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On y était : Festival ERA

today07/11/2015 220

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On y était : 4/25 juillet 2015, MASÍA CAN GASCONS

Il y a quelques semaines la team Hartzine débarquait au fin fond de la campagne catalane afin de découvrir le Festival ERA, soit le Festival Rural de Musica Alternativa i Electronica. A quelques kilomètres de Girona, ce petit festival propose un évènement à taille humaine, privilégiant la qualité à la quantité en mêlant têtes d’affiches internationales (Gold Panda, The Antlers) et groupes issus de la scène locale (Delorean, Jupiter Lion, El Ultimo Vecino).

Pour cette troisième édition, le festival se partageait sur deux jours, avec une pool party électronique ambiancée notamment par Ricardo Tobar, Marc Piñol, Undo et le le festival « boutique » avec concerts, lives électroniques et djsets.

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Arrivé sur les lieux à 14h pour la pool party, Abu Sou du crew Discos Paradiso (disquaire emblématique de Barcelone) déroule un set balearico disco impeccable, parfait pour découvrir le lieu et chiller. Imaginez une maison de maître avec piscine perdue au milieu des champs, quelques tireuses à bière, un photomaton, un terrain de volley, quelques petits stands de créateurs et fringues vintage et au fond un berger et ses brebis. Cadre idyllique, l’ambiance est décontractée, les festivaliers se posent tranquillement dans l’herbe, on prend le soleil tout en sirotant une petite Moritz. La jauge limitée à 500 personnes, permet de jouir pleinement du lieu, « on est bien Tintin » comme dirait l’autre. Côté musique, la transition devient un peu plus putassière avec deux jeunes DJ, Optmst et Vallès (venant respectivement de Barcelone et Ibiza) qui balancent de la house un peu bitch – pour le coup ça colle moyennement à nos oreilles, on en profite donc pour se caler quelques shots de Jägermeister offerts gracieusement par des promoteurs vêtus de combis latex noir et orange, ça fait un peu mal aux yeux et à la tête. On rentre ensuite sérieusement dans le vif du sujet avec Marc Piñol. Habitué aux sets impeccables, celui ci ne fera pas exception à la règle. Le catalan, journaliste et DJ depuis la fin des 90’s, cajole nos oreilles avec son set electro/disco sexy à souhait un peu darkos sur les bords. Les gens commencent à être un peu imbibés, ça se trémousse et ça se roule des pelles dans la piscine. Le live de l’ami Ricardo Tobar ne sera finalement qu’un DJ set pour cause de souci technique, on est un peu déçus de ne pas découvrir le nouveau set qu’il a confectionné pour la sortie de son dernier LP Collection mais son DJ set à la techno psyché/chamanique oscillant entre sonorités aériennes et rugueuses est implacable. La foule danse et les gens font bien plus que s’embrasser dans la piscine. Le festival se clôture avec Undo, dont on a gardé un mauvais souvenir depuis l’an dernier et son set au festival MiRA où il avait choisi de nous faire saigner les oreilles avec sa techno d’autoroute. Cette fois-ci ce ne sera pas le cas, belle transition avec Ricardo, son set équilibré et nuancé tout en étant rentre-dedans quand il le faut sera parfait pour terminer cette pool party.

Il est deux heures du matin, c’est fini. Les festivaliers retournent à la ville grâce aux navettes de bus mises à leur disposition. Tout le monde est heureux, ça chante, ça danse et la fête continue pendant l’heure de trajet qui ramène tout ce petit monde Plaza de España à Barcelona.

