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Trois éléments essentiels étaient réunis pour que le concert de l’ami Malkmus soit une réussite : tout d’abord, l’ex-Pavement venait cette fois-ci défendre sur scène un album solo qui en valait vraiment la peine. On ne le redira jamais assez, Mirror Traffic est une vraie réussite, recelant d’excellents titres qu’on imaginait forcément convaincants joués live. Deuxième ingrédient : forte de ce LP, et surtout des irréductibles fans de Pavement qui ne rateraient pour rien au monde un concert de leur héros dégingandé préféré, la grande salle de la Gaîté Lyrique, ce soir-là , était forcément bien garnie, et d’humeur plutôt joyeuse. Enfin, le groupe qui ouvrait les hostilités, Weird Dreams, nous a mis dans de bien bonnes dispositions. Les Londoniens ont en effet gratifié nos oreilles de quelques unes de leurs chansons pop fort bien écrites et lumineuses, pour une mise en bouche plutot réjouissante. Si l’on émettra quelques réserves sur leurs choix capillaires, il n’en sera pas de même concernant leurs compositions, qui, même s’il est toujours difficile de lancer ce genre de pari, devraient rencontrer un écho plutôt positif dans un avenir proche.
Puis ce fut l’entrée en scène de Malkmus, qu’on sentit instantanément détendu, content d’être là , et – moins étonnant – plutôt sûr de lui. Et sûr de lui, il pouvait effectivement l’être, tant ses nouvelles compositions se prêtent fort bien à l’exercice du live. Après une introduction tonique, c’est d’ailleurs le premier single extrait du nouveau LP, Senator, qui lancera réellement les hostilités, avec une efficacité redoutable. Puis, alors qu’on avait peur que le grand échalas et ses Jicks nous ressortent de leur chapeau des titres plus anciens qu’on qualifiera de dispensables, tout se passa comme on l’espérait : ce sont bien les chansons de Mirror Traffic qui s’enchainent en majorité, pour notre plus grand plaisir. Spazz fera s’affoler l’électrocardiogramme, tandis que l’échevelée Stick Figures In Love – un des sommets de l’album… et du concert – emportera tout sur son passage. On accordera aussi une mention spéciale à la très belle Asking Price, qui elle aussi aura tenu ses promesses et fait trembler quelques lèvres inférieures dans le public. On ne passera de toute façon pas en revue l’ensemble de la setlist : la majorité de l’album y passe, et Malkmus confirme que ces chansons-là sont dorées à l’or fin, et resplendissent sur scène. Alors certes, il aurait été trop demander à leur auteur de rendre justice à son dernier album de bout en bout, et l’Américain tombera parfois dans ses travers progressifs plutôt irritants. C’est d’ailleurs lors du rappel que Malkmus prendra un peu le bouillon avec cette faute de goût nombriliste et à rallonge, malgré un Tigers fédérateur qui annonçait pourtant de fort belle manière une fin de concert en forme de bouquet final. Et ça n’est pas la cover de Hey Joe qui réussira à nous faire oublier totalement l’égo trip final de Malkmus. Mais finalement peu importe, à défaut d’oublier, on lui pardonnera facilement, tant ce concert aura été une succession de bonheurs, Malkmus nous prouvant, en enchainant sur scène les perles de son dernier album, qu’il n’a rien perdu de son génie, bien au contraire. Un retour en forme confirmé de fort belle manière, donc, pour le plus grand plaisir d’un public qui ressortit de la salle, ce soir-là , avec des sourires à revendre et plein d’espoir pour l’avenir.
Écrit par: S.L.H.
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et exigeant l’ensemble des strates qui composaient le monde bouillonnant de la musique indépendante, ses marges souvent nichées dans le creuset du web comme le halo médiatique qui entourait certains. Mais çà c’était avant. Aujourd’hui, on fait ce qu’on peu !
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