Artistes

Slim Twig l’interview

today10/09/2011 457

Arrière-plan
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« Je n’emploie pas le mot génie très souvent, mais là je pense qu’il est approprié. Max fait partie de ces gens qui peuvent faire des tas de choses, et peu importe ce qu’il touche, c’est toujours génial… que se soit dans le métier d’acteur, de compositeur ou même quand il fait l’imbécile. Cela s’explique par l’intensité et le bon goût qu’il y met. Son style musical est proche de celui de Jean Claude Vannier. Il est un des ces très rares artistes à être formidable aussi bien maintenant que lorsqu’il aura cinquante ou soixante-dix ans. » Ela Orleans

« I don’t use the word « genius » very often, but I think it is appropriate here. He is one of those people who can do many things and whatever he will touch will be just great, be it acting, composing or goofing around. And that’s because of intensity and great taste he brings into everything he does. I would compare his musical style to Jean Claude Vannier. He is one of a very few artists who will be consistently great in their fifties or seventies. » Ela Orleans

« Max est le talent et la qualité suprême personnifiés. Avec un charisme fou et le charme juvénile d’une star de cinéma, il est unique et au-dessus de tout ce qui se fait actuellement dans la musique populaire. La pop a BESOIN de quelqu’un comme lui, et je le vois déjà contribuer à une nouvelle ère d’excellence musicale pop qui, depuis une décennie, traîne un peu des pieds. Icône au même rang que Dylan et Nick Cave, il est l’ennemi juré des types lambdas jaloux de son talent. De plus, il possède un physique rendant les filles et femmes de quatorze à quarante ans complètement dingues. Je n’exagère pas. Mon ami, c’est la qualité SUPRÊME. » Alex – Dirty Beaches

« Max is talent and star quality personified. With crazy charisma and youthful appeal of a movie star, he is unique and above all else that is current in popular music. pop music NEEDS someone like him, and I foresee him bringing upon a new era of good pop music that’s been lagging in this past decade. Iconic like Dylan, or Nick Cave, he is the nemesis amongst insecure beta-males who are jealous of his talent, with looks that will make girls and women from the age of 14-40 go completely ape shit. I’m not exaggerating. That my friend, is STAR quality. » Alex – Dirty Beaches

Max Turnbull figure effrontément cet angélisme délesté d’insouciance. Les traits de son visage, rectilignes, tout comme sa fine moustache ciselée, dessinent les contours d’une apparence malingre et chétive, transpercée d’une intense personnalité, brûlant dans le feu sacré de son regard noir. Savamment attifé, Max semble tout droit sorti d’un film que les chansons de son autre moi, Slim Twig – littéralement la mince brindille – scénarisent à merveille, dans le fracas de ce que lui-même nomme le songsculpting. Ainsi se joue la vie de Max, jeune homme de vingt-trois piges aussi talentueux que précoce et issu d’une famille pas comme les autres. Ross Turnbull, son père, est cinéaste et producteur de films, tout comme sa mère Jennifer Hazel. De quoi donner une matière inépuisable à l’avidité créative de leur rejeton, embrassant d’un même mouvement, quand d’autres hésiteraient, une carrière cinématographique et musicale. L’une déteignant sur l’autre, et vice versa. Une apparition saisissante dans The Tracey Fragments plus tard, et ce rôle de Billy Zero qui lui sied si bien, Slim Twig s’ajoute brillamment au casting de Dog Pound – film de Kim Chapiron sur la violence juvénile en milieu carcéral. Celui-ci joue le rôle de… Max, gamin taulard, ou quand la fiction investit de ses fastes la réalité. Pour Sight Unseen, second long métrage du Canadien, sorti l’année passée, la chose est d’autant plus éprouvante qu’elle se joue en famille. « C’est un projet artistique familial. Le film a été écrit et dirigé par mon père. Il a été produit par ma mère. Et ce n’est pas fini… Ma sÅ“ur, trois cousins, ma petite amie et une quantité d’autres gens proches ont aussi eu des responsabilités dans ce film… Inutile de dire que je n’ai jamais travaillé aussi dur auparavant… »