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Deuxième volet de la saga ERA, le festival « boutique » se déroule une dizaine de jours plus tard. Cette deuxième journée est plus orientée musique indé avec des lives rock, des lives électroniques et des DJ sets. Cette fois-ci le festival se déroulera sur la totalité du domaine de Can Gascons, deux scènes sont montées pour l’occasion, le coin buvettes/sandwich est beaucoup large et la jauge est étendue à 2000 personnes. On part donc sur les coups de 16h avec la superbe navette de bus, notre chauffeur a la pêche il double les camions sur l’autoroute d’une main tout en mangeant des cacahuètes, on est rassuré.  A peine arrivé, quelques minutes plus tard commence le premier concert, El Ultimo Vecino, groupe synth-pop de Barcelone emmené par Gerard Alegre Dòria. Début timide, pas évident d’ouvrir un festival à 18h, mais le groupe se met à l’aise au fur et à mesure et la foule commence à danser sur cette synth-pop aux guitares cristallines. On part ensuite découvrir le « coin VIP » situé au bord de la piscine, la tireuse à bière en libre service nous fait de l’Å“il. On décide de se caler là un petit moment, et on retrouve Marc et Carles de l’orga, dans le speed mais toujours dispos et souriants.

Quelques bières plus tard, El Ultimo Vecino nous rejoint et on décide de taper la discussion (cf. plus bas), assez dur envers eux-mêmes, tendance à l’auto-flagellation, on essaie de les rassurer sur la qualité du concert qu’ils nous ont donné une heure plus tôt. Pas facile de laisser notre amie la tireuse à bière, mais on décide d’aller faire un petit tour sur la seconde scène, Lili’s House et son combo pop/folk/ukulélé plein de clichés aura raison de nous, on reste cinq minutes pas plus et on repart se lover près de notre tireuse à bière préférée. On y croise Ekhi de Delorean, disparu des radars depuis un petit moment, ils ont sorti deux titres quelques jours plutôt, dont Crystal – titre au mood Hot Chipien. Bien sympatoche, les basques installés à Barcelona, sont ravis de reprendre la route des concerts et des festivals mais nous livrent quand même leur difficulté à finaliser leur album studio (conversation dans son intégralité plus bas). Nous laissons les basques et la tireuse à bières pour aller voir ce qui se passe sur la petite scène. Bel Bee Bee y joue une pop chaude et mélodieuse. Le duo guitare-synthé nous scotche par sa présence, et il n’y a pas que nous, le public est captivé. Très belle surprise que ce concert de Bel Bee Bee ! On retrouve ensuite les américains de The Antlers, live sans surprise mais impeccable – très pro, ça manque un peu de spontanéité mais on ne leur en veut pas.

On enchaîne ensuite avec Delorean, live puissant – c’est simple t’as pas le temps de prendre une montée – c’est un climax de 50 minutes. Grosse claque dès le début du show – énergie et intensité, le public est fou et saute partout – on ressortira de ce concert totalement rincé. On en profite donc pour retrouver notre tireuse à bière et on tente d’essayer de se nourrir. Manque de bol la majorité du public a décidé au même moment de se sustenter. Queue interminable pour choper des sandwiches, notre patience légendaire nous fait jeter l’éponge très vite et on décide de se nourrir de houblon.  Pleine lune au dessus de la scène où se produit Jupiter Lion, trio de Valence signé sur le label barcelonais BCore disc. Rock tendance kraut, aux rythmes hypnotiques, on est bien captivés ça nous fait presque oublier le vent un peu frisquet qui vient de se lever. Petite pause au coin VIP pour essayer de se réchauffer et prendre des forces. La pause se transformera pour moi en un vrai KO et gros dodo sur un des canapés au chaud… Je manque donc les lives de Gold Panda et Sau Poler. Beaucoup de regrets d’avoir loupé le concert de Sau Poler, dont le dernier maxi Paradoxes of Progress sorti l’année dernière avait éveillé ma curiosité. On essaiera de se rattraper dans les mois qui viennent, pour capter le catalan dans une interview.

Mon acolyte « chaton-patou » vient me réveiller quelques heures plus tard pour capter la navette de retour vers Barcelona. Malgré le gros coup de mou de fin de festival, on garde de très bons souvenirs. Tout comme son penchant basque Baleapop, le festival Era va devenir un rendez-vous régulier pour la team Hartzine.

Interviews

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Voici quelques conversations de El Ultimo Vecino, Delorean et Bel Bee Bee captées lors de nos pauses tireuses à bières au coin VIP. Nous en voulez-pas, « c’est un peu décousu mais moi je vous retranscris ça pèle-mêle » – la faute au houblon.

