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Public Image Limited, Trianon, le 6 octobre 2015, par Jano
Aller voir PIL en 2015, c’est essentiellement aller voir Johnny Rotten. Car en 2015 Public Image a-t-il un sens au-delà de l’icône punk absolue? Déjà en 1992, date de la première dissolution du « groupe », suite au quelconque This What is not, la marque Public Image Limited a depuis longtemps été vidée de son aura vénéneuse. Au line up original, auteur de 3 premiers albums expérimentaux et prégnants, a ainsi succédé une seconde partie de discographie sans queue ni tête sur laquelle Rotten, désormais seul véritable maître à bord, essaye de mettre sur pied tant bien que mal (mais plutôt mal) une sorte de post punk FM (cette hérésie!), le tout en continuant à se croire plus malin que tout le monde… Peut être depuis The Great Rock’n’roll Swindle, l’ex frontman des Sex Pistols avait-il compris que quelques postures pleines de défiance et un sens de la répartie façon slogans punk suffisaient parfois à faire passer les foirades les plus indignes pour du génie dilettante. Cultivant son image de fouteur de merde ultime, notre pourri devient selon la formule consacrée la personnalité que l’on adore détester (ou l’inverse), un paradoxe ambulant du paysage rock, ratant globalement ses disques mais devenu un client médiatique incontournable aux sorties régulièrement jubilatoires.
C’est cette figure d’un Rotten cartoonesque et toxique que l’on espère retrouver en ce début octobre sur la scène d’un Trianon à peu près plein, histoire de faire oublier les temps faibles d’un répertoire qui risque d’alterner entre la noirceur hypnotique de l’indépassable Metal Box et les compositions parfois indigestes de la suite. Mais c’est l’assez convaincant dernier album What The World needs now qui est à l’honneur avec en ouverture le single mordant Double Trouble, enchaîné comme sur l’opus avec un Know Now lui aussi frontal. Et quand déjà suit le crowd pleaser This is not a Love Song, sur lequel Rotten s’adonne à un exubérant numéro de Catasfiore punk à base de R qui raclent et de dernières syllabes en trémolos (ses 2 effets signatures), on se dit que pour un temps on oubliera les considérations de setlist, pourvu que l’on ait l’ivresse live. Les grooves menaçants du PIL première période se font malgré tout longuement attendre et quand la fosse du Trianon entre finalement en ébullition sur le dancefloor anxiogène de Death Disco c’est pour derrière retomber aussitôt dans les ringardises 80’s de Warrior et The Body. Bref du Rotten 200% pur jus de tête à claque, s’entêtant à maintenir sous perfusion live un répertoire qui avec un géniteur moins illustre aurait disparu des consciences depuis un moment. Pour bien nous faire sentir la mesure du gâchis on a même droit en première clôture à une version extended particulièrement possédée de Religion avec des basses à décrocher les balcons. Le rappel est tout un symbole avec le séminal Public Image passant telle une comète, mais traînant derrière lui, comme un boulet, le stadium rock démago de Rise. Johnny Rotten pour le meilleur et pour le pire…
Écrit par: hartzine
Hier, sans aucune forme de prétention, nous cherchions à transcrire et à réfléchir notre époque. Curieux et audacieux, défricheur passionné, nous explorions sans oeillères et à travers un contenu éditorial toujours riche
et exigeant l’ensemble des strates qui composaient le monde bouillonnant de la musique indépendante, ses marges souvent nichées dans le creuset du web comme le halo médiatique qui entourait certains. Mais çà c’était avant. Aujourd’hui, on fait ce qu’on peu !
dieu vous le rendra….
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