Reviews

Rayographs – st

today25/05/2011 177

Arrière-plan
share close

rayographsPetit point encyclopédique pour nourrir votre appétit culturel : la rayographie est une technique photographique sans appareil qui consiste à poser des objets sur du papier photosensible. Man Ray a notamment beaucoup usé de cette astuce pour créer des images étranges, faites de superpositions en noir et blanc. Ces photos qui n’en sont pas ont-elles inspiré le trio londonien exclusivement féminin Rayographs ? Possible. Constituée lors de l’été caniculaire de 2003, la formation d’Astrud Steehouder (guitare/voix), Jessamine Tierney (basse/voix) et Amy Hurst (batterie) se cherche jusqu’en 2008, date de la sortie de leur premier EP, le très remarqué Hidden Doors ; suivra Francis en 2009. La B.O. est trouvée, mais le film n’existe pas encore.

rayographs_picture_1305630994_crop_550x400

Outre les influences dûment citées, tels PJ Harvey, les Breeders, ou encore les Pixies du début, c’est du coté du cinéma que je vais encore une fois me tourner. En effet, la musique si particulière de ces Anglaises dégouline d’un mélange crasse de sang, d’huile de vidange et d’alcool. Tout à fait le genre d’ambiance qui sied à un tordu comme le très vénérable David Lynch. Blues des marécages qui vire coldwave sur My Critical Mind. Guitares parfois garage, parfois beach, la réverb’ est subtile. Les voix d’Astrud et Jessamine s’emmêlent, s’ébouriffent. Les roulements de tambours et les riffs acides de Providence, Rhode Island traînent dans les basques des L7. Ça me chatouille l’adolescence et j’aime ça.

Mais tout se déconstruit rapidement chez Rayographs. Hormis quelques titres ronds, un peu plus calibrés (Space of The Hall, et encore) les chansons de cet album n’en sont pas. Jusqu’au spoken word étrange et pénétrant de Falconberg Court, très Nouvelle Vague, déconstruction aérienne et poétique, variations atmosphérique de November, l’automne tombe sur notre printemps. On oublie refrains et couplets après Cartwheels, les images noires et blanches se superposent derrière le rideau rouge. On revient sur Lost Highway avec le rythme frénétique de Marazion, les guitares enragent. C’est un rodéo de rrrriots girls qui n’aurait pas non plus déplu à un certain Quentin. Épilogue avec You Are Made of Glass comme Phillip, si vous me suivez toujours, je vous paie une glace. Il y a une certaine dignité chez Rayographs, et une indiscutable classe dans le chant d’Astrud, un quelque chose de Patti Smith sans doute, avec un peu de flou autour, comme un voile de brume moelleux et humide à la fois. Ça ne ressemble pas à un premier album, le groupe est déjà assis sur un objet impressionnant de maîtrise. Autant dire qu’on attend la suite avec impatience.

Audio

Vidéo

Tracklist

Rayographs – Rayographs (Desire Records, 25 avril 2011)

1. In Her Light
2. Space Of The Halls
3. Providence Rhode Island
4. My Critical Mind
5. 3 Times
6. Falconberg Court
7. November
8. Cartwheels
9. Marazion
10. You Are Made Of Glass

Écrit par: Virginie Polanski

Rate it

Commentaires d’articles (0)

Laisser une réponse

Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs marqués d'un * sont obligatoires

HZ since 2007

Hier, sans aucune forme de prétention, nous cherchions à transcrire et à réfléchir notre époque. Curieux et audacieux, défricheur passionné, nous  explorions  sans oeillères et à travers un contenu éditorial toujours riche
et exigeant l’ensemble des strates qui composaient le monde bouillonnant de la musique indépendante, ses marges souvent nichées dans le creuset du web comme le halo médiatique qui entourait certains. Mais çà c’était avant. Aujourd’hui, on fait ce qu’on peu !

Contact us

doner dooner

dieu vous le rendra….

0%