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Dans nos pages, l’Atelier Ciseaux n’est plus à présenter. Si certaines zones d’ombre persistent, qu’à cela ne tienne, plongez-vous dans l’interview de Rémi Laffitte, son fondateur émérite, publiée par ici il y a peu. Si vous l’avez lue, et accessoirement encadrée dans votre salon, vous vous en souvenez aussi bien que moi : Hartzine a eu la primeur du morceau Lunar Life du nouveau 7″ d’US.Girls à paraître via l’Atelier Ciseaux le 15 juin. Et c’est peu de dire que nous avons goûté avec une délectation certaine ce plaisir, d’autant que Meghan Remy, se cachant derrière ce patronyme faussement patriotique et jouant de ses vieilles bandes magnétiques, agrémentées d’effets de guitares et d’un chant tourmenté, vient de sortir, il y a quelques mois, l’halluciné Go Grey sur Siltbreeze. Succédant à  Introducing (2008), Go Grey subjugue autant qu’il émeut par sa poésie crasse, sa peinture en négatif d’un Philadelphie intensément urbain, déclinant de ses neuf morceaux un univers sombre, interlope mais étrangement réconfortant. Noise et déstructurée, garage et fuyante, la musique d’US. Girls ne convoque pas la facilité sur l’autel de ses toiles évasives, invitant plus pernicieusement l’ensemble des fantômes et des âmes errantes, sillonnant les confins d’un rêve américain éreinté de réalité, pour colorer d’un gris naturaliste ses compositions. Comme nous l’indique Rémi, « dans sa musique flirtent les spectres de Bruce Springsteen, The Kinks et des Ronettes. (Telle une) carte postale usée d’un rêve américain emballée dans un sac en papier kraft« . La première face du 7 », Lunar Life résonne d’ailleurs comme une ode désespérée que l’on pourrait imaginer destinée à tous les bannis du remugle économique actuel, la langueur des notes de synthé figurant ces luttes perdues d’avance, empreintes d’une sourde mélancolie que la voix agonisante de Meghan ne fait que magnifier. Take Over Dynamix, par un son plus brut et un ton plus vindicatif, tinte à nos oreilles à la manière d’une réaction d’orgueil spontanée de l’underground face au marasme précédemment évoqué. La rouille du quotidien s’offre ainsi une splendeur contre-nature que l’on avait oublié d’évoquer depuis Under and Under du groupe de Mike Sniper, Blank Dogs. Quand les nuages s’accumulent, assombrissant irrémédiablement notre horizon, autant se dire que ce n’est pas plus mal, et c’est en boucle que Lunar Life tourne, tourne et tourne sur ma platine. Pour le pre-order, c’est par là .
US Girls – Lunar Life EP (Ateliers Ciseaux, 2010)
1. Lunar Life
2. Intro
3. Take Over Dynamix
Écrit par: Thibault
Hier, sans aucune forme de prétention, nous cherchions à transcrire et à réfléchir notre époque. Curieux et audacieux, défricheur passionné, nous explorions sans oeillères et à travers un contenu éditorial toujours riche
et exigeant l’ensemble des strates qui composaient le monde bouillonnant de la musique indépendante, ses marges souvent nichées dans le creuset du web comme le halo médiatique qui entourait certains. Mais çà c’était avant. Aujourd’hui, on fait ce qu’on peu !
dieu vous le rendra….
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