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Dans son Epistolae Genesis en 2014, Verset Zero appliquait à son apostolat musical la trame alors plus liturgique qu’industrielle d’un chapitre caché de quelque obscur ouvrage religieux, sorte de message hermétique réservé aux dévots d’un catéchisme terrifiant et lovecraftien. De cette ébauche, il a conservé les titres latins et une atmosphère sombre et étouffante, lui ajoutant une surcouche indus et enchaînant les EP, Iram Dei et Lux Chaos sur RDL47, puis un album,Obscura Manuscript en 2015 chez SUBSIST, toujours entièrement dévoués à témoigner de l’existence d’un credo ésotérique. Ce nouveau paragraphe du chapitre, récemment révélé par Tripalium Records, conspire et alimente une cabale thématisée au point qu’elle en devient cinématographique, une cabale qu’auraient pu entamer Goblin dans leurs œuvres pour Dario Argento, et qui trouve encore écho aujourd’hui.
Avec un premier morceau qui s’entame et progresse comme une montée d’angoisse, le Toulousain distille une liqueur fuligineuse, s’appuyant sur des fondements dark metal et puisant dans l’iconographie religieuse pour asseoir un climat malsain et oppressant. Sans aucune violence, cette ambient sombre et chaude comme du sang sacrificiel dégorge et s’insinue sans noyer, laissant le dévot entre vie et mort, épuisé comme par une transe molle et sibylline. Verset Zero n’ouvre pas les cieux, ni les eaux, mais la terre. C’est une descente au-delà de la crypte, dans les abîmes lugubres des évangiles malins aux arcanes désacralisés. Pensé comme un album concept, Contritum Crusis dépeint une sorte d’adoubement ou de rite initiatique: la fin de la route (Fine Viae) débouche sur l’amertume (Amaritudo) et son acidité vomissante et psychédélique avant d’ouvrir une nouvelle voie (Novum Semita) aux initiés survivants. A cælo usque ad centrum.
Verset Zero – Contritum Crusis (Tripalium Records, 24 novembre 2015)
01. Fine Viae
02. Amaritudo
03. Novum Semita
Écrit par: Ted Supercar
Contritum Crusis Tripalium Records Verset Zero
Hier, sans aucune forme de prétention, nous cherchions à transcrire et à réfléchir notre époque. Curieux et audacieux, défricheur passionné, nous explorions sans oeillères et à travers un contenu éditorial toujours riche
et exigeant l’ensemble des strates qui composaient le monde bouillonnant de la musique indépendante, ses marges souvent nichées dans le creuset du web comme le halo médiatique qui entourait certains. Mais çà c’était avant. Aujourd’hui, on fait ce qu’on peu !
dieu vous le rendra….
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