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Mais quelle sainte idée que l’édition de ce nouveau best-of du groupe synth-pop/dark wave canadien Psyche. Éternels abonnés absents des rayonnages de nos chers disquaires, voilà une occasion en or de découvrir quelques uns des titres emblématiques de cet obscur combo surtout célèbre pour sa reprise de Goodbye Horses, illustrant avec un romantisme morbide les attentions sordides du tueur Buffalo Bill pour sa proie effrayée dans l’inoubliable Silence des Agneaux de Jonathan Demme. Comme quoi, on peut être cinéphile et fan de musique à la fois. Cet album met à l’honneur la période eighties du groupe, au contraire du putassier Legacy, et dévoile à travers de nombreux singles leur parcours croisant EBM, musique industrielle et influences gothiques.
Le groupe mené par les frères Huss (Stephen et Darrin), ainsi qu’un certain Dwayne Goettel (qui ne tardera pas à quitter le combo pour rejoindre Skinny Puppy) s’inspire énormément de Fad Gadget, Suicide, mais aussi de Killing Joke et de toute la vague cold et new wave outre-Atlantique du début des années quatre-vingt, et cela se ressent à l’écoute d’Insomnia Theater dont nous retrouvons ici le titre le plus emblématique, The Brain Collapses. Une perle new wave aussi froide que sanguinaire mais qui fera son petit effet sur les dancefloors. Viendra ensuite Unveilling The Secret, certainement le plus gros succès du groupe en cette période de démocratisation indus et musique bruitiste. Le ton se durcit sur ce titre éponyme où la voix de Darrin se fait à la fois plus détachée et saccadée, et que dire de The Saint Became A Lush, brûlot acide, marqué par ligne de synthé suraiguë et tyrannisante. Plus violent encore, Caught In Act lorgne vers une new wave souffreteuse, quasi maladive, emportée par le souffle d’une mélodie électro dégingandée mais tellement avant-gardiste. Bien plus sage, le titre Dreamstreet apparaît pour la première fois sur l’album Mystery Hotel, comme le morceau Nocturnal Passenger qui nous est livré ici dans une version plus hardcore, dirons-nous, la plage instrumentale ayant été revisitée pour l’occasion, et à coup de sécateurs. Le ton étant bien plus lourd, Darrin Huss hache les harmonies à grands coups de lame, les rendant coupantes comme des rasoirs. Il en va de même pour The Crawler, loin d’être une caracole bon enfant, ce sont ici deux minutes cinquante-huit de pure dance industrielle qui nous sont livrées, collant parfaitement à son jumeau The Wrench, sorti à la même époque, et qui en outre d’être l’un des hits indétrônables de Psyche, se révèle être également une référence d’innovation synth-pop, se permettant d’emprunter des chemins où Suicide n’osera aller s’aventurer. On goûtera à une touche de romantisme pop sur le succulent Misery avant de sombrer à nouveau dans une dark wave des plus putrides sur l’effrayant Mr. Eyeball Ooze.
Pas besoin de s’extasier plus longtemps, cette compilation est indéniablement un must-have de cette fin d’année. C’est aussi le meilleur moyen de (re)découvrir l’un des groupes les plus mésestimés de sa génération. Surtout que ce best-of met un point d’honneur à nous offrir le meilleur, et aura le bon goût de ne pas nous servir la bouillabaisse pondue par le groupe depuis le milieu des années 90. À défaut d’être constants, ils nous auront offert de bien belles jeunes années.
Psyche – As The Brain Collapses (Infacted Recordings, 2012)
01. The Brain Collapses
02. Mr. Eyeball Ooze
03. Wrench
04. The Saint Became A Lush
05. The Crawler (Dark Side Re-Edit)
06. Caught In The Act
07. Nocturnal Passenger (Exclusive Mix)
08. Dreamstreet
09. Children Carry Knives
10. Mind Over Matter
11. Unveiling The Secret
12. Screamin’ Machine
13. Waiting For The Stranger
14. Misery
15. Insaintable (Chamber Mix)
16. Prisoner To Desire
Écrit par: Akitrash
Hier, sans aucune forme de prétention, nous cherchions à transcrire et à réfléchir notre époque. Curieux et audacieux, défricheur passionné, nous explorions sans oeillères et à travers un contenu éditorial toujours riche
et exigeant l’ensemble des strates qui composaient le monde bouillonnant de la musique indépendante, ses marges souvent nichées dans le creuset du web comme le halo médiatique qui entourait certains. Mais çà c’était avant. Aujourd’hui, on fait ce qu’on peu !
dieu vous le rendra….
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Vlad sur 23/11/2012
Je me laisse tenter. Bonne idée effectivement.