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Si Prefab Sprout n’était pas assez glamour aux yeux de certains, j’ai toujours trouvé que le groupe de Paddy McAloon méritait plus qu’un succès d’estime. C’est donc avec beaucoup d’enthousiasme que j’accueille le projet du trio français (Please) Don’t Blame Mexico au patronyme inspiré des paroles de Don’t Sing, morceau dudit groupe des années 80 qui a souffert, à tort, d’un étiquetage hésitant entre variété et pop, à l’image de ses membres à la gueule pas assez freak pour Lynch ni assez cheap pour Derrick. Les influences revendiquées et délicieusement rassemblées sous le terme générique « pop véranda », par opposition au rock garage, puis digérées par (Please) Don’t Blame Mexico, accouchent d’un premier essai qui n’est pas pour déplaire aux amateurs de seconds rôles tels que le groupe anglais suscité, Elvis Costello, The Monochrome Set, XTC, mais pas uniquement car il ne s’agit pas ici d’un tribute album mais bel et bien d’une Å“uvre personnelle.
Concorde est un recueil de quelques titres déjà parus sur les EP précédents du groupe auxquels ont été ajoutés de nouveaux morceaux qui remplissent complètement leur fonction de liant pour donner un album à la fois homogène et varié aux moments émouvants ou amusants mais toujours pop et lumineux.
Le single The Protocol ouvre l’opus telle une scène de La Chevauchée Fantastique, même si on remplacerait volontiers, allez savoir pourquoi, John Wayne par Peter Sellers. S’il est de prime abord évident, ce premier titre entraînant est tout bonnement imparable et arrive même à nous déranger habilement par ses cordes dissonantes. Un brouhaha radiophonique cède rapidement la place aux « palapala » délicieusement kitsch de Michel Foucault (Saved My Life). À l’image de ce deuxième morceau, de Durango ou de Panorama, la plupart des titres sont riches de sauts et de soubresauts. Ainsi, pendant tout l’album, l’auditeur est agréablement confronté à cette grande qualité du trio : des parties surprenantes, des bridges heureux, enjolivent non seulement la plupart des titres mais contribuent indéniablement à leur particularité remarquable.
Autres moments admirables : The Speed of Lies dont les préliminaires rapides et rythmés, à savoir la relecture jouissive du Tomorrow Never Knows de The Beatles par Stereolab, évoluent en véritables orgasmes multiples et 1991 aux ambiances feutrées, voix naturelle et piano lointain qui est un réel sommet d’élégance.
(Please) Don’t Blame Mexico réussit le pari de rendre ses morceaux, même s’ils ne sont pas construits de manière conventionnelle, accrocheurs et séduisants. Les arrangements sont justement riches, dépouillés ou sophistiqués. Concorde survole tous les ingrédients les plus délicieux qui ont écrit l’Histoire pour nous servir un vrai régal pop original. D’ailleurs, ce mot ne renvoie-t-il pas à la fois à l’avion et à la pâtisserie ?
(please) don’t blame mexico – Durango
(Please) Don’t Blame Mexico – Concorde (Sauvage Records , 2011)
1. The Protocol
2. Michel Foucault (Saved My Life)
3. Durango
4. Bribing Lonesome Drivers
5. Concorde
6. The Speed Of Lies
7. The Behinders
8. Elephant Man
9. L’Ondée
10. 1991
11. Panorama
Écrit par: Calogero
(please) don't blame mexico 2011 Sauvage Records
Hier, sans aucune forme de prétention, nous cherchions à transcrire et à réfléchir notre époque. Curieux et audacieux, défricheur passionné, nous explorions sans oeillères et à travers un contenu éditorial toujours riche
et exigeant l’ensemble des strates qui composaient le monde bouillonnant de la musique indépendante, ses marges souvent nichées dans le creuset du web comme le halo médiatique qui entourait certains. Mais çà c’était avant. Aujourd’hui, on fait ce qu’on peu !
dieu vous le rendra….
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