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On y était – Heart of Glass, Heart of Gold

today05/10/2013 260 1

Arrière-plan
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hoghog2013

Sept heures de voiture sur une autoroute du soleil qui n’aura jamais aussi bien porté son nom et on arrive sur le site idyllique du festival Heart of Glass, Heart of Gold près de Ruoms en Ardèche. On prend nos quartiers dans un bungalow tout confort avec vue dégagée sur la vallée et après la bière de rigueur au bord de la piscine, on déambule pour se familiariser avec ce qui va être notre terrain de jeu pour les deux prochains jours.

Les festivaliers sont toujours en train d’arriver lorsque les premiers groupes commencent à jouer sur la grande scène extérieure, et la première chose que l’on remarque c’est la qualité du son. On n’est pas chez les ploucs ici et la sono est à la hauteur des conditions d’accueil grand luxe. On finit par se poser pour apprécier le set très classe d’Au Revoir Simone. Les trois belles distillent leur dream pop voluptueuse entre nonchalance et retenue et tout semble facile, ça commence bien. Gramme prend le relais et on change d’univers. L’équipe de darons balance son néo-disco survitaminé à la gueule du public et force est de constater que ce dernier est conquis. Ça danse, ça crie, mode fête définitivement activé. C’est d’ailleurs l’autre truc que l’on remarque : ici pas d’attitudes blasées, les gens sont venus pour faire la fête. Devant les groupes, pendant les DJ-sets, ça respire la joie de vivre sans temps morts, fait suffisamment rare pour être souligné.

Zombie Zombie attaque son set et prouve une nouvelle fois qu’il s’agit probablement du groupe français le plus intéressant du moment. C’est en formation à trois (Mister Jaumet aux machines, claviers, sax et deux batteurs) qu’ils vont gifler l’auditoire. Certains regretteront la présence de ce deuxième batteur car Cosmic Neman semble en faire un peu moins derrière les fûts mais si l’aspect spectacle est modifié, je retiendrai pour ma part la scénographie qui claque et la synchro impressionnante de cette section rythmique inédite. Retour au bar pour se remettre de nos émotions et profiter du kara-okay piloté de main de maître par Retard, véritable communion alcoolisée entre artistes et festivaliers, à l’image du Purple Rain de Connan Mockasin (voir la vidéo).

Ensuite, c’est l’heure des choix : Cold Pumas sur la petite scène extérieure ou Fairmont dans le club ? Désolé les p’tits chats mais je file vers notre Canadien préféré car j’ai beau le voir régulièrement, je ne me lasse jamais de son électro raffinée et intense. Ce qui est intéressant, surtout au vu de l’interprétation de ses derniers titres, c’est l’impression de voir muter un artiste purement électro en quelque chose de plus pop avec l’utilisation qu’il fait des claviers et de la voix. Tout ça pour dire que je retournerai encore le voir. Seul petit bémol, la qualité de la sono du club laisse à désirer. Mais ce léger couac sera corrigé dès le lendemain avec l’arrivée d’un nouveau système son. En plus d’être adorable, elle est pro cette équipe du HoG HoG. La fête se poursuit jusqu’au petit matin. Fade out.Il fait toujours aussi beau et on part se soigner la gueule de bois du côté de la piscine. Trempette, toboggan, toboggan, trempette, transat, bronzette. On est bien. Un petit tour au village histoire de déguster des produits du terroir (Ardèche, gros) et retour sur la petite scène pour Sean Nicholas Savage. On a le droit à la formation à cinq et les gars forment un mélange de looks improbable (mention spéciale au clavier et à son bel ensemble slip/chaussettes). Il est 18h mais la bouteille de tequila a déjà bien tourné sur scène et c’est un Sean bien éméché qui envoie ses compositions swing nostalgiques avec l’attitude théâtrale d’un Morrissey maigrichon qui s’est niqué les dents en BMX. Mais au-delà d’avoir un vrai talent de stand-up, le mec chante surtout très bien et le groupe assure sans oublier de finir consciencieusement la bonne copine mexicaine. Loose and tight, ils m’ont collé le sourire.

Place à Motorama sur la grande scène. Malgré un problème technique avec une pédale du guitariste, la sensation twee pop du moment répond présent et délivre un super set énergique et sincère, une vraie petite machine à tubes. Et puis c’est bien la première fois que je trouve l’anglais avec l’accent russe mignon. La Russie m’a toujours fait flipper.

La belle musique en costard d’Efterklang et l’intimisme psyché au parfum de Syd Barrett de Connan Mockasin poursuivent une soirée qui avait déjà très bien commencé. Et puis le ton monte avec Fuck Buttons. Avec le dispositif vidéo et les nappes progressives soniques qui les caractérisent, le public est plongé entre transe et hébétement. Au-delà de l’électro et au-delà du rock, ce qui divise fédère. Agressive mais belle, frénétique et contemplative à la fois, l’expérience en galvanise certains et en pétrifie d’autres, c’est parfait.

C’est au tour d’I.R.O.K. Ce groupe n’a jamais réussi à me convaincre sur disque mais le fils du punk et de la noise que je suis se devait de vérifier l’affaire sur scène. Gros son, rythmique afro-punk de feu, mais je ne suis pas dedans. Peut-être parce que l’on voit exactement où tu veux en venir avec tes gesticulations, Mickey. Le contrôle de la scène et du public façon gourou, c’est cool, mais même tes « Sit down! Sit the fuck down! » de petit dictateur n’en feront rien, toi et ta vilaine peau ne pouvez vous permettre ce genre de facéties sans que ça fasse plouf, c’ est pas du David Yow. Le frontman de The Jeus Lizard a 50 piges mais c’est la catégorie de troll au-dessus. Finalement c’est les derniers relents de Rage Against The Machine qui auront raison de moi, direction le club.

La dernière fois que j’ai vu un DJ-set d’Étienne Jaumet à Paris, c’était pas terrible, mais là le mec enchaîne une playlist pointue et les interventions micro dont il nous gratifie depuis sa cabine sont en parfaite adéquation avec l’ambiance camping. Pendant ce temps-là, les machines analogiques s’entassent sur la scène et Arnaud Rebotini prend place au milieu de sa tour de contrôle. chemise ouverte, chaîne en or qui brille – c’est pas pour autant que le gars danse le mia. Deux heures durant il va masser la foule de fêtards avec force. Le bouc est rasé mais ça pèse toujours aussi lourd, performance taille patron, comme toujours, bonne nuit.

Vidéos

SEAN NICHOLAS SAVAGE

SUMMER CAMP

GRAMME

ACTION BEAT

CONNAN MOCKASIN

Écrit par: hartzine

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Commentaires d’articles (1)

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  1. Pinkfrenetik sur 07/10/2013

    Chouette compte-rendu, ça donne envie de se casser en Ardèche pour la prochaine édition !
    Petite question, c’est quoi le premier morceau diffusé dans la 1ère vidéo « best-of » de votre article ? Merci :)

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