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Chronique un peu tardive pour un album qu’il aurait été coupable de passer sous silence : car Days, des Américains de Real Estate, est un très grand disque. Un de ceux qui peuvent squatter la platine pendant longtemps, sans que l’ombre d’un début de lassitude ne se fasse sentir. Un album qui nous capture dans ses filets dès les premières mesures de Easy, titre d’ouverture qui remplit son rôle à merveille en nous annonçant la couleur : le groupe du New-Jersey a décidé de nous prendre par la main et de nous amener au pays des rêves pop, où tout est plus doux, plus lumineux, là où le temps est suspendu, et où les effets de mode n’ont aucune raison d’être. Allez, pour vous dire, on n’avait pas ressenti telle charge émotionnelle immédiate depuis les écoutes du dernier album en date de Teenage Fanclub, Shadows ou encore du Belong de The Pains Of Being Pure At Heart. Pourquoi ? Parce qu’on retrouve, tout au long de Days, le même talent que ces derniers pour nous replonger avec plaisir dans un bain de mélancolie et de romantisme adolescents, mais aussi le même amour que nos Écossais préférés pour les mélodies soignées et les délicats arpèges. Sans parler de cet art partagé pour mettre au point d’imparables tubes pop. Et sur ce point, Real Estate a placé la barre très haute en nous livrant avec It’s Real l’un des sommets de l’année : l’heure des « bilans » et des « tops 2011 » approchant, gageons que le groupe, avec cette chanson, bousculera les ordres déjà établis. Le genre de chanson imparable qui colle au cÅ“ur et au corps, et qui répond sans difficulté à tous nos critères personnels, si nombreux et imbéciles soient-ils, pour définir un idéal pop.
C’est de toute façon presque toujours bon signe lorsqu’à l’écoute d’un disque, quelques uns de nos groupes les plus chéris nous viennent à l’esprit, sans jamais qu’un jeu de comparaison ou une compétition ne s’installent. Et ce ne sont ici pas moins que The Smiths qui sont ressuscités à l’écoute de la ballade Green Aisles, et The Go-Betweens ou Yo La Tengo convoqués, à travers des titres comme Out Of Tune ou Wonder Years, qui arrivent à investir ce créneau si fragile entre nostalgie, mélancolie et allégresse, et qui pourraient servir de bande-son idéale à un été indien rêvé. C’est même l’esprit des trop rares American Analog Set qui apparait souvent à l’écoute du disque, notamment dans ces parfaits entrelacements d’arpèges et cet art de la répétition, comme sur l’instrumental Kinder Blumen et surtout sur le tourbillonnant et conclusif All The Same.
Soutenues par une production impeccable, Å“uvre de Kevin Mc Mahon – déjà croisé du côté de The Walkmen – et magnifiées par la voix si évocatrice de Martin Courtney, les chansons de Days ravissent sans qu’aucune baisse de régime ne se fasse jamais sentir.
Tout au long de ce LP est distillée une musique à la fois lumineuse et nostalgique, qui réussit le pari de l’ efficacité sans jamais sacrifier quoi que ce soit de sa richesse mélodique et de sa réjouissante délicatesse. Un tour de force trop rarement réussi, qui garantit derechef à nos nouveaux meilleurs amis une place de choix, à perpétuité, dans notre cÅ“ur d’artichaut.
1. Easy
2. Green Aisles
3. It’s Real
4. Kinder Blumen
5. Out Of Tune
6. Municipality
7. Wonder Years
8. Three Blocks
9. Younger Than Yesterday
10. All The Same
Écrit par: S.L.H.
Hier, sans aucune forme de prétention, nous cherchions à transcrire et à réfléchir notre époque. Curieux et audacieux, défricheur passionné, nous explorions sans oeillères et à travers un contenu éditorial toujours riche
et exigeant l’ensemble des strates qui composaient le monde bouillonnant de la musique indépendante, ses marges souvent nichées dans le creuset du web comme le halo médiatique qui entourait certains. Mais çà c’était avant. Aujourd’hui, on fait ce qu’on peu !
dieu vous le rendra….
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