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On a souvent du mal à imaginer que beaucoup de gens fêtent Noël au soleil plutôt que sous la neige. Il existe pourtant des contrées charmantes où l’été dure toute l’année, où les horribles doudounes à capuche en peau de loutre n’ont jamais mis les manches et au sein desquelles les bons groupes semblent pulluler à la faveur d’un éternel printemps. Comme il est largement temps de faire notre liste au Père Noël, profitons de l’occasion pour lui demander que l’un de ceux-là se retrouve au pied du sapin d’Hartzine.
En bon Californien, Ty Segall a deux amours : le surf et la musique. En sus, il est blond, plutôt mignon et porte des chemises à carreaux. Un vrai cliché. Pourtant, sous ces airs de minet se cache un vrai génie du rock garage, probablement biberonné dès son plus jeune âge au meilleur des 60’s. Extrêmement prolifique, le petit a déjà sorti une sacrée flopée d’albums sur autant de labels différents. L’avant-dernier en date, Melted, sorti en mai dernier sur Goner Records (Jay Reatard) et défendu en France par Born Bad, s’est rapidement hissé à la place tant convoitée de meilleur album de l’année. Mais qu’est-ce qui différencie Ty Segall de l’avalanche de groupes de pop-garage lo-fi subie cette année ? On pourrait commencer par citer son sens certain de la mélodie pop qui s’appuie sur des choeurs fragiles et cabossés (Sad Fuzz) – les Beatles à la sauce punk, en quelque sorte. Ensuite, il faudrait aborder son art pour les arrangements fouillés (Caesar), son goût pour les ambiances psychédéliques (Alone), et puis ses paroles poétiques et sucrées (Mike D’s Coke). Le tout couronné par un je-ne-sais-quoi qui le place au-dessus des Harlem, Wavves et consorts. Un je-ne-sais-quoi insaisissable qui se cache dans les couches de disto, se sauve entre les lignes de chant torturé et s’échappe à la fin de chaque morceau dans une trombe d’électricité rageuse et sensible, à la poursuite d’un optimisme infaillible. Cerise sur le gâteau, Ty n’est pas du genre à se reposer sur ses lauriers : après une petite dizaine d’albums en 2009-2010 et pas moins de quatre side-projects, il en prépare probablement au moins autant pour 2011. Même à ce rythme, on n’est pas près de se lasser.
Ty Segall – Melted (Goner Records, 25 mai 2010)
1. Finger
2. Caesar
3. Girlfriend
4. Sad Fuzz
5. Melted
6. Mike D’s Coke
7. Imaginary Person
8. My Sunshine
9. Bees
10. Mrs.
11. Alone
Écrit par: Emeline Ancel-Pirouelle
Hier, sans aucune forme de prétention, nous cherchions à transcrire et à réfléchir notre époque. Curieux et audacieux, défricheur passionné, nous explorions sans oeillères et à travers un contenu éditorial toujours riche
et exigeant l’ensemble des strates qui composaient le monde bouillonnant de la musique indépendante, ses marges souvent nichées dans le creuset du web comme le halo médiatique qui entourait certains. Mais çà c’était avant. Aujourd’hui, on fait ce qu’on peu !
dieu vous le rendra….
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