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Dans la droite ligne d’une immixtion quasi symbiotique de Mushi au sein du label  – structure sur laquelle l’Italienne a sorti ses deux premiers longs formats, Faded Heart (2011) et Breathless (2012, lire), et dont l’initiateur, Alessandro Adriani, s’occupe des claviers lors de ses prestations live -, rappelant de près ou de loin celle d’Ela Orleans (lire) au sein de Clan Destine Records, une carte blanche a été accordée à Valentina Fanigliulo, de son vrai nom, pour compiler une douzaine de morceaux inédits selon ses propres accointances musicales. Ainsi est née l’idée de The End of Civilization, témoignant une nouvelle fois de l’ouverture internationale du label romain pour les scènes actuelles issues des mouvements cold wave, dark wave, minimal synth et post-punk – en sus d’un flair qui n’a d’égal que celui de Dark Entries ou Desire Records dans l’art de la réédition de trésors cachés. Prolongeant la série de splits du label unissant sur deux faces d’un même vinyle formations transalpines et étrangères – tel le 7″ d’Ancien Regime et Led er Est – et illustrant les propos tenus par Alessandro lors d’une interview en 2011 (lire) - concernant justement ce lien vrai et profond entre la scène italienne et étrangère -, The End of Civilization juxtapose styles et influences, faisant la part belle à la scène nord-américaine. Ainsi on chemine avec un intérêt non feint de la coldwave francophone et euphorisante des Montréalais de Police des Moeurs – que l’on retrouvera bientôt via un EP six titres sur Atelier Ciseaux – au post-punk décharné des Angelinos de Deathday, du duo orégonais minimal-noise ASSS aux (faux) Irlandais de Tablets – qui ne sont autres que ceux de Low Sea (lire) -, de la pop synthétique de Jim Smith aka Teeel à celle spectrale de Brandy St. John et son projet The Long Wives, et ce, avec une attention toute particulière pour les formations que l’on connait moins, ou pas du tout, que ce soit la machinerie froide et statique des résidents de Chicago, The Circa Tapes, ou celle luminescente des Londoniennes de Phosphor. Et si une touche plus Krautrock est apportée à l’édifice par les Berlinois de The Strange Forces, les Anglais de The Murder Act coulant la leur dans une no-wave plombée de saturations, l’un des plus beaux mystères restera pendu aux lèvres de Rosemary, projet de la chanteuse iranienne Sahar et du producteur danois Lasse, jetant un pont synthétique entre Téhéran et Copenhague avec un singulier détour par Portland et l’italo-disco de Glass Candy. En plus d’excuser à elle seule toutes les insultes proférées par ce satrape de Materazzi, Valentina Mushy a autant de bons amis que de bon goût à revendre. L’inquiétante pochette de la compilation, réalisée par ses soins, en atteste.
V/A – The End of Civilization (11 février 2013, Mannequin)
A1. Police des Moeurs – Tout Ce Qui Te Fait Mal Te Fait Du Bien
A2. ASSS – Clean Up
A3. The Circa Tapes – Olane Dementia
A4. TEEEL – Imperial
A5. Rosemary – Blind Myself
B1. Deathday – After Dark
B2. Phosphor – Skull
B3. The Murder Act – Rapture
B4. The Strange Forces – Shizer In The Shadows
B5. Tablets – I Feel Uneasily Loved
B6. The Long Wives – Odd Funerals
Écrit par: Thibault
Hier, sans aucune forme de prétention, nous cherchions à transcrire et à réfléchir notre époque. Curieux et audacieux, défricheur passionné, nous explorions sans oeillères et à travers un contenu éditorial toujours riche
et exigeant l’ensemble des strates qui composaient le monde bouillonnant de la musique indépendante, ses marges souvent nichées dans le creuset du web comme le halo médiatique qui entourait certains. Mais çà c’était avant. Aujourd’hui, on fait ce qu’on peu !
dieu vous le rendra….
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