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David Speck de Part Time nous conte des histoires de soirées glauques et de jeunesse blasée, entre deux mélodies entêtantes de synthé, riffs de guitares et les beats kitsch de sa boîte à rythmes.
What Would You Say?, c’est un peu l’album de la nonchalance mélancolique à la sauce italo-disco/post-punk. Un mélange assez cohérent finalement, qui fait qu’on n’aurait pas été surpris de retrouver cette belle galette sur la platine vinyle de nos parents en 1981. En bref, un art de l’obsolète qui fait des miracles, tant on aimerait bien, après plusieurs écoutes, se retrouver tous en Wayfarer à siroter des cocktails ringards
Pourtant, le chant monocorde du San Franciscain nous décrit solitude urbaine, désillusion et mensonges, et ce dès le premier morceau, Thunderbolts of Love, introduit par l’écho d’un « Are you alone? » sinistre qui ne laisse rien présager de bon pour la suite : « Illusions of emotions travel through the sky, every little breath and every little lie ». Ce morceau effrontément italo-disco ne cache bien sûr pas ses influences et rappelle bien le genre dépoussiéré plus récemment par le label Italians Do It Better à la manière, par exemple, de l’excellent Night Drive de Chromatics.
D’un autre côté, les riffs de guitare post-punk de I Wanna Take You Out sont un clin d’oeil inspiré aux groupes phares du mouvement. On pense bien entendu à New Order, aux Écossais d’Orange Juice et aux Psychedelic Furs. En fait, quand il ne passe pas ses nuits à déprimer tout seul dans sa chambre à pianoter sur son synthé en méditant sur la superficialité du monde (Living in Pretend), David Speck est un gars plutôt sympa, qui aime faire la fête et amateur de jolies filles (She’s Got the Right, Hey Karen, What Would You Say, Cassie (Won’t You Be My Doll)).
Avec Riot in the Streets cependant, la fête prend un goût un peu amer. Des samples intrigants de coups de canons et/ou de fusils, et des cris tumultueux d’une foule en révolte sont annihilés par une mélodie un peu naïve et un chant à nouveau très monotone. Derrière le synthé et les guitares gentillettes, la perspective d’une rébellion punk s’efface, dénonçant le manque d’ambition d’une jeunesse perdue et blasée : « Looking for the fire, looking for the fight », un nihilisme façon cold wave qui, après un petit retour au début des années 80, achève d’inscrire What Would You Say? en 2011, tant par ses cousins soniques (Chromatics, Cold Cave…) que grâce à son portrait assez juste d’une génération désillusionnée et qui tente désespérément de trouver le salut en usant et abusant des apparences : « In the city, they all believe in lies, if I loose my cool I die » (In This Filthy City). Et il n’y a qu’à passer une soirée dans un club de sa Californie natale pour se rendre compte d’une chose : en 2011, la nuit, tous les hipsters sont gris.
Part Time – What Would You Say? (Mexican Summer, 2011)
1. Thunderbolts of love
2. I Wanna Take You Out
3. Living in Pretend
4. She’s Got the Right
5. In this Filthy City
6. What Would You Say?
7. Hey Karen
8. Riots in the Streets
9. 19
10. She’s Playing With Your Mind
11. Cassie (Won’t You Be My Doll)
Écrit par: Simone Apocalypse
Hier, sans aucune forme de prétention, nous cherchions à transcrire et à réfléchir notre époque. Curieux et audacieux, défricheur passionné, nous explorions sans oeillères et à travers un contenu éditorial toujours riche
et exigeant l’ensemble des strates qui composaient le monde bouillonnant de la musique indépendante, ses marges souvent nichées dans le creuset du web comme le halo médiatique qui entourait certains. Mais çà c’était avant. Aujourd’hui, on fait ce qu’on peu !
dieu vous le rendra….
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