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today14/11/2024 83 19
Cela fait un petit moment qu’on a arrêté de compter le nombre d’éditions de Trans Musicales écumées par le passé, mais c’est tout de même bon signe quand d’une année sur l’autre, des dates sont invariablement cochées à l’avance sur l’agenda, enthousiastes qu’on est de fouler à nouveau les terres rennaises début décembre. Quarante-sixième édition (!), soit une longévité hors normes pour un tel raout, mais qui s’explique sans doute par un crédo qui n’a jamais changé: aller choper aux quatres coins du monde les artistes qui pourront satisfaire les oreilles d’un public exigeant, habitué à une programmation constituée de blazes inconnus pour la plupart, mais dont l’inamovible Jean-Louis Brossard a jugé qu’ils méritaient leur place sur l’échiquier des musiques actuelles. Résultat, un line up toujours aussi protéiforme, bigarré et transversal, assez unique en son genre, tant il constitue un sacré pari à la fois pour le public et les organisateurs. Au terme de cette grande loterie, une poignée auront réussi à tirer leur épingle du jeu et pourquoi pas lancé leur carrière, tandis que les autres retourneront sans bruit vers un anonymat plus ou moins mérité. Reste à charge pour le public de faire ses propres paris et cocher dans cette programmation pléthorique les concerts à ne pas louper.
Pour vous aider dans cette tâche, on privilégie l’efficacité au blabla cette année en vous listant nos petits favoris à nous ci-après, en forme de short list.
Dog Race, jeudi 5 décembre, Hall 4 du Parc Expo
Premier concert français pour les londoniens de Dog Race, et clairement celui qu’on ne ratera sous aucun prétexte: produit parfaitement par Ali Chant (coucou Dry Cleaning), les quelques titres disponibles sont d’une efficacité redoutable: c’est sombre, martial, entêtant, et surtout très inspiré.
Baba Ali, Dimanche 8 décembre, Ubu
Là, on n’est pas sur des perdreaux de l’année: un premier EP produit par Jamie Hince en 2020, suivi d’un album de haute voltige, « Memory Device« , quelques mois plus tard, confirmant un talent assez fou pour faire s’entrechoquer Electronique, Rock et Funk ( et puis du blues, aussi, y’en a un peu plus, je vous le mets ma petite dame). Vous pourriez vous dire alors à juste titre que ce genre d’artistes, c’est du réchauffé, et vous auriez raison, si Baba Ali ne bénéficiait pas en plus, d’une bonne dose de débilité et d’une allergie aux étiquettes qu’on voudrait justement leur coller. La preuve au détour de ce Laugh Like A Bomb, tiré de l’album du même nom sorti en 2023.
Benefits, Samedi 7 décembre, Hall 4 du Parc Expo
Sorti courant 2023 sur Invada (le label de Geoff Barrow, qui a plutôt un goût sûr), l’album NAILS de Benefits aura suffi à faire comprendre à tout le monde que ces mecs ne sont pas là pour la déconne: rythmiques qui claquent et spoken word bien vénère, au service de vrais tracks et surtout d’un propos engagé. Nul doute que ça va cogner sur scène, alors préparez-vous à transpirer du boule et faire sauter les bouchons d’oreille. On vous laisse prendre la mesure de la chose avec le plutôt doux à l’oreille Land Of The Tyrants, qui vous donnera une petite idée de ce que peut être ce phénomène infernal.
Daniela Pes, Vendredi 6 décembre, Ubu
Soyons clairs tout de suite, oubliez les cotillons en allant voir sur scène la sarde Daniela Pes, au risque de ne pas être franchement raccords. Et en même temps, si vous êtes en pleine descente des excès de la veille, ça risque d’être compliqué aussi: la faute à une musique inclassable, à la profondeur assez bluffante, convoquant tradition et avant gardisme au sein de textures sonores étonnantes. Un bel exemple avec ce Carme désenchanté, qui annonce assez bien la couleur.