El Ultimo Vecino

« J’ai commencé à la maison à écrire des chansons. J’avais fait d’autres disques plus éclectiques ou bizarres – pas facile à écouter. Pas vraiment expérimental mais pas non plus vraiment facile d’accès. J’ai alors décidé de faire un disque avec un son qui se rapprochait plus de ce que j’écoutais quand j’étais plus jeune. C’est comme ça que El Ultimo Vecino a commencé. J’ai donc écrit et composé plusieurs chansons, et avant de faire le master, j’ai parlé à des amis – qui sont maintenant mon groupe – en leur demandant d’écouter ces compos et de répéter ensemble. Ce que nous avons fait jusqu’à la sortie du disque. Ce qui me plaît c’est que nous ne sommes pas un groupe typique. Personne n’a de fonction fixe. Je crée quelques chansons mais lors de nos répétitions, il y a beaucoup de créativité et de liberté pour emmener les chansons à leurs versions live.

Mes influences, je suppose coïncident avec beaucoup de groupes que j’écoutais quand j’étais plus jeune, des groupes de pop électroniques comme Joy Division, New Order, The Smiths. J’aime aussi beaucoup Phil Collins, The Police… Des groupes d’ici, il y en a un qui est très important pour moi qui est El Ultimo de la Fila. C’était un groupe très très connu en Espagne, c’était au même moment que les Smiths. A cette époque, dans le rock il y avait beaucoup d’arpèges et de sons cristallins. Ça m’a beaucoup marqué, cette façon de jouer de la guitare. En réalité toute la musique qu’écoutait mes parents à la maison est la musique qui m’a influencé. Principalement c’étaient des groupes britanniques, pas mainstream mais pas non plus au cÅ“ur de l’underground. Des fois des gens de Barcelone, qui s’y connaissent beaucoup plus que moi dans les groupes undergrounds espagnols des 80’s, me demandent si je me suis inspiré de tels ou tels groupes – mais la plupart de temps je ne connais pas les références qui me citent. Je connais plus les groupes anglais des 80’s que la scène espagnole de cette même époque.

Mon processus créatif est très simple. Premièrement je me déprime beaucoup, je pense que je ne peux rien faire, rien composer. Ensuite passe un peu de temps et peu à peu je compose à nouveau. Bon en réalité, je suis en train de décrire mon cas en ce moment parce que je suis dans un crise créative très importante car nous devons sortir un disque à la fin de l’année. Nous avons sorti un disque il y a une paire d’années, d’abord un LP puis quelques mois plus tard, le maxi Tu Casa Nueva qui a beaucoup plu et j’aimerais bien continuer dans cette même lignée. Mais c’est très difficile, je ne sais pas pourquoi, en ce moment même je ne peux pas vraiment décrire mon processus créatif, car je ne le connais plus moi-même.

Ce maxi est sorti avec Canada Editorial et Club Social (un label de Madrid). Ils ont co-édité. Cette rencontre s’est faite car nous avons sorti notre premier disque sur un autre label mais le traitement qu’ils en ont fait ne nous a pas plu et donc je suis allé toquer à la porte de Canada et ils nous ont ouvert leur porte immédiatement. Tu sais c’est comme quand tu appelles quelqu’un au téléphone, et que la personne décroche dans l’instant et que tu demandes « pourquoi tu décroches si rapidement ? » et que la personne te dit « j’étais sur le point de t’appeler » – c’est exactement comme ça que ça s’est passé avec Canada, c’était génial. Nous avons aussi contacté Club Social car ils sont basés à Madrid, qu’ils sont beaucoup actifs et qu’ils ont plein de contact avec la côte-ouest des US.

