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On a beau tenter de percer le mystère de The Soft Moon, celui-ci semble vouloir à jamais rester entier. Le one man band de Luis Vasquez s’enrôle d’une aura énigmatique, fascinant de sécheresse et de dureté. Seul repère, ce nom, semblant être la parfaite contraction du patronyme de l’ex-super band de Robert Wyatt et du célèbre morceau d’Echo & The Bunnymen… Et une fois encore, rien n’est moins sûr, le groupe semble vouloir nous laisser dans le flou total. Ce que l’on sait en revanche, c’est que l’album éponyme du San Franciscain aura coulé une dalle sur un héritage cold wave poussiéreux pour redéfinir le genre selon ses propres codes. Il n’est pas honteux de dire que vous pouvez définitivement ranger vos disques d’Unknown Pleasures et Closer, les fossoyeurs de Joy Division ont trouvé leur nouveau mètre-étalon en matière de shoegaze funèbre.
C’est Halloween et une fois n’est pas coutume, je reste vautré devant mon écran diffusant le très classieux Mais qu’avez vous fait Solange ?, laissant les gnomes s’acharner sur la sonnette et hurler leur désarroi face à ma porte restant résolument close. Le score magistral d’Ennio Morricone et le corps exquis de Cristina Galbó me tiennent captivé, jusqu’au passage inopiné du facteur me livrant par surprise le dernières sorties du label Captured Tracks. Il n’en faut pas moins pour m’extraire de mon visionnage giallesque, en particulier lorsque mon regard se rive sur le dernier bébé de The Soft Moon. Un brin d’appréhension me parcourt en glissant le disque sur la platine, mais disparaît aussi vite à l’écoute des premières notes de Repetition. Chute vertigineuse dans les méandres d’un post-rock fantomatique, hanté par une basse folle à laquelle s’agrippe la rythmique tribale de boîte à rythme et de machine drum au bord de l’implosion. Une session de percussions lorgnant sur les sonorités caribéennes de Fabio Frizzi, post-Zombi 2. On retrouve sur Alive toutes les inflexions propres à la cold-wave : jeu de basse incisif, riffs de guitares lourds et saccadés, voix sépulcrale… A contrario de Total Decay, véritable chef-d’œuvre vibrant de résonance et de réverbération où la voix chevrotante et décharnée de Luis Vasquez s’entrechoque aux parois d’arcs électriques, micro-cataclysme en onde sinusoïdale s’érodant sur des mélodies post-indus déliquescentes. Bien trop court, Visons, et son tribal-Kraut ferme cet EP de façon explosive. Le groupe laissant vaquer son goût pour l’expérimentation et la digression au profit d’un titre au tempérament aussi fougueux que bouillonnant. Que l’on se rassure, The Soft Moon n’a rien perdu de sa verve frissonnante, bien au contraire. Ce Total Decay nous plonge dans un cauchemar bien plus abstrait que n’avait pu l’être le premier LP du groupe et quelque peu plus difficile d’accès. On attend 2012 avec une certaine excitation, à n’en point douter…
The Soft Moon – Total Decay (Captured Tracks, 2011)
1. Repetition
2. Alive
3. Total Decay
4. Visions
Écrit par: Akitrash
Hier, sans aucune forme de prétention, nous cherchions à transcrire et à réfléchir notre époque. Curieux et audacieux, défricheur passionné, nous explorions sans oeillères et à travers un contenu éditorial toujours riche
et exigeant l’ensemble des strates qui composaient le monde bouillonnant de la musique indépendante, ses marges souvent nichées dans le creuset du web comme le halo médiatique qui entourait certains. Mais çà c’était avant. Aujourd’hui, on fait ce qu’on peu !
dieu vous le rendra….
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