Friedberg, Samedi 7 décembre, Hall 4 du Parc Expo
Comme Anna Friedberg a pu l’expliquer au sujet du tout nouveau tout beau premier album de son groupe, elle souhaitait que celui-ci sonne comme un road trip. Mission accomplie, tant celui-ci navigue en terre pop à un rythme de croisière plutôt laid back dans l’esprit, mais assez virtuose techniquement. Une musique à la fois catchy, virtuose, éminamment pop, queer, et on en passe. Bref, rejoignez la fête sans hésiter: on vous en donne un avant goût exquis avec l’imparable My Best Friend
Voka Gentle, Vendredi 6 décembre, Hall 4 du Parc Expo
Pas non plus des débutants, ces londoniens, avec déjà deux albums au compteur et dont le dernier en date, WRITHING!, est sorti en 2021. Néanmoins, le trio est un bel exemple de groupe souffrant d’un déficit de notoriété totalement injuste. Pourtant, Wayne Coyne, des Flaming Lips, y est allé de sa petite collab’ pour soutenir l’envol de cette pop psyché bien huilée, mais les anglais ne sont pas encore à leur juste place: leurs titres cosmiques méritent mieux, tant ils sont enchanteurs pour nos esgourdes. C’est soigné, inventif, ouvert, comme le montre ce TV Bra haut en couleurs.
Home Counties, Vendredi 6 décembre, Hall 8 du Parc Expo
Soyons honnêtes, on était passés complètement à côté de Home Counties, qui a sorti il y a peu son second album, Exactly As It Seems. Pas question de louper, donc, la séance de rattrapage live offerte par Les Trans: une bonne occasion là encore de transpirer son alcool sur leur post punk qui tire de plus en plus vers le côté obscur de la pop: les références déjà entendues ici et là sont à propos: on pense en effet à DEVO, Shame, ou encore les Talking Heads au fil de tracks parfois un peu trop arty pour être honnêtes, mais au pouvoir d’attraction réel: si esbroufe il y a, on l’accepte les bras ouverts.
Enji, jeudi 5 décembre, Ubu
On va avoir bien du mal à vous donner des infos précises sur Enji. Naviguant entre jazz, folk et tradition mongole, sa musique est avant tout captivante, contemporaine, empreinte d’un minimalisme qui sied à ravir à son chant qui pourrait pourtant se suffir à lui-même en termes de pouvoir d’envoûtement. Loin d’être une curiosité exotique, on vous invite fortement à vous pencher sur ses albums dispos, et en particulier le dernier en date, Ulaan, qui transpire la grâce.
135, jeudi 5 décembre, Hall 8 du Parc Expo
Un petit dernier pour la route, avec 135 qui clôturera la soirée du jeudi au Parc Expo. Déjà passé récemment par Rock En Seine, ce collectif fait figure de curiosité qui pourrait tirer son épingle du jeu. On est dans une sorte de clubbing hip hop chelou, pas simple à décrire, et on s’interroge franchement sur le fait de savoir si l’on est ici face à une simple escroquerie ou une vraie fulgurance. La réponse bientôt.
La Green Room, Parc Expo
Tout bonnement parce qu’à la Green Room durant les Trans, il se passe toujours quelque chose. Outre les artistes qui s’y succèdent, il y a la localisation, l’atmosphère, les gens, et une sorte de facteur X à l’œuvre. Et comme on y passe forcément durant nos pérégrinations avinées au Parc des Expos, les escales y sont toujours hautes en couleur.
Pour acheter vos places pendant qu’il en reste encore, c’est du côté de la billetterie que ça se passe, et il suffit de cliquer ici. Pour toutes les autres infos dont vous pourriez avoir besoin, c’est sur le site du festival qu’il faut aller fureter, juste là. Par souci pratique, on vous colle quand même la grille de programmation complète:
Écrit par: Claude Pimp
Hier, sans aucune forme de prétention, nous cherchions à transcrire et à réfléchir notre époque. Curieux et audacieux, défricheur passionné, nous explorions sans oeillères et à travers un contenu éditorial toujours riche
et exigeant l’ensemble des strates qui composaient le monde bouillonnant de la musique indépendante, ses marges souvent nichées dans le creuset du web comme le halo médiatique qui entourait certains. Mais çà c’était avant. Aujourd’hui, on fait ce qu’on peu !
dieu vous le rendra….
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