Nous nous entendons très bien avec Clubz, qui est un groupe mexicain. Nous sommes allés là-bas et avons joué avec eux, nous avons fait un remix qu’a édité Canada. Nous ne faisons pas la même musique mais nous pouvons jouer ensemble parfaitement. Nous nous entendons super bien. De Barcelone, Mujeres, est un groupe que j’aime bien au niveau stylistique. »

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Delorean

« Je crois que la meilleure façon d’expliquer notre musique est que chaque disque se définit comme un projet différent. Pour Subiza nous voulions un album très animé, très mélodique, très pop. Pour Apar, nous voulions quelque chose de plus classique avec un peu d’influence pop-rock des 80’s avec plus de guitares. Aujourd’hui nous sommes dans un processus de faire que l’album sonne beaucoup plus électronique. Mais une musique électronique un peu différente, plus inspirée par des musiques aériennes. Je crois que Crystal et Bena sont les deux chansons qui font le pont entre Apar et ce qui va être notre prochain disque. Je ne pense pas que ces deux nouvelles chansons seront incluses dans le prochain album, elles sont véritablement un lien qui unit ce que nous faisions avant et notre musique vers laquelle nous tendons. Ce sont des chanson lentes, le rythme est lent, ce qui n’était pas le cas avec Subiza par exemple. C’est aussi moins rock, le son est beaucoup plus contenu. Crystal a comme une ambiance un peu plus obscure et plus chic.

Le prochain disque n’est pas encore fini mais nous travaillons beaucoup et je crois que nous avons fait une bonne moitié du boulot. Ceci dit il y a des jours où nous pensons que la moitié du disque est faite, et il y a d’autres jours où nous pensons que non… Nous soulevons beaucoup d’idées, chacun présente des choses sur lesquels chacun a travaillé et à l’heure actuelle nous essayons de définir plus précisément le projet. Nous avons sélectionné les idées les plus solides et nous essayons de finaliser peu à peu le son brut du projet qui est déjà quand même pas mal défini, nous affinons de plus en plus notre sonorité. Nous aimerions terminer avant la fin de l’année pour le sortir l’année prochaine. Je ne sais pas si nous le sortirons chez True Panther puisque notre contrat s’est terminé – en ce moment nous sommes libres. Avec Apar se sont achevés tout les contrats et compromis que nous avions avec les labels et éditeurs et nous préférons maintenant nous concentrer essentiellement sur la musique. Quand nous aurons notre disque terminé et que nous saurons ce que nous avons fait, nous essaierons de trouver un label qui convienne au disque.

Nous composons tous avec notre ordinateur. Nous avons chacun un mini-studio à la maison et nous avons aussi notre propre studio en commun. Ce que nous faisons, c’est que nous composons chacun de notre côté et ensuite nous partageons nos idées. Nous voyons ensuite ce qui nous plaît le plus et ce qui semble le plus adéquat avec l’orientation que nous souhaitons faire prendre au disque. Par exemple, une chanson que j’ai commencé à composer peut être complétée par Guille ou Igor et vice versa. Nous avons découvert le monde du cloud. Avec Dropbox, on télécharge les projets et on y a accès à n’importe quel moment. Nous travaillons et partageons tout le temps même si nous ne sommes pas réunis dans un même lieu. Je suis par exemple à la maison en train de composer et je vois un message Dropbox me disant que tel fichier a été ajouté, etc. C’est comme être plus unis, tout est beaucoup plus rapide. Avant nous travaillions tous sur le même ordinateur et sur le même projet donc par exemple Guille travaille sur un son à l’ordinateur, puis il me vient une idée et je ne pouvais pas accéder à l’ordinateur donc je ne pouvais pas travailler… Notre façon de travailler est différente aujourd’hui. Nous ne sommes pas ensemble mais nous écoutons tout ce que nous faisons au moment même ou nous le faisons.