Dans ce ce thriller psychologique indépendant, Max incarne Kitz Harrington, employé d’une boîte de surveillance ordinaire, dont la vie va être bouleversée par une technologie permettant à l’œil de capturer des images. L’utilisant sans vergogne, une inquiétante séquence qu’il n’arrive pas à déchiffrer le plonge dans un effroi étouffant. Soit la trame même de Sight Unseen. Composant la bande originale du film (écouter), le pont est vite jeté entre l’intensité dramatique de Sight Unseen et l’abondante discographie de Max, entre univers fictionnel lynchien et avant-gardisme pop à la patine rétro, rockabilly. Depuis 2005 Slim Twig ne chôme pas – pas moins de neuf EP, trois single et deux albums dont Derelict Dialect/Vernacular Violence (2008) et Contempt ! (2009) – et n’est pas prêt de s’arrêter en si bon chemin. La sortie en juin dernier d’un split vinyle sur Palmist Records en compagnie de Meghan Remy, sa compagne, officiant sous le nom d’emprunt d’US Girl (lire), préfigure d’ailleurs un troisième LP à paraître en 2012 sur Paper Bag Records. « Mon album est fini à 70%. Je travaille dessus depuis septembre dernier. Tout comme l’Histoire de Melody Nelson de Gainsbourg, ce disque s’inspire abondamment de Lolita de Nabokov – soit la transcription narrative d’un homme libidineux et amoureux. Musicalement, c’est une production psychédélique très ambitieuse, un son baroque se rapprochant d’un Beatles malsain, vicié. J’ai collaboré avec beaucoup d’artistes de Toronto parmi mes préférés, dont Owen Pallet, Louis Percival aka Onakabazien et Carl Didur de Zacht Automaat. »

Pour tout néophyte de l’univers musical propre à Slim Twig, la vidéo de Gate Hearing (voir), dans laquelle celui-ci se met en scène, constitue une accroche auditive et visuelle aussi déroutante qu’irrésistible. La rythmique colle aux basques d’images stroboscopiques – d’un noir et blanc en négatif – tandis que l’éphèbe s’égosille tel un Jon Spencer en plein délire fantasmagorique (« Dont wanna be the man that broke her / I wanna be that eloquent smoker »). Une exubérante maturité de ton s’en dégage, instantanément confortée par l’écoute de Contempt! et de la trilogie Spit It Twig vol 1 & 2 / A Sheik In Scores parue entre 2008 et 2010. Le chant – scandé, déclamé, réverbéré, voir rappé – se heurte tête baissée à une instrumentation minimaliste, lo-fi, parfois radicalement expérimentale et provocante. On pense à un rockab’ catatonique, tumultueux et viscéral, oscillant entre bruitisme nimbé de guitares écorchées, boogie-woogie aux claviers décatis, lacérés d’acrimonieuses stridences, et hip-hop aux beats estropiés. Les injections cinéphiles administrées à forte dose dans le sang noir de ces paysages sonores évoquent tant l’étrangeté malsaine que l’intime violence renfrognée, névrosée, épousant les contours « d’instincts primaires » à l’instabilité chronique. Soit l’alchimie incertaine de l’humain acculé, traqué, que la trogne émaciée de Max incarne sans peine. Mais celui-ci ne se contente plus de vivoter sur ce sentier des eighties, à mi-chemin entre le Frankie Teardrop de Suicide et les délires poétiques du déviant Genesis P. Orridge (Psychic TV). Le dernier split avec US Girl marque bien une césure, bien que sa trame soit partiellement cousue d’anciens morceaux (Paisley Skin et Notorious Bride sont déjà présentes sur A Sheik In Scores). La théâtralité recherchée pousse son auteur à une emphase stylistique nettement plus psychédélique, une écriture altière caressant sans ambages un classicisme rock’n’roll référencé – à équidistance de Jim Morrison, Elvis et du Rocky Horror Picture Show – pour une mise en image confinant au narcissisme bien senti (Priscilla).

Nécessité faisant force de loi, rencontre avec un artiste d’exception, quand bien même son futur LP n’est donc à espérer qu’à l’orée de 2012.

Entrevue avec Slim Twig

Peux-tu te présenter en quelques mots ? D’où vient cette envie de se consacrer à la musique ?
Can you introduce yourself and your project Slim Twig in a few words? How did you get the urge to make music?

Slim Twig est mon projet solo, bien que je joue dorénavant avec un groupe. Je suis auteur-compositeur et je vis à Toronto, au Canada. Je compose une pluralité de styles de musique que je diffuse via différents supports. Je suis obsédé par la musique, mon projet est pour moi l’opportunité de créer des morceaux combinant mes obsessions. Ça me donne quelque chose à faire.

