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Quand on vous parle de boat people, vous pensez tout de suite à réfugiés, à Hanoï, au Vietnam, au communisme et donc par corrélation à ces putains de hippies. Merde ! Et Dieu sait que chez Hartzine, les hippies, ça nous les brise menu… « Faites l’amour, pas la guerre » me disait ce gentil petit monsieur avec son sourire niais transpirant le LSD. Aujourd’hui, c’est le même qui crève dans le caniveau pour une petite pièce de monnaie pleurnichant parce que le capitalisme l’a oublié… Haha ! ‘Culé va ! De toute façon, les causes humanitaires, Greenpeace et Sauvons La Planète ça m’emmerde. Vive le culte de l’argent. Moi, je veux du bling-bling à la Sarko… Allez faites péter les disques de 50 Cents en featuring avec Miossec là … Euh… Je m’égare un peu je crois. Cependant les Boat People dont il est question dans cette chronique sont très loin d’être des troubadours en quête d’asile politique ou de frêles barbus prônant le retour de l’ère du Flower Power. Bien installé dans la mégalopole australienne de Brisbane, le quatuor s’évertue à revigorer l’indie-pop en toute discrétion. Dear Darkly est donc l’histoire d’une nouvelle révolution secrète.
Le groupe n’en est en effet pas à son coup d’essai. Deux ans après un Chandeliers téméraire et sorte de best-of de cool songs, nos Australiens débarquent avec un troisième opus lumineusement ténébreux. Coincées quelque part entre le crépuscule et l’aube, les chansons de Dear Darkly se voilent d’une profonde mélancolie saisissant parfois l’auditeur à la gorge, jusqu’à lui écraser la trachée (Soporific). La voix langoureuse et traînante de James O’Brien n’y est pas étrangère, ce timbre caressant vous entrainant par le fond (Live In The Dark). Et pourtant, c’est avec leurs confrères de Cut Copy (période premier album) ou les Anglais de Hot Chip que Boat People partage son terrain de jeu : même attrait pour les sonorités eighties, pour les mélodies pop en clair-obscur, pour les humeurs lunatiques. A ce titre Dear Darkly est un album plus que complet, passant de la complainte folk (Hidden Buses) au tube dance-punk caverneux (Dance To My Pain), le combo ne s’enferme dans aucune case, et pourchasse le hit avec altruisme. Opération réussie, puisque le groupe peut se vanter de taper dans tous les registres (enfin presque) avec brio et de passer d’un titre à l’autre en créant un contraste réprimant l’ennui et l’étouffement. Douze titres qui se dévorent d’une bouchée et dont la palette large d’influences permet de rassasier tous les appétits.
Il ne reste qu’à espérer que la sortie de Dear Darkly ne restera pas aussi intime que celle de ses prédécesseurs. Ou à souhaiter que ces quatre gars là chopent n’importe quelle embarcation et se fassent la malle… C’est tout le mal qu’on leur souhaite. Tant qu’ils ne tombent pas sur un bateau de Greenpeace…
The Boat People – Dance To My Pain
The Boat People – Dear Darkly (Shock, 2010)
01. Under The Ocean
02. Soporific
03. Echo Stick Guitars
04. Antidote
05. Live In The Dark
06. Too Much In My Mind
07. Damn Defensive
08. Hidden Buses
09. Dance To My Pain
10. Cat’s Collar
11. Pornography
12. You Are Adored
Écrit par: Akitrash
2010 rock Shock The Boat People
Hier, sans aucune forme de prétention, nous cherchions à transcrire et à réfléchir notre époque. Curieux et audacieux, défricheur passionné, nous explorions sans oeillères et à travers un contenu éditorial toujours riche
et exigeant l’ensemble des strates qui composaient le monde bouillonnant de la musique indépendante, ses marges souvent nichées dans le creuset du web comme le halo médiatique qui entourait certains. Mais çà c’était avant. Aujourd’hui, on fait ce qu’on peu !
dieu vous le rendra….
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