Le seul problème c’est que nous avons chacun du mal des fois à nous arrêter sur une idée ou un son en particulier. Tu peux être avec une idée, tu la tournes dans tous les sens, avec le temps tu la modifies encore plus parce qu’il te vient de nouvelles idées et toi-même tu épuises cette idée qu’elle soit bonne ou mauvaise ou alors au contraire tu arrives à maitriser ton idée. Être musicien, c’est essayer de faire coïncider tes idées avec la vie réelle, le temps qui passe, ton souhait de vouloir sortir un disque à un moment précis et finaliser chaque idée que tu peux avoir. Jusqu’alors tous les changements sont valides. Il y a un moment où tu dois mettre fin à toute cette recherche et expérimentation et il y a des fois ou tu ne sais pas si l’idée t’a étourdi ou si l’idée est finalisé. C’est sûr qu’il existe un risque de trop changer et d’aller trop loin dans l’expérimentation des choses. C’est ce qui s’est passé ces deux dernières années. Je ne sais pas si ça nous aide ou non mais le fait de travailler ensemble permet aux autres d’y voir plus clair sur tes propres idées dans lesquelles tu t’es perdu.

Nous n’avons pas de producteurs, nous sommes seuls, c’est plus difficile de prendre des décisions c’est sûr – nous faisons quand même des essais avec un producteur pour voir… C’est sûr que notre processus créatif est très lent, et nous ne sommes pas des plus rapides, disons. Nous avons besoin de laisser les choses se reposer, nous avons besoin de temps, nous ne sommes pas des gens qui savons instantanément si les sons et la composition sont parfaits. Nous enregistrons en un jour, nous avons besoin ensuite d’écouter plusieurs fois et nous avons besoin d’avoir tous le même feeling avec la chanson. Nous ne voulons pas avoir d’avis contradictoires mais nous voulons que chacune de nos idées aillent vers la même direction et le même sens.

Je crois qu’avec Delorean, les albums vont en changeant parce que nous même trouvons des nouveaux processus créatifs différents pour composer et faire des chansons. Quand nous avons commencé le groupe, nous faisions des jam sessions ensemble et nous avons appris à nous servir de différents systèmes, instruments. Depuis 2008, nos albums avaient une idée de production, un son fort et bien défini tout au long de l’album. Maintenant nous sommes plus ouverts à ce que les chansons d’un même disque soit différentes entre-elles. Nous avons bien entendu une idée claire du concept du disque : musique électronique qui se danse plus ou moins mais tout ce sera plus nuancé tout au long du disque.

Nous travaillons beaucoup avec Ableton live et Igor compose beaucoup avec un ancien synthé Nord Lead. Nous avons beaucoup de synthés des 70’s, des Moog, Roland, Juno 106. Le Nord Lead 2X, nous l’utilisions avant pour les lives et nous le redécouvrons en ce moment dans notre travail de studio. Nous avons trouvé des nouveaux sons que nous utilisons. Nous sommes vraiment de ces gens qui, s’ils trouvent une machine qui donne un bon feeling, passent leur temps dessus, à chercher de nouveaux sons qui donnent des idées pour ensuite construire des chansons. Nous sommes tous plus ou moins « nerds« , nous achetons de boîtes à rythmes 707, 727, 606 et certains passent même des fois leurs journée sur les sites de synthés, ou se créent leurs propres synthés modulaires. Au final, une chanson se divise entre la composition et la production, c’est une moyenne de ces deux choses. Uniquement avec de la production tu n’as pas une bonne chanson, et uniquement avec de la composition tu n’auras rien de bon non plus. Tu dois équilibrer tout ça, et ne pas s’obséder soi-même avec les machines.

Je ne sais pas si notre prochain album aura une influence en particulier. Chacun écoute des choses bien différentes chez soi. En ce moment j’écoute tous les disques Warp de la fin des 90’s, Plaid, Autechre. L’autre jour j’ai aussi écouté toute la discographie de Modeselktor, je suis beaucoup fan. Alors que les autres membres n’écoutent pas vraiment tout ça. Il y a un label anglais qui fait du Balearic qui s’appelle Aficionado Recordings qui est très bien. Igor écoute aussi beaucoup de rap.