Slim Twig is a single person (me), though I am now playing with a band. I am a songwriter from Toronto, Canada. I’ve made a variety of different styles of music and have released it in a variety of different ways. I am obsessed with music, my project is an opportunity for me to contribute songs that fuse my obsessions. It gives me something to do.

Si tu devais décrire ta personnalité en trois mots, lesquels choisirais-tu ?
Besides, if you had to define your personality in three words, which ones would you choose?

Je me décrirais comme étant créatif, curieux et agité.

I would describe myself as being creative, curious & restless.

Peux-tu expliquer ce nom, Slim Twig ?
Can you explain this name, Slim Twig?

Tout le monde se doit d’avoir un nom quelconque. Il n’y a pas grand-chose de plus à en dire. Ça me permet d’être ‘googleable’. Il se trouve que plus je bois de bière, moins mon propre nom n’a de sens…

Everyone’s gotta have a name of some sort. There’s not much more to it. It allows me to be googleable. My own name happens to bear less and less significance the more beer I drink…

Tu vis à Toronto. Peux-tu nous dire comment est « ton » Toronto ? Est-ce un bon endroit pour trouver l’inspiration ?
You leave in Toronto, Canada. Can you tell us about « your » Toronto? Is it a good place for your inspiration?

N’importe quel endroit peut m’inspirer, à partir du moment où j’ai accès à de la musique du monde extérieur, ainsi qu’à des livres et des films. Les travaux des autres fonctionnent pour moi comme de l’oxygène, étant quelqu’un de curieux et créatif. Toronto est une ville plutôt sympathique, se traversant à pieds, ce qui représente à mes yeux une qualité première pour une ville. Ma famille est composée d’artistes, vivant tous à Toronto, ce qui constitue également une grande source d’inspiration.

Any place is inspiring to me as long as I have access to music from the outside world as well as books and movies. Other peoples works function as oxygen for me as a curious, creative person. Toronto itself is pretty nice, it’s walkable which is a favourite quality for a city. My family is a family of artists and we are all in Toronto, that is very inspirational as well.

Si tu es obligé de t’exiler sur une île déserte, quels disques fourres-tu dans ton sac ?
If you were forced to go into exile on a desert island, which records would you put in your bag?

Un seul sac serait un peu juste. The Idiot d’Iggy Pop, L’enfant Assassin Des Mouches par Jean-Claude Vannier, Only Built For Cuban Linx par Raekwon, par The Zombies, Donuts par J Dilla, Creature Comforts par Black Dice, toute la discographie de David Bowie. Et bien d’autres encore.

A single bag is hardly enough. The Idiot by Iggy Pop, L’enfant Assassin Des Mouches by Jean Claude Vannier, Only Built For Cuban Linx by Raekwon, Odessey & Oracle by The Zombies, Donuts by J Dilla, Creature Comforts by Black Dice, David Bowie’s discography.Too many more.

Ta musique est vraiment différente d’EP en EP, plus encore sur ton album Contempt! et ta récente trilogie de mixtapes. Comment définirais-tu ta musique et quelles influences y retranscris-tu ?
Your music is really different from EP to EP, even more on your album and your three recent EP mixtapes. How would you define your music and what influences do you put together in your songs?

Je n’ai jamais essayer d’englober toute la musique que j’ai faite sous une seule définition. Mon écriture marche par phase. Avec chaque nouveau disque, j’essaye de varier de procédé. Sans doute cette approche définit-elle ma musique. Pendant un temps, je me suis interessé à la création de musique samplée, de nature expérimentale et juxtaposée à l’intensité que j’induisais dans l’écriture des paroles et le fait d’être songwriter. Maintenant je suis plus tourné vers une sensibilité artistique pop, en mettant vraiment l’accent mis sur la partie pop. Cela me permet de faire référence à un large éventail de musique qui m’interesse, de la pop psychédélique à la soul très bien produite.

I’ve never really thought too much about trying to cram all the music I’ve done into a single definition. My songwriting is phase driven, with each new record I try to define the process differently. Perhaps that approach is what defines my music. For a time I was interested in creating sample based music that was experimental in nature and juxtaposed with my emphasis on lyric writing and being a songwriter. Now I’m more interested in an art pop sensibility with emphasis on the pop part. This allows me to reference a large range of music that I’m interested in from psychedelic pop to highly produced soul.

Quel sentiment essayes-tu de faire passer à travers ta musique ?
What feeling are you trying to convey through your music?

