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On y était – My Bloody Valentine au Bataclan

today12/06/2013 65

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My Bloody Valentine, le Bataclan, Paris, le 5 juin 2013

À notre arrivée au Bataclan ce mercredi soir, le ton est immédiatement donné. Signe qu’un nombre élevé de décibels s’apprête à attaquer nos oreilles, des bouchons sont distribués gratuitement à tous les entrants. Ce sont en effet les réputées déflagrations sonores de My Bloody Valentine que la salle presque comble attend impatiemment.

Dès 20h45, le groupe monte sur scène. Kevin Shields s’installe autour d’une quinzaine de guitares et d’une dizaine de pédales d’effet. Sans surprise, le son est d’entrée monstrueusement imposant. Un début idéal qui a tout pour plaire aux trentenaires (ou plus) nostalgiques venus nombreux, composé de deux monuments du chef-d’œuvre bruitiste Loveless, I Only Said et When You Sleep.

C’est alors que My Bloody Valentine vient nous rappeler qu’il a sorti à la surprise générale un nouvel album en début d’année, après vingt-deux ans d’absence. La plus grande arlésienne du rock n’était plus. Loin d’être une nouvelle révolution, de transcender le genre comme son prédécesseur, m b v apportait surtout la preuve de la présence intacte du génie sonique de Kevin Shields (lire). Et les excellents New You et Only Tomorrow se montrent encore plus efficaces au milieu de cette ambiance dantesque. Bilinda Butcher, toujours aussi sexy, nous berce de sa douce voix tandis que celle d’un Kevin Shields plus charismatique que jamais, à peine audible, se noie dans le maelström de guitares. Mais peu importe, pour My Bloody Valentine le chant n’est qu’un instrument comme les autres, s’emboîtant harmonieusement entre batterie torturée et mélodies sinueuses, sans jamais prendre le dessus.

« Plus fort ! » crie comme une provocation un spectateur lors d’une légère pause, le temps pour Kevin Shields de changer une nouvelle fois de guitare. Son vÅ“u sera exaucé. Car c’est un final apocalyptique que nous réservent les Irlandais. Après une délicieuse version allongée et hypnotique de Soon, ils font cracher les enceintes sur un You Made Me Realize habité entrecoupé d’un mur sonore monumental de plus de cinq minutes qui laissera le public chaos.

Les lumières se rallument. Il n’y aura pas de rappel. C’est donc déboussolé par cette avalanche de larsens que l’on rentrera chez soi, des étoiles pleins les yeux après une telle expérience cathartique. Et la certitude que My Bloody Valentine n’a pas grand chose à envier à tous ses descendants proclamés.

Écrit par: Guilhem

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