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Il est peu de dire que le premier album des Londoniens de Summer Camp, Welcome to Condale, nous avait enchantés (lire). Déclaration d’amour à l’endroit du meilleur des eighties, le duo avait su magistralement désamorcer toute critique sur l’aspect rétrograde de la chose par une honnêteté, une fraîcheur et une spontanéité désarmantes. Et surtout par un sens inné de la pop song synthétique parfaite, à grands coups de gimmicks entêtants, de beats accrocheurs et de refrains super glu. On était donc curieux et un peu anxieux à l’idée de découvrir ce nouvel effort du duo. Et autant le dire tout de suite, c’est plutôt une réussite, qui donnera donc lieu au même type de réactions que pour l’album précédent, c’est-à -dire sans demi-mesure : que ceux qui ont eu envie de vomir la première fois à l’écoute de l’über-pop de Summer Camp passent leur chemin sous peine d’être à nouveau nauséeux. Pas de révolution ici. Certes, succès oblige, Jeremy Warmsley et Elizabeth Sankey ont confié la production à un crack des studios, Stephen Street – The Smiths, Blur, entre autres – dans l’unique but, selon eux, d’avoir une meilleure qualité de son. On les croit, sauf que la production était déjà excellente sur Welcome to Condale. Heureusement, Street a été assez intelligent pour ne pas tout alourdir, se contentant de faire rutiler les petits bolides du groupe, tout en mettant cependant plus en avant la voix de Sankey. Ce qui n’est pas forcément toujours la meilleure des idées, comme sur l’inutile ballade Fighters ou l’éreintante I Got You. On ne va pas vous mentir, des ratages, il y en a. Ainsi, on préférera oublier I Got You, donc, et sa mélodie elle aussi touchée par cette peste asiatisante dont le patient zéro semble avoir été Phoenix il y a quelques semaines. On reste aussi circonspect à l’écoute de la conclusive Pink Summer, ou à celle d’Everything Has Changed, avec ses chÅ“urs et son refrain tout droit sortis d’ un album des Pussycat Dolls, paroles à part. Pour le reste, tout roule, à commencer par l’irrésistible single Fresh et sa guitare funky, la martiale Crazy et son beat ravageur, ou encore Two Chords, menée au galop par des synthés qu’on jurerait offerts gracieusement par un James Murphy des bons jours.
Sur ce disque, Summer Camp reste globalement une machine à tubes fleurant bon l’amour de la pop song sucrée et de la danse, réussissant une nouvelle fois à redorer le blason des eighties en les rafraichissant habilement, là ou d’autres espoirs, tel Dominant Legs, ont relativement échoué (lire). Transpire également de ce LP l’amour de l’adolescence et de ses questionnements aussi futiles qu’essentiels, bande-son idéale, à l’instar de leur premier album, d’un film de John Hugues, référence assumée du duo. En cette rentrée, on est donc déjà prêt à repartir en colo avec eux, le poing levé.
Summer Camp – Summer Camp (Moshi Moshi, 2013)
1. The End
2. Fresh
3. Crazy
4. Keep Falling
5. Two Chords
6. Fighters
7. I Got You
8. Everything Has Changed
9. Phone Call
10. Night Drive
11. Pink Summer
Écrit par: S.L.H.
Hier, sans aucune forme de prétention, nous cherchions à transcrire et à réfléchir notre époque. Curieux et audacieux, défricheur passionné, nous explorions sans oeillères et à travers un contenu éditorial toujours riche
et exigeant l’ensemble des strates qui composaient le monde bouillonnant de la musique indépendante, ses marges souvent nichées dans le creuset du web comme le halo médiatique qui entourait certains. Mais çà c’était avant. Aujourd’hui, on fait ce qu’on peu !
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