Mes premier travaux étaient concentrés sur le type d’adrénaline faisant naître la terreur, peu différente de l’atmosphère atteinte dans certains films de David Lynch. Je cherchais à explorer la sensation de pulsions primaires ou perverses que nous avons parfois. C’est difficile d’expliquer pourquoi j’étais enclin à explorer cela. L’inspiration est une chose étrange. Maintenant j’essaye de capturer l’excitation qui vous submerge avec une pop hautement stylisée et excitante, tout en essayant toujours de rester concentré sur l’imaginaire.

My earlier works were fixated on a certain kind of adrenaline raising dread, not unlike the mood achieved in certain David Lynch films. I was interested in exploring the sensation of depraved or base impulses that we can sometimes have. It’s hard to say why i disposed to explore this. Inspiration is a funny thing. I’m very interested now in trying to capture the excitement you get from highly stylized & exciting pop music while still trying to maintain my focus on the imagistic.

Par ton histoire personnelle et en réalisant toi-même des vidéos-clips, on sent ton obsession pour le cinéma. Qu’aimes-tu dans le cinéma et pour quelles raisons ?
By your personal history and video-clips, we sense an obsession for cinema. What do you like in cinema and for which reasons?

Mes parents sont producteurs, ce qui explique que l’intérêt pour le cinéma me colle à la peau depuis ma naissance. J’ai récemment fait un film avec eux appelé Sight Unseen, dans lequel j’ai joué et pour lequel j’ai composé la musique. J’aspire à plus collaborer avec mes parents et à travailler sur plus de films de réalisateurs qui m’intéressent. Mes goûts penchent vers le mystérieux et l’enjoué.

My parents are film makers so an interest in the cinema has been with me since birth. I recently made a film with them called Sight Unseen, I performed in and wrote music for it. My aspiration is to collaborate more with my parents, and to work on more films by interesting directors. My taste skews to the mysterious and the playful.

Comment décrirais-tu ton évolution en terme de songwriting et de son depuis ton premier disque autoproduit, Livestock Burn ?
How would you describe your evolution in terms of songwriting and sound since your first self released, Livestock Burn?

Je décrirais mon évolution comme étant avancée, étant donné que je peux à peine supporter ces premières productions et que je me considère désormais comme un auteur-compositieur raisonnablement décent… pas mal je suppose. J’ai toujours mis l’accent sur l’écriture des paroles, essayant par ce biais d’être peu conventionnel. Je suppose que c’est une constante, à part ça, mon évolution est complètement dictée par la musique qui me fascine. Je suis un amoureux de la musique avant tout, et plus j’en consomme, plus ma propre musique change.

I would describe my evolution as advanced as I can hardly stand those first releases and now consider myself to be a halfway decent songwriter… not bad I suppose. I’ve always had a focus on lyric writing, and trying to be unconventional in this way. I suppose that has been a constant, otherwise my evolution is totally dictated by music that fascinates me. I am a music lover before all else, and the more I consume the more my music changes.

Contempt!, ton premier LP, est sorti sur Paper Bag Records. Quels étaient tes souhaits pour cet album ? En es-tu encore fier ?
Contempt!, your first LP, was released by Paper Bag Records. Did you have any particular will for this album? Are you still proud of it?

Oui, mon désir à l’époque était de fusionner des idées très spécifiques qui selon moi n’avaient pas été combinées avant. Je souhaitais être l’auteur-compositeur et chanteur le plus marginal possible, tout en gardant cet accent sur les paroles et la structure du morceau. Je voulais fusionner mon amour pour la culture du sample, à la RZA et Madlib, avec une autre sensibilité. J’ai aussi été très inspiré par l’esprit de Suicide à révolutionner le rock’n’roll. Je suppose que Comtempt! pourrait être défini par ce désir. Je suis très fier de ce travail.

Yes, my desire at the time was to fuse very specific sorts of ideas that to my mind hadn’t been fused before. I was interested in being the most unconventional singer songwriter possible, but still maintaing that focus on lyrics and song structure. I wanted to fuse my love of sample based culture a la RZA & Madlib with this other sensibility. I was also very inspired by the Suicide ethos to flip rock and roll on it’s ear, I suppose that Contempt! could be defined by this desire. I am very proud of that work.

Que penses-tu de Paper Bag Records ? Comment as-tu commencé à travailler avec ce label ?
What do you think of Paper Bag Records? How did you come to work with them?

