans la cour des Tindersticks – arrangements somptueux, claviers brûlants – les Timber Timbre auront tenu leur rang sans la moindre difficulté apparente, et réchauffé les cÅ“urs fragiles. Après cela, tout ira très vite: que dire de Girl Band? Pas grand chose, si ce n’est que les nouveaux petits irlandais de chez Rough Trade auront fait beaucoup de bruit, avec les guitares, avec le chant, avec les fûts. Ça amuse les gamins en manque de consultation ORL, ça laisse le temps aux autres d’aller se taper une bonne frite. Et puis vint Ratatat, visiblement très attendu par la foule, et bien décidé à faire le show. A grands renforts de lasers et projections vidéos animalières, les mecs feront le job, s’agitant aux quatre coins de la scène et enchainant leurs vignettes électro pop instrumentales, arrosées de guitare tranchante. Bon, avouons-le d’emblée, c’est pas notre came, et l’intérêt semblait davantage résider dans la scénographie que dans la musique, bien trop scolaire. Suite à ce constat bien froid et devant la perspective d’un samedi bien chargé et prometteur, on s’arrêtera donc là , pliant les gaules avant l’arrivée de Rone. Une première soirée au Fort finalement mi figue, mi raisin, donc, mais qui aura tout de même donné lieu à de beaux moments. Vivement demain.
Écrit par: S.L.H.
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Hier, sans aucune forme de prétention, nous cherchions à transcrire et à réfléchir notre époque. Curieux et audacieux, défricheur passionné, nous explorions sans oeillères et à travers un contenu éditorial toujours riche
et exigeant l’ensemble des strates qui composaient le monde bouillonnant de la musique indépendante, ses marges souvent nichées dans le creuset du web comme le halo médiatique qui entourait certains. Mais çà c’était avant. Aujourd’hui, on fait ce qu’on peu !
dieu vous le rendra….
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