Nous souhaitons changer notre live car il est maintenant très rock, enfin la formation est très rock avec batterie, guitare etc. Comme le prochain disque sera très électronique nous voulons que le live soit très électronique aussi. Je crois que ce sera la première fois dans notre carrière que nous définissons un live électronique. Je ne sais pas si nous ne serons sur scène qu’avec nos ordinateurs, ou si nous aurons un live plus comme Caribou par exemple, avec une batterie. Nous devons y réfléchir mais ce dont nous sommes sûrs, c’est que nous ne voulons pas d’un live indie-rock. Depuis de nombreuses années, nous avons un live très intense avec une ligne rythmique très élevée. je crois que maintenant nous voulons tous faire quelque chose plus nuancé, électronique mais arriver à avoir différentes intensités. Je crois que nous aimerions composer le live comme si c’était un autre disque. Mais bon avant tout cela, nous devons terminer notre disque, pour le moment nous spéculons beaucoup… »

Petite anecdote footballistique de la part d’Ekhi : « Il y a trois ou quatre ans dans le quartier de Gracia à Barcelone, nous étions en train de boire des gins tonic avec des amis dans un rade et nous voyons ce mec énorme assis, il ressemblait à un hippie avec des cheveux longs et une barbe. Et d’un coup je réalise que c’est Cantona. Mon idole. je suis tout excité, j’ai le cÅ“ur qui bat à fond et je me demande « qu’est-ce que fout Cantona dans un tel rade ? » Je suis allé lui parler et il a été super sympa. C’est le seul moment de fan que j’ai eu dans ma vie. »

Bel Bee Bee

« Ce projet est né parce que je faisais de la musique toute seule à la maison. J’ai commencé à mettre quelques chansons sur Youtube, et des programmateurs ont commencé à m’appeler pour faire des concerts. Peu à peu je me suis alors rapproché de quelques personnes pour pouvoir jouer ma musique en concert. Une de ces premières formations, ce fut avec mon ami Leo. C’était vraiment avec un groupe avec batterie etc mais j’avais quand même conservé un peu le format machine parce que mes amis venaient de la péninsule et moi étant de Gran Canaria, je devais quand même rester autonome vis-à-vis du live. Aux Canaries, il y a une scène musicale très intéressante, beaucoup de choses se passent en ce moment. Il y a beaucoup de mouvements.

J’ai donc commencé à faire de la musique vers les onze ans, à jouer de la guitare. A quatorze ans, j’ai commencé à chanter des chansons puis je me suis dit que j’avais envie de composer mes propres chansons plutôt que de chanter celles des autres. Et donc à 17 ans j’ai commencé à faire des concerts avec Leo et partir en tournée hors de l’île.

Mes influences sont toute la musique que j’écoute. Pour le meilleur ou pour le pire vous êtes de toute façon influencé par tout ce que vous écoutez, n’est-ce pas ? Dernièrement j’ai beaucoup écouté Bon Iver et Bjork. Au moment de composer, il te vient une idée dans la tête que tu développes. Puis quand je commence à répéter avec Leo, il y a comme un second moment de création qui développe encore plus l’idée que j’avais eu. »

Leo : « Quand j’ai rencontré Belen, nous étions au Conservatoire et ce fut plus qu’un simple échange. Elle m’a apporté beaucoup de liberté en terme de composition et d’arrangements. Elle sait donner beaucoup de liberté et dans un même temps elle sait très bien diriger et dire les choses quand il faut les dire. Ça te donne beaucoup de motivation et c’est aussi facile de s’adapter. Je ne crois pas qu’il soit nécessaire d’avoir une grande formation de musiciens pour transmettre quelque chose. Simplement, les gens s’identifient et c’est très bien de voir comment les rapports entre deux personnes, en l’occurrence elle et moi se développent peu à peu. L’amitié influe beaucoup, la confiance aussi. Nous avons aussi des goûts similaires, ce qui influence grandement notre façon de travailler et composer ensemble. Mais c’est toujours un processus divertissant. Je l’ai toujours vu ainsi ».

Belen : « Nous avons sorti un disque, nous sommes partis en tournée, la prochaine étape maintenant est d’un peu se reposer. En fait, je vais continuer à composer un peu pour essayer de sortir un autre disque. Mais c’est sûr qu’il y a une première étape qui se termine pour nous. Après la pause nous verrons ce qu’il se passe. »

Photos Pool Party © Hélène

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Era Festival © Patrice

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Écrit par: Helene Peruzzaro

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