Ils sont basés à Toronto comme moi, c’est comme ça que nous avons été amenés à travailler ensemble. Je ne veux pas que ma musique soit définie par le label chez qui je suis ou par le style d’autres groupes ou par n’importe quoi d’autre que ma performance, mon son et mes albums. Du coup, j’essaye de ne pas du tout penser aux labels. Il y a certaines impulsions qui te poussent à t’associer avec le chic… Je me méfie de cette tendance. Ceci étant dit, Paper Bag a été très généreux en sortant mes disques et en supportant jusqu’à présent le côté peu conventionnel de ma musique. En ce sens, j’ai été chanceux.

They are based in Toronto as am I, this is how we came to work together. I don’t want my music ever to be defined by the label I am on or by the culture of other bands at large or by anything other than my performance and how my records sound and look. In this way I try not to think of labels at all. There’s an impulse to associate yourself with the chic, I’m wary of this trend in music. Having said that Paper Bag has been very generous to put out my records and put up with how unconventional my music has been up to now, I’ve been lucky in this way.

A Sheik in Scores est un disque autoproduit disponible en téléchargement gratuit ou en cassette. Peux-tu expliquer pourquoi en téléchargement gratuit et pourquoi en cassette ?
A Sheik in Scores is a self-released digital free download/limited-edition cassette. Can you explain why a free download & cassette?

Comme je viens de le dire, il est important de ne pas être défini par des labels ou par la façon dont la musique est commercialisée. Ce qui importe, c’est qu’elle soit faite et qu’elle sorte… J’ai envie de me consacrer à la musique tout le temps, j’ai toujours quelque chose sur le feu. Ces projets aiment dicter leur propre logique, A Sheik In Scores ressemble à ce qu’il devait finalement être. Je règle les paramètres, la musique fait le reste. Mon pote Andrew Zukerman fait des pochettes fantastiques, je lui dois celle-là.

As I said, I think it’s important not to be defined by labels or how your music comes out. What’s important is that it be made and come out at all… I have a desire to be working on music all the time, I always have something on the go. These projects like to dictate their own logic, A Sheik In Scores wanted to look the way it did. I set the parameters, the music does the rest sometimes. My friend Andrew Zukerman makes fantastic looking releases, I owe it to him with that one.

Confères-tu autant d’importance à l’esthétique des albums qu’à la musique qu’ils contiennent ? Peux-tu expliquer le processus créatif pour Contempt! ?
Do you give as much importance to the aesthetics of the album as to the music itself ? Can you explain the creative process for Contempt!?

Oui, l’esthétique est très importante. C’est d’ailleurs le premier pas dans mon processus. Avec Contempt!, celui-ci consistait à penser au genre de musique que je voulais faire. Je me suis rendu compte que je voulais faire des morceaux qui incluraient des chutes de sons samplés, et je voulais, dans la plupart des cas, avoir des chansons qui seraient chantées d’un point de vue dépravé. L’esthétique formée, je me suis mis au travail. Avec chaque sortie je conceptualise un format avant même d’écrire une seule chanson.

Yes the aesthetic is very important. It is the first step in my process. With Contempt! the first step was thinking about the kind of music I wanted to make. I realized I wanted to make songs using scraps of sampled sound, and I wanted to have songs that were sung from a depraved point of view in many cases. The aesthetic was formed and then I went to work. With each release I conceptualize a format before I write a single song.

Quel est ton futur proche ?
What’s going to happen in your near future?

J’ai beaucoup travaillé avec US Girls, co-produisant et enregistrant ses nouveaux morceaux. Une expérience passionnante. Nous avons d’ailleurs un split commun qui sortira dans les mois qui viennent. J’ai travaillé sur mon nouvel album depuis l’automne dernier. Il ne s’agit que de musique live, très bien produite. Je me concentre sur l’écriture, simplifiant mon approche pour ce qui est de l’instrumentation, notamment en rationnalisant certaines choses. J’ai beaucoup appris ces deux dernières années en écoutant énormément de pop classique. Mon nouvel album devrait sortir plus tard dans l’année. J’aimerais partir en tournée après ça.

I’ve been working a lot with U.S. Girls co-producing and recording her new material which is very exciting. We have a split record coming out in the coming months. I’ve been working on a new album of my own since this past fall, it’s all original live music – highly produced. I’m focusing on songwriting, simplifying my approach as far as instrumentation goes and streamlining certain things. I’ve learned a lot over the last couple years by listening to a lot of classic pop. My new record should be out later in the year. I’d like to tour behind that.

Justement, Slim Twig est-il un bon groupe de scène ? Quelle est la configuration ?
Is Slim Twig a good live band? What’s its configuration while touring?

Oui, nous sommes très bons ! Je viens juste de monter un groupe pour les nouveaux morceaux. J’ai la chance de jouer avec des types qui font la musique que je préfère au monde en dehors de mon groupe. C’est la configuration la plus conventionnelle que j’ai eu jusqu’à maintenant : batterie, basse, guitare et orgue électrique.

Yes, we’re very good! I just put a new band together for the new material. I’m lucky to be playing with guys who make my favourite music in the world outside of my band. It’s the most conventional setup I’ve had so far – drums, bass, guitar & electric organ.

As-tu divers side-projects ?
Do you have any side projects?

Oui, je joue dans deux autres groupes. Tropics est un duo punk. On écrit des chansons aux sons concis et tranchants. Je joue également avec Plastic Factory, un groupe faisant des reprises psychédéliques. J’aimerais produire plus dans le futur, ce qui pourrait être considéré comme un side-project.

Yes, I play in two other bands. Tropics is a two piece punk band, we write very concise sharp sounding songs & I also play in a psychedelic covers band called Plastic Factory. I would like to produce more in the future which could be considered a side project…

Quels sont les amis de Slim Twig ? Il y a une « scène » à Toronto à laquelle tu as l’impression d’appartenir ?
Who are Slim Twig’s friends? Is there a « scene » in Toronto you feel you belong to?

Ouais, les gars qui jouent dans mon groupe (deux d’entre eux jouent aussi dans mon projet de reprises). Zatch Automaat est mon groupe contemporain préféré pour le moment, ils ont sorti huit enregistrements l’année dernière, tous disponibles en ligne gratuitement (là). Actual Water est un autre groupe génial de Toronto.

Yeah, the guys that play in my band (two of them also play in my covers project). Zacht Automaat is my favourite contemporary band right now, they put out 8 records last year and released them all for free online. My friend Louis Percival is the closest thing to a second member of Slim Twig, he makes music under the name Onakabazien. We’ve been working together for a while. Actual Water is another great band from Toronto.

Que penses-tu de la musique d’Ela Orleans ? Un bon « film pour oreilles » ?
What do you think about Ela Orleans’ Music? A good « movie for ears« ?

J’adore Ela Orleans. Elle est sans conteste une amie, musicalement et plus. Ses chansons suivent une logique onirique délicieusement féminine, quelque chose qui m’aurait échappé si je n’avais pas découvert sa musique.

I love Ela Orleans. She is certainly a friend of mine musically and otherwise. Her songs follow a lovely feminine dream logic, something I wouldn’t otherwise be privy to if it weren’t for her music.

Quel est ton opinion à propos de l’industrie musicale ?
What’s your opinion about the current music business?

Il n’y a qu’une infime partie qui m’intéresse. D’après moi, les meilleurs trucs se passent dans mon voisinage direct où l’on ne voit pas vraiment ce que ‘’business’’ veut dire. Ha… Le monde de la musique est tellement cyclique, dépendant du contexte. Si les gens ne sont pas familiers avec votre contexte, alors ils ne sont pas intéressés. Une fois qu’un groupe se dégage, on voit une centaine d’autres groupes connaître le succès dans leur sillage parce que le contexte est devenu tout d’un coup clair pour tout le monde. Ils deviennent familiers instantanément… puis se fanent. C’est frustrant quand on y pense, c’est mieux de se concentrer sur ce qu’on a sous la main.

There’s very little I’m interested in. In my opinion the best stuff is happening in my direct vicinity and we aren’t seeing much ‘business’ so to speak. Ha… The music world is so cyclical, it relies on context. If people are unfamiliar with your context they are uninterested, once a band breaks free we see a hundred other groups see success in their wake because the context has become clear all of a sudden – they become familiar instantly, then fade. It’s frustrating to think about, better to focus on the task at hand.

Que penses-tu de la culture blog ?
What do you think about blog culture?

J’essaye de l’ignorer. Pour la plus grande part, les blogs adoptent un modèle tellement prévisible qu’il devient exaspérant de les suivre. J’essaye simplement de lire des blogs parlant de sport ou de rap. Des univers dans lesquels je n’ai absolument aucun parti pris ! Le reste, c’est (pour la majorité) de la connerie…

I try to ignore it. For the most part the blog world follows such a predictable pattern it becomes infuriating following it. I try to only read sports and rap blogs, worlds I have entirely no consequence in ! The rest is (mostly) crap…

Écrit par: Thibault

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